Un consensus sur le traitement de la leishmaniose est proposé par un groupe d’experts - La Semaine Vétérinaire n° 1455 du 17/06/2011
La Semaine Vétérinaire n° 1455 du 17/06/2011

Prise en charge et prophylaxie

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Auteur(s) : V. C.*, A. L.**

LeishVet, un groupe de vétérinaires européens et du bassin méditerranéen fondé en 2005, émet des recommandations sur la prise en charge de la maladie. Les experts proposent notamment une classification de la leishmaniose canine en quatre stades, fondée sur les symptômes, les anomalies clinico-pathologiques et le statut sérologique des animaux. Chaque stade clinique est associé à une prise en charge thérapeutique particulière et à un pronostic (voir tableau 1). La réponse thérapeutique, qui a lieu en général au cours du premier mois de traitement, varie et dépend du tableau clinique et du système immunitaire de l’animal. Par exemple, les chances de guérison d’un chien atteint d’une insuffisance rénale sont moindres par rapport à un congénère à la fonction rénale normale ou qui ne présente qu’une légère protéinurie.

Pour le suivi, LeishVet conseille d’effectuer un bilan sanguin (numération formule) et biochimique (avec une analyse d’urines lors de protéinurie) après un mois de traitement, puis tous les trois à quatre mois pendant la première année, puis une à deux fois par an en cas de guérison clinique. Le contrôle sérologique n ’est pas conseillé avant six mois de traitement. Ensuite, il peut être effectué une à deux fois par an. Certains chiens affichent une diminution marquée du taux d’anticorps, associée à une amélioration clinique, six à douze mois après la mise en place du traitement. Au contraire, certains ne présentent pas de modification du taux d’anticorps, malgré une amélioration clinique. Une augmentation de ce taux est un marqueur de rechute chez les chiens dont le traitement a été interrompu.

La longueur du traitement à l’allopurinol dépend de la sévérité de la maladie, de la réponse clinique et de la tolérance à la molécule. Il peut être arrêté lors de guérison clinique, de résultats d’examens complémentaires normaux (numération formule, biochimie et analyse d’urine) et d’une diminution marquée du taux d’anticorps. Si le chien est cliniquement guéri avec le traitement, il n’en demeure pas moins porteur du parasite et source de contamination pour le phlébotome, mais dans un degré moindre par rapport à la situation prétraitement.

Le vaccin bientôt disponible ne dispensera pas d’une protection insecticide

La famille des pyréthrinoïdes offre la protection la plus efficace contre la maladie. « La deltamétrine ou la perméthrine permettent d’obtenir une forte réduction de la population de chiens leishmaniens », indique Gilles Bourdoiseau (voir tableau 2).

L’Agence européenne du médicament (EMA) a récemment approuvé le premier vaccin contre la leishmaniose canine(1). Toutefois, l’immunité développée naturellement à l’encontre de l’agent pathogène est majoritairement à médiation cellulaire, et non humorale. Le vaccin développé comporte des antigènes E-S (protéines excrétées-sécrétées) de L. infantum issus de milieux de cultures axéniques et asériques. Selon l’EMA, « les données cliniques ont montré qu’un chien vacciné a 3,6 fois moins de risque de développer une infection active et quatre fois moins de risque de développer une maladie clinique qu’un chien non vacciné, chez des chiens soumis à une exposition naturelle multiple dans des zones à forte pression parasitaire ».

En zone endémique, la vaccination ne dispensera pas d’une protection insecticide complémentaire, souligne Gilles Bourdoiseau. De son côté, le laboratoire Virbac indique que ce vaccin est destiné à réduire le risque d’infection active et de leishmaniose clinique. « Il sera a priori possible de distinguer, lors du suivi sérologique, les animaux naturellement infectés des animaux vaccinés », poursuit Gilles Bourdoiseau.

  • (1) Canileish®, du laboratoire Virbac, destiné aux chiens séronégatifs de plus de six mois.

  • Source : conférence de G. Bourdoiseau, présentée au congrès du Gemi d’Avignon, avril 2011.

Faut-il traiter les chiens infectés asymptomatiques ?

S’il convient de traiter les sujets malades, qu’en est-il des porteurs asymptomatiques (mais dont la sérologie est faiblement positive), source de contamination pour l’homme et les autres chiens dans la zone d’endémie ? LeishVet ne recommande pas de traitement, mais une prophylaxie (via des antiparasitaires externes) et un suivi sérologique tous les trois à six mois (une augmentation du titre d’anticorps signe un risque de développement de la maladie).

V. C.
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