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Enquête
Attendue comme une période de transition après la crise traversée par le pays, 2010 se révèle une année plutôt satisfaisante. Seul le chiffre d’affaires des médicaments a souffert.
En posant une question sur les montants des chiffres d’affaires (CA) réalisés en 2010, nous ne pensions pas recueillir tant de réponses. Seules quatre personnes se sont abstenues, preuve qu’il n’y a pas de tabou. Il est vrai que nous n’avons pas demandé un chiffre d’affaires exact, mais seulement une fourchette, ce qui d’ailleurs ne nous permet pas de donner un CA moyen.
Premier constat : la profession est véritablement coupée en deux. La ligne de partage s’établit à 500 000 €, 52 % des structures se trouvant sous ce seuil. Parmi elles, sans surprise, il y a 79 % de cliniques canines, qui se situent majoritairement dans la tranche des 100 à 300 k€. Au-delà des 500 k€, les structures canines représentent néanmoins 43 % de l’effectif, contre 41 % en mixte et 11 % en rurale. Toutes activités confondues, les établissements qui réalisent plus de 500 k€ sont très majoritairement composés de trois associés et plus (66 %).
Quant aux CA très importants, à partir de 900 000 €, ils sont obtenus pour la plupart par de grosses structures rurales ou mixtes. Cela concerne 41 % des cliniques mixtes et jusqu’à 59 % en rurale ! Au-dessus de 1 100 k€, il y a 24 cliniques canines, pour 33 mixtes, 15 rurales, 4 équines et 3 en élevage hors-sol (la totalité des répondants de cette catégorie !). Mais entendons-nous bien : un chiffre d’affaires rondelet ne s’accompagne pas nécessairement de coquets revenus… S’il n’y a pas de différence marquante entre les régions quant au montant du CA en 2010, en revanche, des particularités territoriales se font jour dans son évolution entre 2009 et 2010. Ainsi, une majorité de praticiens du Languedoc-Roussillon, de la Picardie et de l’outre-mer rapportent une baisse de leur CA. A l’inverse, ceux de Champagne-Ardenne, de Paca et de Lorraine mentionnent une hausse. Globalement, les chiffres d’affaires se maintiennent (25,6 %) ou, mieux, progressent (45 %). Aucune divergence en fonction de l’activité n’existe : tout le monde suit la tendance. En revanche, des disparités apparaissent selon la taille des structures. Là encore, les grandes cliniques s’en sortent mieux. 56 % des structures de quatre associés et plus signalent une croissance de leur chiffre d’affaires. Celui-ci se maintient pour les établissements à deux associés et baisse pour les cabinets à associé unique.
Dans le détail, le CA lié aux médicaments a visiblement plus souffert, comparativement à celui qui est généré par les actes. Ce dernier a progressé pour 45 % des répondants, contre seulement 30 % des sondés pour les médicaments. Les génériques, la baisse des prix et celle des marges sont probablement responsables de cette situation. Cela explique peut-être pourquoi deux tiers des sondés font partie d’un groupement d’intérêt économique (GIE) d’achat de médicaments (voir page 12), ou l’envisagent, pour récupérer, espèrent-ils, des marges arrière. La marge globale et la rentabilité, quant à elles, ont bien résisté entre 2009 et 2010. Elles se sont maintenues ou ont progressé dans plus de 65 % des cas.
Les en-cours, c’est-à-dire la trésorerie qui n’est pas encore rentrée (crédits, délais de paiement, impayés, etc.) ou pas encore sortie (commandes, etc.), sont stables dans une clinique sur deux.
L’importance de ces finances, qui peuvent nuire rapidement au fonctionnement quotidien de la clinique, est très dépendante de l’activité.
Ainsi, ces en-cours sont en augmentation plus ou moins forte dans près de 50 % des structures mixtes et rurales, et représentent plus de 10 % du CA dans 20 % des cas. Une situation liée essentiellement aux délais de paiement de plus en plus longs consentis aux éleveurs. En canine, le montant des impayés est stable.
« En rurale, les comparaisons sont difficiles, car l’activité liée à la fièvre catarrhale ovine, variable d’une année à l’autre, masque l’évolution de l’activité proprement dite. Sauf à réaliser une analyse comptable que, bien entendu, nous ne prenons pas le temps de faire ! »
« […] Une année 2010 très difficile, avec une forte réduction des investissements et des achats afin de maintenir la structure à flot. […] Premier exercice, depuis la création, qui accuse une baisse de résultats. Le début d’année n’est guère meilleur. »
« Seul en rurale charolaise, j’ai une clientèle fidèle. Je fais de plus en plus de conseil et de moins en moins le pompier, sauf pour l’obstétrique, bien entendu, qui est l’essentiel de mon travail en hiver avec la prophylaxie (je suis en zone “tuberculose»!). Avec la fièvre catarrhale ovine et la tuberculose, le chiffre d’affaires a augmenté, mais pour combien de temps ? »
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