Des améliorations en vue dans l’utilisation de la sérologie au Pays basque - La Semaine Vétérinaire n° 1455 du 17/06/2011
La Semaine Vétérinaire n° 1455 du 17/06/2011

Agalactie contagieuse

Formation continue

RURALE

Auteur(s) : Céline Carles

Le test utilisé est spécifique, mais peu sensible, ce qui retarde la détection des troupeaux infectés.

Dans les Pyrénées-Atlantiques, la maîtrise de la recrudescence de l’agalactie contagieuse est problématique depuis trois ans. L’état des lieux de cette situation préoccupante a été dressé par l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses)(1). Malgré la mise en place d’un plan de lutte, de nouveaux cas sont enregistrés, toujours localisés à quelques cantons du Pays basque.

Dans ce contexte, le diagnostic précoce de l’infection par Mycoplasma agalactiæ est primordial. Les opérations de dépistage dans tous les élevages, aussi bien laitiers qu’allaitants, ont été renforcées dans le département. Malheureusement, peu d’animaux sont identifiés à la suite de déclarations de cas. Les signes cliniques ne sont pas toujours faciles à déceler, notamment en début d’évolution, dans les élevages allaitants ou chez les brebis en fin de lactation. La détection des cheptels infectés repose essentiellement sur des analyses de polymerase chain reaction (PCR) effectuées sur le lait et via la sérologie (voir tableau). Simple à mettre en œuvre et moins coûteux (une PCR correspond au coût de quatorze tests sérologiques), le dépistage sérologique de l’agalactie contagieuse est réalisé en même temps que celui de la brucellose ovine. Le kit diagnostique actuellement utilisé est un test Elisa (Idexx/Pourquier) qui se révèle extrêmement spécifique (99 à 100 %) mais peu sensible (56 à 82 %)(2). Inconvénient de ce manque de sensibilité : il retarde la détection des troupeaux infectés, surtout si le sondage porte sur un nombre insuffisant d’animaux et/ou des animaux trop jeunes.

Mieux cibler les animaux prélevés et modifier les modalités d’interprétation de la sérologie

Le nombre maximal de têtes testées par cheptel, inchangé depuis des années malgré l’augmentation de la taille des troupeaux, est fixé à vingt. Bien souvent, par commodité pour les éleveurs, ce sont les antenaises (brebis âgées d’un à deux ans) qui sont prélevées. Pourtant, le plus grand nombre d’animaux séropositifs est observé chez les adultes. Il conviendrait donc d’augmenter la taille des échantillons (cinquante animaux) compte tenu de la sensibilité du test, et de privilégier les prélèvements sanguins sur les mâles et sur les femelles multipares. De plus, les prises de sang sont effectuées en janvier et en février, alors que la majorité des infections se produisent durant la seconde moitié de la lactation ou en période de non-production. Certains troupeaux peuvent donc ne pas être détectés.

Par ailleurs, la notion d’indice sérologique mise en place depuis vingt ans pour minimiser l’impact des nombreux sérums faiblement positifs, obtenus avec le test peu spécifique employé à l’époque, est maintenue. Son calcul sert à la qualification des cheptels “agalactie contagieuse”, “agalactie latente” ou “indemne”. Cet indice mériterait d’être réévalué, voire supprimé, en raison de l’excellente spécificité de l’examen actuel.

La sensibilité est le paramètre limitant du test Idexx/Pourquier. Par conséquent, un autre test sérologique Elisa (développé par LSI) est en cours d’évaluation par l’Anses, dans son laboratoire de Lyon, et par l’Inra-ENVT UMR 1225. Les résultats préliminaires de cette étude comparative rapportent que ce dépistage est plus sensible (84 %), surtout en début d’infection, mais en revanche moins spécifique (94 à 97 %). Si la présence d’un seul animal positif doit être considérée comme suspecte avec le test Idexx/ Pourquier, elle est toutefois plus complexe à interpréter avec le test LSI, en raison de son défaut de spécificité. A ce jour, il n’existe pas de méthode de référence en sérologie (type western blot) suffisamment validée et standardisée pour confirmer les résultats.

Bien que la sérologie souffre de quelques imperfections, c’est la seule possibilité pour le suivi des cheptels allaitants, des béliers et des agnelles laitières. C’est aussi un bon moyen de repérer une contamination hors lactation, ainsi qu’une infection avec excrétion intermittente dans le lait ou à des niveaux très faibles (au-dessous du seuil de détectabilité de la PCR). Par la détection des animaux excréteurs via d’autres voies que le lait, cette technique aide à comprendre le maintien d’une circulation mycoplasmique dans un cheptel infecté, malgré des tests PCR négatifs sur le lait. Enfin, elle est utile dans le suivi d’assainissement des cheptels, car le taux de séropositivité diminue progressivement après l’infection.

  • (1) Rapport scientifique paru en février 2011.

  • (2) Pépin et coll., 2003 et Kittelberger et coll., 2006.

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