Le paramphistome, un parasite en plein essor

Une étude sur la présence du paramphistome en France, menée par Intervet SP Animal Health entre 2002 et 2010, a permis d’analyser près de seize mille cinq cents données et de dresser une cartographie de cette parasitose. Notre confrère Arnaud Rébillard en a présenté les résultats lors de l’atelier “parasitologie” des dernières journées nationales des GTV. Ils seront également commentés au cours d’un cycle de dîners-débats⁽¹⁾ sur le thème des parasites émergents des bovins.

Il ne s’agit pas d’une carte de prévalence au sens strict, car les animaux testés ont été choisis et tous les prélèvements ne sont pas comparables. Selon le cas, il s’agit de coproscopies individuelles, de mélanges ou encore de prélèvements dans les abattoirs.

51 % des résultats sont positifs, ce qui révèle une forte présence du parasite, avec une distribution régionale marquée. Malgré l’insuffisance de données pour certains départements, cette carte montre que plus de 40 % des coproscopies, réalisées au sud d’un arc qui s’étend sous la ligne Valenciennes-La Rochelle, sont positives.

Une excrétion qui varie d’un troupeau ou d’un animal à l’autre

Beaucoup d’inconnues subsistent dans la connaissance du paramphistome, qui évolue dans les mêmes biotopes que la grande douve. Il est difficile d’évaluer avec certitude le degré d’infestation des troupeaux. La coproscopie indique la présence de parasites adultes, mais pas le degré d’infestation, en raison d’une excrétion variable d’un troupeau ou d’un animal à l’autre, voire chez un même animal. Elle ne permet pas le diagnostic de la paramphistomose larvaire aiguë, une affection plus grave liée à la présence de nombreuses formes immatures dans la caillette et le duodénum.

Cette grande variabilité de l’excrétion d’œufs rend difficile la détermination de seuils utilisables pour la mise en place de traitements ou de mesures agronomiques (destruction des gîtes à limnées). Un constat d’autant plus regrettable que cette parasitose ne dispose pas d’un traitement avec autorisation de mise sur le marché (AMM). La seule possibilité thérapeutique repose sur l’administration orale d’oxyclosanide (Zanil®) utilisé sans stop-dose, dans le cadre de la cascade. Une alternative au drogage est actuellement testée par le laboratoire, sous la forme d’un top feeding individuel (dépôt du produit sur l’aliment).

• (1) 22 juin à Brive-la-Gaillarde, 23 juin à Moulins, 28 juin à Segré et 29 juin à Forges-les-Eaux.