Les douanes de Roissy saisissent plus de 500 kg de viande de brousse

518 kg de viande de brousse et 540 kg de poissons. C’est le bilan de la vaste opération de contrôle des importations illégales, qui s’est déroulée à l’aéroport de Roissy, du 17 au 26 mai dernier⁽¹⁾. Près du quart de cette viande concerne des espèces protégées. Parmi la centaine d’infractions relevées par les agents de contrôle, certaines ont abouti à l’arrestation de neuf personnes.

Pour rappel, le transport international de produits de viande ou de poisson non certifiés est illégal pour des raisons sanitaires. L’Union européenne interdit l’expédition, à titre personnel, de viande ou de produit de viande au sein des Etats membres, sans une autorisation spéciale et une certification. De plus, le commerce international de nombreuses espèces sauvages et de leurs produits est régulé par le biais de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (Cites).

Au-delà des implications pour la santé publique, le commerce illégal de viande de brousse participe au marché parallèle des espèces exotiques. Celui-ci complète, avec la vente d’armes et de drogues, le sinistre podium du commerce illégal. Il pèse à lui seul plusieurs milliards d’euros par an.

Le commerce de viande de brousse, une activité lucrative

La viande de brousse représente une part importante d’apport en protéines pour les populations rurales des pays en développement. Cependant, dès lors qu’elle s’exporte, elle devient une source de revenu pour de nombreux importateurs peu scrupuleux. En effet, ce type de transport clandestin n’est pas destiné uniquement à la consommation personnelle. Il existe un véritable réseau de vente de produits issus d’espèces exotiques, notamment à Paris. Le commerce de viande de brousse peut se révéler particulièrement lucratif. Selon les espèces, le kilo de viande peut être revendu en France vingt fois plus cher que son prix d’achat dans le pays d’origine⁽²⁾.

Parmi les espèces concernées par cette saisie, ont pu être identifiées des viandes de varan, d’antilope, de python, voire d’éléphant, de pangolin ou encore de différents singes. Cette opération est due aux brigades de surveillance de la Direction interrégionale des douanes de Roissy. Elle s’est déroulée en collaboration avec le parquet de Bobigny et l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique, ainsi qu’avec la gendarmerie des transports aériens, l’Office national de la chasse et de la faune sauvage, et la Direction générale de l’alimentation.

• (1) http://www.douane.gouv.fr

• (2) A. L. Chaber, S. Allebone-Webb et coll. : « The scale of illegal meat importation from Africa to Europe via Paris », Conservation Letters, 2010, vol . 3, n° 5, pp. 317-321. Pour plus d’informations : http://www.bushmeat.org et http://www.traffic.org