Des fauconniers et des vétérinaires au chevet d’athlètes de “haut vol” - La Semaine Vétérinaire n° 1458 du 08/07/2011
La Semaine Vétérinaire n° 1458 du 08/07/2011

La fauconnerie du Puy du Fou

Éclairage

UNE JOURNÉE À…

La moitié des rapaces du Puy du Fou alternent saison de spectacles et repos hivernal, tels des sportifs de haut niveau. Leur prise en charge fait appel aux différentes facettes de la profession de vétérinaire.

Vétérinaires des champs ou des villes, praticiens des élevages ou des animaux de compagnie, des groupes ou des individus… Il ne s’agit pas de métiers distincts, mais des facettes d’une même profession, insiste Charles Facon, praticien aux Herbiers (Vendée) et associé de Labovet Conseil. Elles peuvent d’ailleurs être utilisées pour les besoins d’un seul client, comme Jean-Louis Liégeois. Directeur de l’Académie de fauconnerie du Puy du Fou, ce dernier s’informe jusqu’au Kazakhstan et n’hésite pas à solliciter plusieurs experts.

Pour la prophylaxie de l’élevage, Jean-Louis Liégeois s’appuie sur Charles Facon. Parmi ses missions, les vaccinations obligatoires, la vermifugation semestrielle de chaque oiseau et l’autopsie des animaux morts, pour la veille lésionnelle. S’y ajoutent la certification de santé pour l’export, une veille réglementaire et une surveillance régulière des maladies transmissibles. Le travail sur des exploitations environnantes permet au “praticien de proximité” qu’il est d’être ainsi alerté rapidement.

Le Puy du Fou présente une faible mortalité des oiseaux

Par ailleurs, il met au service de la volerie son expérience des élevages, en tant que vétérinaire sanitaire. « Nous avons convié en 2009 les fauconniers dans un poulailler industriel, raconte-t-il. Eux qui s’occupent de groupes d’individus hétérogènes ont pénétré dans un élevage de “clones”. Confronter les philosophies permet d’avancer. »

Pour les soins individuels, la fauconnerie a recours, entre autres, à Emmanuel Risi. Celui-ci opère sur place, ou dans sa clinique, le Centre hospitalier vétérinaire Atlantia (Nantes), où il réalise aussi des examens d’imagerie et des analyses. Le podagre est la première des lésions traumatologiques. Elle est favorisée par le maintien des oiseaux sur des piquets. Fractures, entorses, luxations sont aussi observées. L’aspergillose est une affection courante en captivité, tout comme la capillariose et la strongylose, « mais nous en constatons assez peu en volume, relève Jean-Louis Liégeois. Le taux de mortalité, de 5 % environ, est faible pour un parc zoologique ».

« La nutrition règle 80 % des problèmes d’un élevage »

La prise en charge doit être adaptée aux animaux, comparés à des sportifs de haut niveau. D’avril à septembre, deux cent trente d’entre eux volent dans le spectacle. Le reste de l’année, ils se reposent. La nutrition « règle 80 % des problèmes d’un élevage  », estime Charles Facon, et permet de gérer ses fluctuations saisonnières. Tels des boxeurs, certains oiseaux montent chaque jour sur la balance. Il s’agit du seul moyen, parfois, de déceler à temps des maladies. En effet, « un rapace est un prédateur. S’il est malade, il doit le cacher. Quand une modification de comportement est notée, il n’a plus que quelques heures à vivre, explique Jean-Louis Liégeois. La pesée nous permet de gagner du temps, de même que l’analyse des fientes et du sang ».

Les rapaces doivent être en forme pour impressionner les visiteurs. Le parc entend leur « inoculer la “revenite infectieuse” », s’amuse-t-il. Mais pas seulement. « Quand je suis arrivé, j’ai demandé à ne pas avoir une volerie sèche, un tiroir-caisse, mais de disposer aussi d’un centre d’échanges à des fins de conservation de la nature. » Le parc est aussi un centre de naissances. Environ quatre-vingts oiseaux y voient le jour chaque année. A l’image, en 2007, d’un gypaète barbu. « Une première dans un parc français. » Selon son responsable, l’Académie de fauconnerie a offert en vingt ans 400 000 € à des programmes d’élevage et de conservation, par exemple pour réintroduire en Argentine le condor des Andes. Et elle se félicite de mettre ainsi sa collection à la disposition des scientifiques.

Une des plus grandes collections privées d’Europe

450 oiseaux de 65 espèces vivent dans la fauconnerie du Puy du Fou, ouverte en 1989 et dirigée depuis 1993 par Jean-Louis Liégeois. Le fauconnier est l’un des 5 permanents des lieux, auxquels s’ajoutent 10 saisonniers. Il n’existe pas de formation pour ce métier, mais les textes imposent que le responsable d’un parc zoologique détienne un certificat de capacité. Les oiseaux sont visibles du public lors du spectacle qui se veut « le plus grand de ce type dans le monde », mais aussi dans 21 volières, pendant des animations scolaires ou pédagogiques et lors de visites des “coulisses” attenantes au Grand parc du Puy du Fou. Ce site, créé par Philippe de Villiers, a accueilli presque 1,1 million de visiteurs en 2010, pour quelque 40 millions d’euros de chiffre d’affaires.

Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr