Perspectives 2011 : les praticiens optimistes et entreprenants - La Semaine Vétérinaire n° 1455 du 17/06/2011
La Semaine Vétérinaire n° 1455 du 17/06/2011

Enquête

Chiffres d’affaires, marges et rentabilité 2011 anticipés en hausse. Investissements, embauches et nouveaux services en vue. Ça va fort, très fort !

Les libéraux sont optimistes. Selon eux, leur chiffre d’affaires devrait progresser en 2011. Près d’un sur deux en est convaincu (46,7 %) et un tiers estime qu’il se maintiendra. Les plus pessimistes sont les “vétos solos” (associés uniques). Seuls 36 % d’entre eux croient à une hausse de leur CA, alors que, par exemple, les membres de structures comportant deux associés sont 50 % dans ce cas et même 60 % dans les cliniques de cinq associés et plus. Le CA généré par les actes devrait également évoluer dans le bon sens pour un sondé sur deux (48,6 %). En revanche, les praticiens, sans distinction d’activité ou de régions, redoutent un tassement du CA sur les médicaments. Peu parient sur une amélioration des résultats dans ce secteur et ils misent plutôt sur une stagnation, anticipant une baisse des prix et des volumes de vente.

Preuve de l’optimisme sur les chiffres d’affaires, deux tiers des praticiens envisagent de réaliser un ou plusieurs investissements en 2011. Que dire d’un secteur dont 60 % des membres veulent investir pour faire progresser leurs activités ? Qu’il est dynamique, à tout le moins !

Dans un cas sur deux, les investissements viseront l’amélioration du plateau technique : matériel d’échographie, de radiographie, etc. Viennent ensuite le réaménagement de la clinique (25 %) et la construction d’une nouvelle structure (21 %). Cette dernière accueillera-t-elle une première installation, une fusion de deux établissements ou une deuxième, voire une troisième clinique complémentaire ? L’enquête ne nous le dit pas, mais les plus entreprenants sont membres de structures comprenant trois associés ou plus.

Un tiers des sondés envisagent aussi de développer de nouveaux services : les idées sont légion. Cependant, la mise en place de la conduite accompagnée du chiot (consultation pubertaire, cours d’éducation, etc.), l’ouverture de la communication électronique (sites Internet, newsletters aux clients, mails d’informations générales ou de rappels de vaccination, etc.) et l’organisation de visites à domicile se taillent la part du lion.

Sont également projetés des bilans seniors en canine, des consultations spécialisées en dermatologie, des cartes de fidélité, une ouverture 24 heures sur 24, des suivis en cardiologie, en reproduction, des soins aux veaux à la clinique, etc. Une fois encore, ce sont les structures de trois associés et plus qui sont les plus dynamiques.

Chiffre d’affaires attendu en hausse, nouveaux investissements, services innovants : il faudra bien embaucher pour soutenir l’activité. Et c’est prévu. Ainsi, 16,5 % des répondants vont recruter au moins une nouvelle personne dans l’année qui vient. Il s’agit majoritairement d’une auxiliaire spécialisée vétérinaire ou d’un salarié vétérinaire. Mais les associés sont également les bienvenus (11,7 % des sondés).

Verbatims :

« Je travaille seul après avoir eu jusqu’à deux auxiliaires à plein temps. Depuis 1995, le nombre de diplômés a tellement augmenté qu’il est impossible d’espérer tirer les choses vers le haut. On attend la retraite en espérant maintenir un niveau de revenus suffisant pour survivre. Il n’y a pas de perspectives de croissance, pas d’investissements, pas d’embauches. »

« Les chiffres d’affaires peuvent monter, les charges restent notre point noir. Le bénéfice est moyen, la rentabilité baisse. Il semble qu’il faille limiter le nombre de salariés pour s’en sortir. »

Les regroupements de cliniques continuent leur progression

Déjà 24 % des structures vétérinaires ont noué des liens et 30 % envisagent de le faire. Les cliniques se regroupent en premier lieu (50 % des répondants) pour mutualiser les gardes, puis pour tisser un réseau de compétences, essentiellement pour la gestion des référés. La mise en commun d’éléments de plateau technique est également prisée.

Les grandes cliniques (cinq associés et plus), et plus particulièrement en rurale, sont principalement concernées. Deux paramètres sont intéressants. Tout d’abord, les futurs regroupements ne se feront plus majoritairement sur les gardes, mais sur le partage des compétences et des plateaux techniques. L’implication est alors beaucoup plus importante : un savoir-faire et des moyens financiers sont mutualisés, plus seulement des heures de travail. La nature des rapports évolue.

Ensuite, 30 % des participants souhaitent ni plus ni moins une fusion de leur structure avec une ou plusieurs autres dans les mois et les années à venir. Nous sommes donc au-delà du partage. Dans ce cas, l’union devient capitalistique.

Serait-ce les premiers effets de la directive sur les services ?

Réactions aux chaînes

Pensez-vous rejoindre une chaîne de cliniques ? Non !, clament haut et fort 80 % des libéraux interrogés. C’est franc et massif. L’idée d’une chaîne à l’anglo-saxonne, avec sa maison mère ou ses franchises multiples fait peur.

Tout d’abord parce que le fonctionnement de ces systèmes est largement méconnu (7 sondés seulement indiquent être déjà membres d’une enseigne). Ensuite par crainte de perdre la main sur son activité : 72 % des libéraux ne souhaitent pas que des capitaux non vétérinaires rentrent dans les cliniques (24 % y seraient favorables).

Les praticiens sont définitivement plus intéressés par les regroupements ou les fusions dans un périmètre géographique limité, quitte à ouvrir leur capital à des fonds vétérinaires (participations croisées entre des sociétés d’exercice libéral [SEL] vétérinaires, par exemple) à hauteur de 49 % (21 % des sondés). Mais ils rejettent la constitution de holdings, les sociétés de participation financière des professions libérales (SPF-PL). Celles-ci permettent des participations financières dans plusieurs SEL. Surtout, elles autorisent le rachat de parts de SEL en déduisant les intérêts de l’emprunt contracté pour l’achat. Ce qui facilite l’intégration de nouveaux associés.

Petit paradoxe : les mêmes qui, à 80 %, disent non aux chaînes ne sont plus que 60 % à refuser une proposition de revente de leur clinique à une chaîne pour en devenir le gérant salarié, ce qui revient à réaliser leur patrimoine tout en continuant à percevoir des revenus.

Parmi ceux qui accepteraient de devenir gérants salariés, il y a surtout des canins, vétérinaires solos : 23 % des associés uniques contre 7 % des structures de plus de quatre associés. Il y a également plus d’hommes que de femmes (21 % versus 16 %) et ils sont étonnamment jeunes (46,06 ans).

GIE or not GIE ?

C’est “le” sujet de ces derniers mois. Faut-il, oui ou non, rejoindre ou créer un groupement d’intérêt économique (GIE) d’achat de médicaments pour obtenir des marges supplémentaires ? 15 % des répondants en sont déjà membres, la même proportion souhaite faire de même et 26 % hésitent. Il n’y a donc pas de majorité pour s’y opposer.

Le point de vue de l’Ordre, attendu fin juin, sur la mégacentrale de référencement du Syndicat national des vétérinaires d’exercice libéral, censée permettre aux petites structures de bénéficier des mêmes avantages que ceux des cliniques déjà organisées en GIE, sera déterminant.

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