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Auteur(s) : Valentine Chamard
Une nouvelle cartographie de la répartition des cas de leishmaniose canine en France a été dévoilée en avril dernier. L’occasion de faire le point sur cette maladie qui affiche une prévalence en augmentation et dont la répartition géographique s’étend.
Tous les confrères ont été appelés à y participer et un quart des cliniques françaises y ont répondu, entre octobre 2010 et février 2011. Les premiers résultats de l’enquête sur l’épidémiologie de la leishmaniose canine, menée par Patrick Bourdeau (responsable de l’unité dermatologie, parasitologie et mycologie à Oniris) sont désormais connus (voir cartes ci-dessous).
L’élément majeur qui en ressort a de quoi inquiéter : l’aire de répartition de la leishmaniose canine s’élargit, avec une extension vers le sud-ouest.
Par ailleurs, l’évolution apparaît hétérogène en zone d’enzootie. En effet, d’un côté, le nombre moyen de cas augmente dans l’extrême sud-est des Alpes-Maritimes et en Corse et, de l’autre, il y a une diminution du nombre moyen de cas observés dans les cliniques vétérinaires en Ardèche, dans les Bouches-du-Rhône, dans la Drôme et en Lozère. Dans 20 départements, la moyenne du nombre de cas par clinique est d’au moins 6par an. La prévalence moyenne annuelle par clinique varie de 3 à 45,5 cas (elle était de 3 à 41,5 en 2005). Au niveau national, la prévalence est estimée à 4,1 cas pour 1 000 chiens, soit environ 40 000 cas annuels (selon les données 2004). L’analyse des données 2011 est en cours, mais la tendance est à l’augmentation du nombre de cas importés dans la zone indemne par rapport à 2004(1).
(1) Source : symposium sur les maladies vectorielles canines organisé par Bayer en avril 2011 à Nice, et communication personnelle de Patrick Bourdeau.
En France, la leishmaniose canine est due à la présence et à la multiplication du parasite Leishmania infantum dans les macrophages de son hôte. Le chien en constitue le réservoir (l’homme n’en est pas un, car les leishmanies ne sont pas, chez lui, localisées dans la lymphe dermique).
• La transmission : bien que le chien puisse être contaminé in utero, par voie vénérienne ou lors d’une transfusion sanguine, la maladie est essentiellement transmise par voie vectorielle, via un phlébotome.
• L’habitat de ce diptère est variable et sa répartition géographique vaste. Il vit majoritairement dans le sud de la France, mais se rencontre jusqu’à la latitude de Paris. Il préfère les zones peu ventées, à l’étage de chênaies mixtes. Ces caractéristiques écologiques expliquent son absence en bord de mer, ou dans la vallée du Rhône, trop ventée.
• La période d’activité s’étend de mai à octobre et les piqûres (non douloureuses) ont lieu plutôt en fin de journée. La survie est assurée en hiver par les stades larvaires.
• Les vecteurs : P. ariasi est le vecteur principal de la leishmaniose canine à l’ouest du Rhône au sein des foyers languedocien et cévenol. P. perniciosus est le vecteur principal de la leishmaniose au sein du foyer provençal, à l’est du Rhône, et est responsable de la transmission à l’homme. « D’autres vecteurs sont évoqués, mais aucune preuve scientifique recevable ne permet de conclure à l’implication des puces ou des tiques dans la transmission de la maladie, indique Gilles Bourdoiseau, professeur en parasitologie à VetAgro Sup. S’il est possible de retrouver de l’ADN de L. infantum chez une tique ou une puce après un repas sanguin, cela ne signifie pas que le parasite peut naturellement se multiplier chez ces hôtes, qui ne sont alors que des “culs-de-sac” épidémiologiques. »
Source : conférence de Gilles Bourdoiseau, présentée au congrès du Gemi d’Avignon, en avril 2011.
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