Les 25 termes incontournables à la gestion financière de votre clinique - La Semaine Vétérinaire n° 1455 du 17/06/2011
La Semaine Vétérinaire n° 1455 du 17/06/2011

Glossaire

Auteur(s) : Laurence Lajou

Fonctions : Directeur associé Something else – Strategy & Marketing Solutions Executive MBA CPA/HEC Master 2 comptabilité contrôle audit Master 1 droit des affaires

EBE, marge brute, compte courant d’associés, capacité d’autofinancement, point mort, remises arrière, etc. Ces notions n’ont plus de secret pour vous ? Bravo ! Pour beaucoup, elles évoquent bien quelque chose, mais restent floues. Ce glossaire, qui ne se veut pas exhaustif, vous aidera à faire le point.

1/ Actif (voir bilan)

L’actif est composé des biens identifiables, appartenant à l’entreprise et contrôlés par elle, qui lui procurent des avantages économiques.

2/ Amortissement (voir immobilisation)

C’est la constatation comptable de la dépréciation que subissent les immobilisations, du fait de l’usure ou du temps. Le calcul de cette dépréciation est forfaitaire, d’après la durée probable d’utilisation du bien. La répartition systématique du montant amortissable d’un actif traduit la consommation des avantages futurs attendus.

Exemple :

Matériel médical dont le prix d’achat est de 20 k€ à amortir sur 5 ans. La dotation aux amortissements annuelle sera de 20 k€ / 5 = 4 000 € l’an pendant 5 ans, la première année le calcul se faisant au prorata temporis (un achat le 1er mars engendrera une dotation aux amortissements de 4 000 € x 10 / 12 = 3 333,33 €, le solde de 666,67 € étant amorti en année 6).

3/ Autres achats et charges externes (AACE)

Ce sont tous les achats de biens et de services autres que ceux de médicaments et de produits utilisés dans le processus de production de “soins vétérinaires”, tels que la sous-traitance, les loyers et les charges locatives, les redevances de crédit-bail, l’entretien et les réparations, les frais des personnels extérieurs aux entreprises, les primes d’assurances, les études et la recherche, le personnel extérieur à l’entreprise, la rémunération d’intermédiaires et les honoraires, les déplacements, les frais postaux, les services bancaires, etc.

Il s’agit donc, en première approche, de l’ensemble des charges de structure (hors frais de personnel).

• Dans la déclaration 2065 des sociétés d’exercice libéral (SEL), les AACE sont regroupés en une ligne dans le compte de résultat.

• Dans la déclaration 2035 des bénéfices non commerciaux (BNC), cela correspond aux loyers et charges locatives, aux locations de matériel et crédit-bail, aux travaux fournitures et services extérieurs (TFSE), au transport et déplacement, aux frais divers de gestion (FDG).

4/ Balance, journal et grand livre

La comptabilité des professions libérales (BNC), comme celle des entreprises (SEL), doit respecter un certain formalisme.

Pour cela, lorsque la comptabilité est informatisée, les différentes écritures comptables sont enregistrées et ventilées dans plusieurs documents indispensables à la compréhension et à la validation de la comptabilité.

La balance, le livre journal et le grand livre permettront ensuite de remplir le compte de résultat (ou la 2035) et le bilan.

Le journal est un document comptable qui enregistre, de façon chronologique et continue, toutes les opérations économiques effectuées par l’entreprise au cours d’une période souvent appelée exercice. Le livre journal doit être tenu avec soin, sans blanc ni rature lorsqu’il est manuscrit, et chaque enregistrement doit contenir les informations suivantes :

– la date de l’opération ;

– l’intitulé et le code (numéro) des comptes ;

– les comptes (crédités ou débités) ;

– le montant de l’opération ;

– les pièces justificatives (libellé).

Le livre journal ne tient compte que des opérations de l’année.

Le grand livre est le document comptable qui regroupe le détail des écritures passées dans tous les comptes de l’entreprise qui figurent au journal.

Au lieu d’un enregistrement chronologique, c’est donc l’ensemble des opérations qui sont classées par nature (toutes les écritures d’achats de médicaments, ou les loyers, par exemple). Le grand livre reprend les éléments des années antérieures (solde des comptes de bilan, c’est-à-dire des comptes 1 à 5, ceux de charges et de produits [comptes 6 et 7] étant remis à zéro à chaque nouvel exercice).

La balance est le document comptable qui reprend le solde de l’ensemble des comptes ouverts au niveau du journal et du grand livre.

Elle se présente comme suit (voir le tableau ci-dessous).

La balance est un élément de contrôle simple dans la mesure où la somme des débits est égale à la somme des crédits, ce qui permet de s’assurer que toutes les opérations ont bien été saisies avec leur contrepartie lorsque la comptabilité est manuelle (une dépense de médicament avec son règlement, par exemple).

Le solde des colonnes « mouvements des comptes » est égal au solde du grand livre et du livre journal quand la comptabilité est informatisée.

5/ Bilan

Le bilan est la “photographie” du patrimoine de l’entreprise à un instant T. Il est le reflet de sa richesse (ses moyens de production et ses dettes), ainsi que de la somme des résultats des exercices passés.

Le bilan est composé de l’actif et du passif :

l’actif : ce sont les moyens dont dispose l’entreprise (la clientèle si elle a été achetée, le matériel bureautique et médical, les voitures, etc.) ;

le passif : il reprend l’ensemble des dettes de l’entreprise, vis-à-vis de ses actionnaires (capital social et comptes courants), des prêteurs (établissements de crédit, etc.), des organismes sociaux ou des fournisseurs.

Le bilan se présente sous la forme d’un tableau à deux colonnes, l’actif (à gauche) et le passif (à droite), dont les totaux sont égaux, et se décline par liquidité croissante de haut en bas (voir le tableau ci-dessous).

6/ BNC et BIC

Les professionnels qui exercent une activité libérale (dont les vétérinaires), sous forme individuelle ou sous forme de société de personnes, sont imposés dans la catégorie des bénéfices non commerciaux (BNC), c’est-à-dire que le bénéfice est constitué par l’excédent des recettes encaissées sur les dépenses acquittées nécessitées par l’exercice de la profession. Le critère est donc l’encaissement ou le décaissement durant l’exercice comptable, qui coïncide avec l’année civile. C’est le régime de droit commun. Les per sonnes dont le résultat est imposable en BNC peuvent adhérer à une association de gestion agréée (AGA) et bénéficier d’avantages fiscaux.

Il est possible, sur option exercée en début d’année, de déterminer le résultat sur la base des créances acquises et des dépenses engagées.

Les professionnels qui exercent une activité commerciale, industrielle ou artisanale sous forme individuelle sont imposés dans la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux (BIC).

Les BIC sont pris en compte dans le cadre d’un exercice comptable et non de l’année civile. Les BIC imposables sont les bénéfices nets réalisés durant cette période. Le bénéfice net est défini comme le résultat d’ensemble des opérations, c’est-à-dire la différence entre les produits et les charges de l’entreprise durant l’exercice comptable.

Le principe des créances acquises et des dettes certaines est appliqué au BIC. Ainsi, si une facturation a lieu avant la clôture de l’exercice, que l’argent soit versé ou non, la somme est prise en compte dans le résultat de l’exercice comptable en cours.

Une fois le bénéfice déterminé (que ce soit en BNC ou en BIC), il est soumis à l’impôt sur le revenu (IR). Dans le cas des sociétés de personnes, les bénéfices sont imposés au nom de chaque associé, la plupart du temps au prorata de sa participation dans la société (sauf si les statuts de la SCP, par exemple, prévoient une rémunération différente du capital et de l’industrie).

Par ailleurs, certaines sociétés de personnes et les sociétés de capitaux (SEL, etc.) peuvent également choisir d’être imposées à l’IS, auquel cas leurs bénéfices n’entrent plus dans cette catégorie.

7/ Comptes courants (c/c) d’associés

Les comptes courants d’associés permettent à ces derniers de prêter de l’argent à leur entreprise (laisser de l’argent sur le compte de la société) sous la forme d’un compte courant. Cette méthode, simple et qui nécessite peu de formalités administratives, constitue à la fois un mode de financement efficace pour la société et un placement financier intéressant pour les associés lorsque ces comptes sont rémunérés.

Les comptes courants d’associés d’une société de capitaux (SEL) ne peuvent jamais être débiteurs, ce qui signifie que la société ne peut devoir de l’argent à ses actionnaires.

En revanche, en BNC, la rémunération des vétérinaires étant par nature égale au bénéfice et n’étant pas comptabilisée en charges (comptes 6), il est possible que les prélèvements personnels des associés soient passés au débit du compte de l’associé. Il ne faut pas s’en inquiéter : il ne s’agit pas de comptes courants débiteurs au sens habituellement entendu pour les sociétés commerciales.

8/ Chiffre d’affaires, recettes, produits

Le chiffre d’affaires (CA) désigne le total des ventes de biens et de services d’une entreprise sur un exercice comptable. Il s’agit donc de la somme des factures de l’exercice (CA facturé).

Les recettes correspondent, elles, au CA encaissé. En BNC, elles sont souvent assimilées au CA. Pourtant, il convient de faire la différence : en BNC, il est important de suivre l’activité (le CA facturé) en parallèle du CA encaissé (recettes), car une variation de l’en-cours clients (du délai de règlement clients) peut masquer la véritable évolution de l’activité. Par exemple, si l’activité baisse (CA facturé), et de ce fait la vigilance concernant l’encaissement augmente, il est possible d’avoir des recettes en hausse quand bien même le CA facturé (donc l’activité globale) diminue…

Chiffre d’affaires et recettes concernent l’activité principale et contribuent à la réalisation du résultat opérationnel de l’entreprise.

Les produits, plus larges, désignent l’ensemble des sources d’enrichissement de l’entreprise (comptes 7), c’est-à-dire le CA ou les recettes, mais également les produits financiers, les produits exceptionnels comme les plus-values, ou des produits non encaissables comme les reprises comptables de certaines moins-values d’actifs déterminés ou d’actif net. Un produit est le contraire d’une charge.

9/ Capacité d’autofinancement (CAF)

C’est le flux potentiel de trésorerie généré par l’entreprise (hors cession d’actifs).

La CAF est un ratio important, notamment pour les banques, car elle détermine les possibilités d’autofinancement de l’entreprise…

Normalement, on part de l’excédent brut d’exploitation (EBE) pour calculer la CAF… mais comme l’EBE est un solde intermédiaire de gestion (SIG) placé haut dans le compte de résultat, la formule est assez compliquée. Donc, en pratique, on part du résultat en ajoutant toutes les charges calculées et non décaissées :

CAF = RN + charges calculées – produits calculés = RN + DAP*

* DAP = dotation aux amortissements et provisions

• Pour le comptable, 100 de salaires ou 100 d’amortissement, c’est la même chose, car cela diminue le résultat (fiscal) de l’entreprise.

• Pour le financier, la différence, c’est que l’un est une charge décaissable (qui impacte la trésorerie) et l’autre pas.

L’autofinancement = CAF - dividendes

10/ Capitaux propres et capitaux permanents

Les capitaux propres, sur le plan comptable, c’est la valeur totale des actifs (locaux, matériel, clientèle rachetée, trésorerie, etc.) diminuée du total des dettes (voir le tableau bilan ci-contre).

Leur autre nom est “actif net”. L’utilité des capitaux propres est de s’assurer que l’entreprise est solvable, car ils représentent un matelas de sécurité pour les créanciers de la société. En cas de graves difficultés financières, les chances de survie de l’entreprise sont proportionnelles à l’importance de ses capitaux propres, beaucoup plus qu’à sa taille.

Au cours de la vie de la société, ses bénéfices sont ajoutés aux capitaux propres et ses pertes en sont soustraites.

Les capitaux permanents correspondent aux ressources durablement mises à la disposition de l’entreprise.

Capitaux permanents = capitaux propres + dettes à moyen et long termes

La règle est que les immobilisations doivent être financées par des capitaux permanents. En effet, il est préférable de disposer d’un emprunt à long terme suffisant, de manière à pouvoir rembourser, petit à petit (sur plusieurs années), l’acquisition d’un gros investissement.

Les capitaux permanents entrent dans le calcul du fonds de roulement (FR) qui doit donc être supérieur à 1.

11/ Charges fixes et charges variables

Une charge est un emploi définitif qui appauvrit l’entreprise. Il est possible de distinguer :

les charges variables, qui dépendent du niveau d’activité, représentent un coût proportionnel (directement proportionnel par principe) qui peut être direct (consommables, médicaments, etc.) ou indirect (transport, etc.) ;

Les charges fixes, qui ne dépendent pas de l’activité, et dont le montant n’est pas nécessairement fixe, mais ne varie pas selon l’activité.

Les charges variables sont également appelées “charges opérationnelles”, tandis que les charges fixes sont qualifiées de “charges de structure”.

12/ Comptabilité de trésorerie et comptabilité d’engagement (voir BNC et BIC)

La comptabilité de trésorerie repose sur le principe des “encaissements/décaissements”. Les recettes et les dépenses ne sont prises en compte que lorsqu’elles sont effectivement perçues ou payées. Il s’agit du régime de base des professions libérales (BNC).

La comptabilité commerciale d’engagement repose sur le principe des “créances acquises et dettes certaines”. Les opérations sont prises en compte dès qu’elles sont certaines dans leur principe et déterminées dans leur montant, même si elles ne sont pas encore payées. Elles sont ainsi enregistrées quelle que soit la date des encaissements ou des décaissements correspondants. Par exemple, une prestation réalisée le 31 mars devra être enregistrée en comptabilité dès cette date, même si l’encaissement des sommes dues intervient deux mois plus tard.

Les entreprises soumises à l’impôt sur les sociétés doivent tenir une comptabilité commerciale d’engagement.

13/ Compte de résultat

Le compte de résultat reprend le flux des charges et des produits pour une période donnée, appelée exercice comptable. Il est donc remis à zéro chaque année, contrairement au bilan.

• En BNC, la déclaration 2035 calcule la différence entre les recettes et les dépenses, puis sont déduits les amortissements et les plus ou moins-values éventuelles.

• En BIC, la déclaration 2065 distingue un résultat d’exploitation, un résultat financier et un résultat exceptionnel dont la somme servira de base au calcul de l’impôt sur les sociétés.

14/ Créances et dettes

Une créance est un terme juridique qui désigne le droit d’exiger d’un tiers (client) le paiement d’une somme d’argent (règlement d’une facture). Les créances clients correspondent donc à l’ensemble des factures établies et non encore encaissées. Elles sont inscrites au bilan pour leur valeur nominale.

A la clôture de l’exercice, elles peuvent être réévaluées selon leur probabilité de recouvrement, avec éventuellement la constitution d’une provision pour risque.

Une dette est un passif certain dont l’échéance et le montant sont fixés de façon précise.

15/ Cumul fixe et cumul mobile

Cumul fixe : il s’agit du cumul (de chiffres d’affaires le plus souvent) réalisé depuis le début de l’exercice.

Cumul mobile : il s’agit du cumul des douze derniers mois. Il est ainsi calculé mensuellement sur les douze derniers mois glissants.

Exemple : au 31 mars 2011

Le cumul fixe est calculé sur la période du 1er janvier 2011 au 31 mars 2011 (soit 3 mois).

Le cumul mobile est calculé sur la période du 1er avril 2010 au 31 mars 2011.

16/ Cut off

En comptabilité commerciale, ces procédures sont utilisées lors de l’arrêté des comptes. Elles permettent d’affecter de façon fiable et cohérente, à chaque exercice, les opérations dont l’exécution est proche de la date de clôture, en vertu du principe de séparation des exercices.

Il s’agit d’une grande différence avec la comptabilité recettes/dépenses, où c’est la date de réalisation du paiement ou de l’encaissement qui compte.

Exemple :

Une prime d’assurances annuelle réglée le 1er octobre 2009 sera affectée en totalité à l’exercice 2009 en comptabilité de trésorerie, mais pour 3/12e seulement du montant en comptabilité d’engagement.

17/ Fonds de roulement, besoin en fonds de roulement et trésorerie

Fonds de roulement (FR) : partie des actifs circulants financés par les emplois stables.

FR = ressources stables [capitaux propres + réserves / provisions + dettes à long terme] - emplois stables [actif immobilisé corporel, incorporel, financier]

Le fonds de roulement doit être positif, sinon cela signifie que l’entreprise a dépensé plus d’argent qu’elle n’en avait, donc qu’elle vit au-dessus de ses moyens !

Besoin en fonds de roulement (BFR) : différence entre les stocks, les en-cours et les créances de l’actif circulant et les dettes circulantes.

BFR = [actif circulant = stock + créances clients] - [passif circulant = dettes fournisseurs, dettes sociales et fiscales, dettes financières < 1 an]

Le BFR est essentiel dans une entreprise. C’est le besoin de trésorerie de la société lié au financement du cycle d’exploitation (et du “hors exploitation”).

Il faut en effet financer :

– les stocks de médicaments, les consommables, etc. ;

– le délai entre la facturation et l’encaissement des clients ;

– les avances éventuelles aux fournisseurs ;

– les salaires.

Au contraire, l’entreprise dispose d’un crédit par :

– le crédit qu’elle obtient de ses fournisseurs (paiement à la quinzaine de la centrale d’achats, etc.) ;

– le paiement des charges sociales et de la TVA à terme ;

– les acomptes clients et les produits constatés d’avance.

Le besoin en fonds de roulement est classiquement exprimé en nombre de jours de chiffre d’affaires selon la formule suivante :

BFR en jours de CA = (BFR / CA TTC) x 360

Exemple :

CA HT 1 000 000

CA TTC (TVA arrondie à 20 %) 1 200 000

Stock 100 000

Clients 200 000

Autres créances / CCA 40 000

Fournisseurs 140 000

BFR 200 000

BFR en nb de jours de CA = (200 000 / 1 200 000) x 360 = 60 j

L’examen du schéma ci-dessus montre que le fonds de roulement et le besoin en fonds de roulement impactent directement la trésorerie nette de l’entreprise (TN) selon la formule :

TN = FR - BFR

En effet,

Total actif = total passif

Emplois stables + stock + créances clients + trésorerie = ressources durables + dettes

Trésorerie = (ressources durables + dettes) - (emplois stables + stock + créances clients)

Trésorerie = (ressources durables - emplois stables) - (stock + créances clients - dettes)

TN = FR - BFR

Il est donc capital, pour que la trésorerie de l’entreprise reste positive, que le fonds de roulement reste supérieur au besoin en fonds de roulement.

18/ IR et IS

Impôt sur le revenu : c’est le régime fiscal de base des BNC. Une option (irrévocable) pour l’IS est possible pour les sociétés civiles professionnelles (SCP). A l’inverse, le gérant majoritaire d’une société d’exercice libéral à responsabilité limitée (Selarl) unipersonnelle peut opter pour une imposition à l’IR.

Il s’agit d’un barème progressif qui varie de 5,5 à 41 %, calculé selon le quotient familial.

Dans les sociétés soumises à l’IR ou en nom propre, les rémunérations versées aux dirigeants ne constituent jamais des charges déductibles des résultats de la société ou de l’entreprise individuelle. Le remboursement de la banque (part du capital des annuités d’emprunt) s’effectue avec de l’argent qui a donc supporté l’impôt sur le revenu et les cotisations sociales, ce qui rend l’effort financier plus important. Le décalage s’accroît avec le temps entre le revenu réel, qui s’entend après remboursement d’emprunt, et le revenu fiscal qui, lui, ne tient compte que des intérêts déductibles au sein des remboursements d’emprunt.

Impôt sur les sociétés : le bénéfice soumis à l’IS est déterminé selon les règles des BIC. C’est le régime fiscal de la plupart des SEL.

Les bénéfices réalisés (après rémunération des associés) sont taxés au taux de 15 % jusqu’à 38 500 € et 33,33 % au-delà. La pression fiscale est donc plus réduite et l’IS augmente la capacité d’endettement à rentabilité égale.

Le ou les associés supportent l’impôt sur le revenu au titre de leur rémunération et des dividendes (distribution de bénéfices) perçus auprès de la société. Les sommes non distribuées, laissées en réserve dans la société, supportent uniquement l’IS.

19/ Marge brute et marge sur coût variable

Marge brute (MB) : elle correspond à la différence entre le CA ou les recettes en BNC et les achats (médicaments, consommables, aliments, etc.) consommés (en comptabilité d’engagement), c’est-à-dire corrigés de la variation de stock de l’exercice.

En effet, si les achats s’élèvent à 120 k€ sur l’exercice, mais que dans le même temps, le stock passe de 20 k€ à 35 k€, ce sont bien 105 k€ (120 k€ d’achats

– la variation de stock de 15 k€) qui ont été consommés pour réaliser le CA.

Donc, si le CA (ou les recettes) est égal à 350 k€ HT, le taux de marge brute est de :

• en comptabilité de trésorerie,

Tx MB = MB / CA = (350 – 120) / 350 = 230 / 350 = 66 %

• en comptabilité d’engagement,

Tx MB = MB / CA = (350-(120-(35-20))) / 350 = 245 / 350 = 70 %

La deuxième méthode est donc plus précise et fournit un reflet plus exact du taux de marge brute. Ce calcul peut être intéressant à effectuer en BNC, car il est classique, les bonnes années, d’augmenter le stock en fin d’année pour diminuer le bénéfice, donc l’impôt sur le revenu qui en découlera, ainsi que les charges sociales qui seront calculées sur ces bases et à payer lors des exercices suivants.

Marge sur coût variable (MCV) : elle est obtenue en soustrayant les charges variables (CV) du chiffre d’affaires (CA) :

MCV = CA - coûts variables

La marge sur coût variable est utile pour calculer le seuil de rentabilité d’une activité (voir point mort). Pour les vétérinaires, les coûts variables sont, bien entendu, les achats, mais également les frais de déplacement engendrés par les visites en pratique itinérante (canine, rurale ou équine) ou à domicile.

20/ Passif (voir bilan)

Le passif est composé des ressources financières à disposition de l’entreprise :

Capitaux propres (apports des actionnaires ou des associés essentiellement) ;

Passifs externes tels que les dettes auprès des banques, les dettes auprès des associés (c/c), les provisions et charges à payer (aux fournisseurs, à l’Etat et aux organismes sociaux, etc.).

21/ Point mort

Le point mort ou “seuil de rentabilité” correspond au niveau de chiffre d’affaires au-delà duquel l’entreprise commence réellement à réaliser un bénéfice. Il s’agit donc du niveau de CA qui permet, grâce à la marge réalisée (MCV), d’avoir les moyens de payer toutes les autres charges de l’exercice, c’est-à-dire les charges fixes. Cela permet de calculer le seuil de rentabilité, c’est-à-dire le CA pour lequel le résultat est nul.

RN = 0

CA = charges totales

Marge sur coûts variables = coûts fixes

En BNC, le point mort est classiquement le niveau de CA à partir duquel les associés commencent à se rémunérer…

22/ Prévisionnel de trésorerie

Le plan de trésorerie prend la forme d’un tableau qui présente tous les décaissements et tous les encaissements prévus au cours de l’année, en les ventilant mois par mois.

Chaque entrée ou sortie de fonds (en TTC pour les opérations assujetties à la TVA) doit être portée dans la colonne du mois où elle doit normalement se produire : par exemple, un achat effectué en janvier et payable en mars doit être imputé dans la colonne des décaissements de mars. Cela permet de déterminer le solde de trésorerie du mois et un solde de trésorerie cumulé d’un mois sur l’autre, afin de savoir, par rapport aux prévisions d’activité, si tout ce qu’il y aura à payer pourra l’être sans problème, grâce aux disponibilités du moment. Si ce document prévisionnel devait faire ressortir une impasse de trésorerie à un certain moment, il faudrait alors trouver une solution de financement à court terme, de type découvert autorisé ou apport en c/c par les associés.

23/ Remise et remise arrière

Remises, rabais et ristournes : les réductions de prix, qu’elles aient fait l’objet d’une négociation (remise contractuelle négociée) ou soient octroyées au titre d’une condition particulière de vente (remise promotionnelle pendant une période donnée, remise pour quantité), sont portées sur la facture de vente du produit dès lors qu’elles sont acquises au jour de la vente et directement liées à l’opération de vente.

La remise peut porter sur un ou plusieurs produits et ne concerner que certaines lignes de la facture ou, au contraire, être appliquée de façon globale à l’ensemble de la facture (elle est alors appelée “remise bas de facture”). L’ensemble de ces remises portées sur la facture étant par définition définitivement acquises au client, elles sont parfois appelées “remises avant”.

D’autres réductions de prix peuvent également s’appliquer, comptabilisées sous le terme de rabais, remises et ristournes accordées (RRRA) :

– les rabais sont des réductions sur les prix de vente accordées en raison d’un défaut de qualité des produits ou de non-conformité de ces derniers avec la commande ;

– les ristournes sont des réductions sur le montant global des ventes d’une certaine période (mois, trimestre, etc.).

Remises arrière : par opposition aux marges avant, il existe également des marges arrière qui peuvent prendre des formes diverses : contrat de coopération commerciale, remise de fin d’année (RFA), etc.

Ces remises sont conditionnées par l’atteinte de certains objectifs qualitatifs ou quantitatifs (volume d’achat, niveau de CA, etc.) et ne sont pas systématiquement acquises.

La distinction entre ces deux formes de remises a perdu de son intérêt avec les évolutions récentes du Code du commerce. En effet, la vente à perte est interdite par l’article L.442-2, qui dispose que « le fait (…) de revendre ou d’annoncer la revente d’un produit en l’état à un prix inférieur à son prix d’achat effectif est puni de 75 000 € d’amende ». Avant 2006 et la loi Dutreil, les seules remises à prendre en compte dans la détermination du prix d’achat effectif étaient celles « figurant sur la facture », ce qui excluait de fait toutes rémunérations différées ou non encore acquises au moment de la transaction. La loi Dutreil a renommé ces remises « autres avantages financiers », ce qui permet d’en tenir compte pour le calcul du seuil de revente à perte.

24/ Rotation de stock

La règle est que la durée de rotation doit être la plus courte possible. La rotation s’exprime en nombre de jours de stock, selon la formule :

Rotation des stocks (en jours) = (stocks / achats HT) x 360

Si le nombre de jours de stock est égal à 60 (deux mois), c’est que le stock tourne six fois dans l’année.

Le renouvellement rapide du stock reflète à la fois la bonne marche de l’activité (des ventes) et la bonne santé de la trésorerie qui n’est pas dormante ou bloquée dans le stock.

25/ Soldes intermédiaires de gestion (SIG)

Le compte de résultat comporte (dans la déclaration 2065) des soldes intermédiaires de gestion qui décrivent de quelle façon s’est construit le résultat. Il est également possible de reconstituer ces soldes à partir de la 2035. Huit SIG sont distingués : la marge commerciale, la production de l’exercice, la valeur ajoutée, l’excédent brut d’exploitation, le résultat d’exploitation, le résultat courant avant impôts, le résultat exceptionnel et le résultat net.

La marge commerciale : ce ratio est utile pour les entreprises qui revendent ou distribuent des produits sans les transformer (par exemple les pharmacies) :

Marge commerciale = ventes marchandises - coût d’achat des marchandises +/- variation de stocks

La marge brute (MB) n’est pas un SIG, mais un ratio plus utile pour les vétérinaires qui réalisent à la fois des prestations de services et des ventes de produits.

La valeur ajoutée (VA) : pour son calcul, sont déduites du chiffre d’affaires toutes les consommations en provenance de tiers, c’est-à-dire les achats réalisés à l’extérieur (achats + AACE) :

VA = MB - AACE = CA - (achats +/- variation de stock + AACE)

La valeur ajoutée se calcule en valeur absolue, mais également en pourcentage du chiffre d’affaires.

Le taux de valeur ajoutée (VA/CA) permet de rémunérer le personnel, de payer l’Etat (impôts et taxes), les prêteurs (banques), de financer l’investissement (dotations aux amortissements) et de rémunérer les actionnaires (dividendes).

L’excédent brut d’exploitation (EBE) : pour passer à l’EBE, sont soustraites de la valeur ajoutée les charges de personnel et les impôts et taxes.

EBE = (VA + subventions) - (charges personnel + impôts et taxes)

C’est donc un indicateur de la rentabilité, avant déduction des charges financières et des charges calculées (amortissements et provisions). Ce SIG est le plus représentatif de la rentabilité de l’activité, car :

– il ne tient pas compte des charges calculées (les provisions et dépréciations sont subjectives ; les dotations aux amortissements sont influencées par l’âge de l’outil de travail) ;

– il ne tient pas compte de la structure financière (et de l’endettement) de la société.

L’EBE est un indicateur apprécié du banquier, car il mesure la capacité de l’entreprise à gagner de l’argent, donc son efficience économique.

Les résultats

• le résultat d’exploitation (REX) est obtenu en déduisant de l’EBE les dotations aux amortissements, ainsi que les provisions et les dépréciations.

REX = valeur ajoutée - (charges de personnel + taxes et amortissements)

Le REX (1) exprime la capacité de l’entreprise à générer du bénéfice à partir de son activité principale.

• le résultat financier (2) s’obtient par la différence entre charges et produits financiers.

• le résultat exceptionnel (3) s’obtient par la différence entre charges et produits exceptionnels.

• le résultat net (RN) : le solde final, dit résultat net, est la somme des trois résultats (1 + 2 + 3) intermédiaires précédents, une fois déduit l’impôt sur les sociétés et, éventuellement, la participation des salariés. Il apparaît à la fois :

– dans le compte de résultat, bien entendu ;

– au bilan de l’entreprise, dans les capitaux propres.

La cascade des soldes intermédiaires de gestion peut donc être résumée par le graphique ci-dessous :

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e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

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L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

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