Ma concierge est plus compétente que n’importe quel média

Je ne crois pas en l’objectivité des journalistes, quel que soit le média⁽¹⁾. Tout d’abord, ils ont beau être journalistes, ils n’en sont pas moins hommes, et par conséquent soumis à leur subjectivité propre. Ils sont aussi assujettis à la ligne éditoriale, ne serait-ce que dans le choix des sujets traités. Tout un pan de l’information est ainsi inaccessible parce que non abordé, ou juste via un entrefilet recopiant les informations de l’AFP, de Reuters et consort.

De plus, même avec la meilleure volonté du monde, il doit être difficile d’être objectif vis-à-vis de la main qui vous nourrit. Comme quasiment tous les médias appartiennent à de grands groupes privés, l’impartialité vis-à-vis d’une partie de notre société n’est donc pas garantie. En outre, n’oublions pas que le credo d’une des écoles de journalisme est : « Nous allons vous apprendre à vendre votre sujet. »

A cela s’ajoute l’incompétence relative de beaucoup de journalistes, non pas dans leur domaine propre – je suis bien incapable de juger de leurs capacités techniques journalistiques – mais dans les sujets qu’ils traitent. C’est particulièrement flagrant pour moi lorsqu’ils abordent des sujets scientifiques et, d’après les conversations auxquelles j’ai pu participer avec des spécialistes, en économie par exemple, ce n’est pas beaucoup mieux dans d’autres domaines.

Chaque média présente de plus ses limites propres qui dégradent encore la qualité de l’information. Par exemple, pour la télévision, c’est la recherche du sensationnalisme qui doit accrocher le public.

Tout cela fait que je n’ai confiance en aucun média. Je considère que lorsqu’une information est recoupée par plusieurs d’entre eux, elle a de grande chance d’être “vraie”. C’est en cela que ma concierge, à la croisée des chemins qui concentre plusieurs voix, est aussi compétente, voire davantage que n’importe quel média pris isolément.

• (1) Réaction au sondage paru dans La Semaine Vétérinaire n° 1454 du 7/6/2011 en page 10.