S’INVESTIR ET INVESTIR DANS LA FORMATION CONTINUE - La Semaine Vétérinaire n° 1452 du 27/05/2011
La Semaine Vétérinaire n° 1452 du 27/05/2011

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Auteur(s) : Céline Carles

Une fois son diplôme en poche, tout praticien a le devoir de compléter ses connaissances et de mettre à jour ses compétences. Pour les vétérinaires, cette démarche reste facultative, bien qu’un système de formation validé par des points existe depuis quatre ans. Outre les formations agréées, l’offre s’est étoffée d’un nombre croissant et varié d’enseignements “à la carte”.

A peine le vétérinaire est-il diplômé qu’il constate l’érosion rapide de ses connaissances, dont la demi-vie serait en moyenne de quatre à cinq ans seulement. Il doit sans cesse mettre à jour ses compétences. La formation continue est un devoir inscrit dans le Code de déontologie (article R.242-33X) et concerne tout membre actif inscrit au tableau de l’Ordre des vétérinaires. Qu’elle soit pratique ou théorique, diplômante ou non, acquise par le suivi de conférences ou la lecture de publications, qu’elle se déroule sur une soirée ou une semaine, la formation continue proposée est variée. Chacun a ainsi la possibilité de choisir une formule selon ses besoins.

La formation continue à points : dix crédits sur cinq ans

La formation continue est actuellement facultative, excepté pour les vétérinaires sanitaires. Depuis 2007, elle est encadrée, avec la mise en place d’un dispositif de crédits de formation continue (CFC) dans un souci d’harmonisation avec les recommandations européennes. Réglementée par l’article R.242-33X du Code rural, elle est sous la responsabilité du Conseil national vétérinaire de la formation continue et complémentaire (CNVFCC), qui regroupe un grand nombre d’organismes. Comparé aux professionnels de santé, le vétérinaire a la réputation d’être à la pointe dans le domaine de la formation continue. Cela passe par la participation, à ses frais, à des séminaires, des congrès, des colloques, des journées de formation, par la consultation des nouvelles publications et les sites web, ou encore via l’abonnement à des revues.

Le dispositif instauré depuis 2007 pour la formation continue consiste à accumuler des points (CFC) exprimés en European Credit Transfer System (ECTS). Ainsi, un ECTS équivaut à vingt heures d’activité de formation. Tout au long de leur carrière, les praticiens doivent acquérir dix CFC sur cinq ans, dont au moins la moitié en présentiel (présence physique exigée). A condition d’être agréés par le CNVFCC, plusieurs modes de formation ouvrent droit à des CFC (voir tableau 1). Les calculs d’attribution de ces points, un peu complexes, tiennent compte des modalités d’apprentissage (participation effective à la formation) et de contrôle des connaissances (attestation de suivi, contrôle, diplôme). S’il existe, par exemple, un test sous forme de questions à choix multiples (QCM), les CFC sont doublés en cas de succès.

Pour les valider, il est indispensable de signer la feuille de présence pour chaque session et de compléter l’évaluation du module suivi. A l’issue de chaque formation agréée, les CFC acquis sont totalisés par l’organisme formateur qui les enregistre directement ou les transmet au Conseil supérieur de l’Ordre (CSO) pour inscription sur le fichier central. Les CFC obtenus par la lecture d’articles ou d’ouvrages doivent être déclarés individuellement sur le site du CNVFCC. Il est également possible d’acquérir des points par le biais de formations non agréées, après avis et accord du CNVFCC.

Deux formations en cinq ans sont obligatoires pour les vétérinaires sanitaires

Si la formation continue est facultative, celle des vétérinaires dans le cadre du mandat sanitaire est en revanche obligatoire, pour les confrères qui n’exercent pas en clientèle canine pure. Conformément aux arrêtés ministériels du 16 mars 2007, les vétérinaires sanitaires qui exercent en production animale (filière bovine, avicole, porcine, ovine et caprine) sont tenus de suivre deux demi-journées au minimum par cycle de cinq ans. Un programme de formation est proposé par le ministère de l’Agriculture, en concertation avec les organismes professionnels vétérinaires. Coordonnées par l’Ecole nationale des services vétérinaires (ENSV), les sessions sont organisées localement par les Directions départementales de la cohésion sociale et de la protection des populations (DDCSPP) et rémunérées par l’Etat à raison de dix actes médicaux vétérinaires (AMV) par session, auxquels s’ajoute l’indemnisation des frais kilométriques. Chaque module est créditeur d’un CFC dont le cumul est tenu à jour par la DDCSPP. Cinq modules sont proposés en 2011 :

– de la santé animale à la santé publique ;

– pharmacie vétérinaire et santé publique ;

– prélèvements et autopsies des volailles fermières ;

– comment reconnaître une maladie réputée contagieuse en élevage de porcin ;

– maladies émergentes et exotiques majeures.

Le calendrier est disponible sur le site de l’ENSV.

Ecoles et organismes professionnels sont impliqués

Outre le cursus initial, les écoles vétérinaires sont particulièrement actives dans la formation continue, diplômante ou non.

Les enseignements postuniversitaires (EPU), qui ne sont pas diplômants, concernent toutes les facettes de l’exercice, avec des parties théoriques et des applications pratiques. Ils sont généralement organisés sur plusieurs jours.

Les formations diplômantes, pour leur part, débouchent sur des diplômes d’école ou interécoles (DE, DIE), des masters et des diplômes nationaux de spécialisation (CES, CEAV et DESV, voir tableau 2). Actuellement, le diplôme d’études spécialisées vétérinaire est le seul reconnu par l’Etat qui donne droit au titre de spécialiste. Les titulaires du diplôme d’un collège européen (ou board) sont aussi reconnus en tant que spécialistes en Europe, mais toujours pas en France. Ces formations sont dispensées dans différentes écoles vétérinaires européennes.

Par ailleurs, de nombreux organismes professionnels, tels que l’Association française des vétérinaires pour animaux de compagnie (Afvac), l’Association vétérinaire équine française (Avef), la Société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV), etc., proposent des formations continues. Ils organisent, tant à l’échelle nationale que locale, divers rassemblements autour d’un ou plusieurs thèmes et des stages pratiques. Les formations sont généralement référencées dans un catalogue consultable sur le site web de chaque organisme. La plupart sont agréés par le CNVFCC (la liste complète est disponible sur son site) pour la délivrance des CFC (voir encadré). A cette fin, ils s’engagent à respecter une charte de qualité qui consiste à rédiger un descriptif de la formation, à la faire évaluer, à contrôler la présence du participant et l’acquisition des connaissances, à calculer les CFC et à les transmettre au CSO.

Il est en outre possible de suivre des formations “non médicales”, centrées sur le management, tout aussi utiles.

Se former à travers les publications françaises et étrangères

Via les abonnements ou l’Internet, les vétérinaires ont accès à un grand nombre de revues et d’ouvrages spécialisés, français et étrangers. Certaines de ces publications sont agréées par le CNVFCC (la liste complète figure sur son site), après avoir été soumises à l’approbation d’un comité scientifique. En France, plusieurs périodiques de formation continue sont publiés (voir tableau 3). Certains organismes professionnels éditent des revues qui proposent des articles d’enseignement postuniversitaire et de recherche clinique. Les hebdomadaires d’actualité professionnelle participent à la formation continue, à un moindre degré, et ne sont pas agréés.

Internet permet de référencer instantanément une grande quantité de publications vétérinaires. Pubmed (www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/) et Science direct (www.sciencedirect.com) sont les deux principaux sites de recherche. Chaque requête aboutit à une liste d’auteurs et à un résumé en anglais. L’accès aux articles et aux ouvrages dans leur intégralité reste toutefois soumis à une souscription. Par ailleurs, de nombreuses revues disposent d’un site web où sont publiées les versions électroniques des articles parus. L’accès est réservé aux abonnés. C’est le cas, par exemple, du Journal of the American Veterinary Medical Association (http://avma journals.avma.org). Les portails, pour leur part, permettent d’accéder, une fois inscrit, à des publications, des proceedings et des ouvrages divers. En France, le principal portail est celui des éditions du Point Vétérinaire (www.wk-vet.fr).

L’apprentissage en ligne, ou e-learning, est un outil pédagogique récent qui concerne aussi la formation continue. Ses modules utilisent un système de tutorat à distance, où le formateur n’est pas physiquement présent. La communication peut avoir lieu en temps réel avec le tuteur (chat, visioconférence) ou non. Il existe alors un délai entre une question et sa réponse (forum, courriel).

S’investir dans la formation continue a un coût

Même si elle rapporte des CFC, la formation continue représente un réel investissement qu’il convient d’intégrer dans le budget professionnel. Son coût varie selon sa durée, le type de formation (enseignement théorique, travaux pratiques, etc.), l’encadrement, etc. (voir tableau 4).

Néanmoins, un certain nombre d’enseignements peuvent bénéficier d’une prise en charge par le Fonds interprofessionnel de formation des professions libérales (FIF-PL) pour les vétérinaires libéraux, ou par l’Organisme paritaire collecteur agréé des professions libérales (OPCA-PL) pour les salariés. Les demandes de prise en charge doivent leur parvenir avant la fin de la formation. Par la suite, l’attestation de présence et la facture sont à envoyer au maximum deux mois après la session. La prise en charge est limitée à 100 € par jour de formation et plafonnée à quatre jours dans l’année (soit 400 € au maximum par an) et par professionnel.

Sur le site du CNVFCC

Le site du Conseil national vétérinaire de la formation continue et complémentaire (www.cnvfcc.veterinaire.fr) permet de consulter :

– la liste des revues et des ouvrages agréés ;

– la liste des organismes de formation continue agréés ;

– le nombre de crédits de formation continue validés et de déclarer directement ceux acquis par les articles et les ouvrages lus, à partir de pages personnelles (numéro ordinal) et protégées (code confidentiel).

C. C.
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