Le comportement est un signe clinique comme un autre

Sur le thème du « comportement dans le quotidien du vétérinaire généraliste », la section Normandie de l’Association française des vétérinaires pour animaux de compagnie (Afvac) a organisé une journée de formation, le 5 mai dernier à Deauville (Calvados). Elle était animée par notre confrère Emmanuel Gaultier, comportementaliste diplômé des ENV et du collège européen.

Différents sujets abordés au travers de cas cliniques

Le cas d’un coton de Tuléar âgé de treize mois a illustré le fait que « le comportement est un signe clinique comme un autre ». Ce chien, dans un contexte de sociopathie, est présenté pour un comportement subitement agressif depuis quinze jours. Or cette agressivité sera finalement reliée à l’apparition d’une douleur due à une perte de mobilité vertébrale. Cité également, le cas d’une chienne tervueren de sept mois, atteinte d’un syndrome hypersensibilité-hyperactivité, qui présente des séquences agressives vis-à-vis de la petite fille de la famille. L’examen neurologique de l’animal montrera une tête “incurvée” à droite, ainsi qu’une démarche orientée en cercle sur la droite. En outre, le détail des interactions de la chienne avec ses propriétaires révélera un “avortement” de toutes les séquences comportementales. L’examen d’imagerie par résonance magnétique mettra finalement en évidence une hydrocéphalie.

70 % des accidents liés aux chiens ont lieu près du lieu de couchage ou d’alimentation

Les besoins fondamentaux des chiens et des chats ont été énoncés. Car veiller au bien-être de l’animal de compagnie, c’est en effet prévenir les troubles du comportement.

Certaines règles méritent ainsi d’être rappelées aux clients, notamment vis-à-vis du chien, qui doit appartenir à un groupe social uni, avoir des interactions riches avec les propriétaires, bénéficier d’un exercice quotidien journalier, pouvoir s’isoler pour les repas et le repos. Leur non-respect est à l’origine de nuisances diverses (fugues, agitation, etc.), de souffrance pour l’animal (anxiété, dépression) et d’accidents.

Ainsi, 70 % des accidents “domestiques” liés aux chiens (morsures en particulier) ont lieu autour des lieux de couchage ou d’alimentation.

L’école du chiot, l’une des voies de prévention des agressions canines

Des cas cliniques concernant l’évaluation de la dangerosité canine, des propositions de lectures instructives et des conseils pratiques pour la mise en place d’une école du chiot par le vétérinaire ont enrichi cette journée.

Emmanuel Gaultier a insisté sur les conséquences positives d’une telle démarche : fidélisation de la clientèle via les conseils donnés aux propriétaires et l’intérêt témoigné au bien-être et à l’éducation de leur chien, socialisation intraspécifique et interspécifique des chiots, etc. Autant d’éléments essentiels dans le cadre de la prévention de la dangerosité canine.