Quatre questions à Nicolas Layachi-Médina (Liège 03)

La Semaine Vétérinaire : En quoi consiste le consulting

Nicolas Layachi-Médina, praticien à Bordeaux et consultant en anesthésiologie et analgésie : L’idée est d’amener les vétérinaires à la formation et au perfectionnement, en adaptant une discipline à leurs besoins propres, et non le contraire. Cette démarche a vocation à restaurer la confiance et l’envie d’avancer auprès de confrères souvent dépassés. Mon approche est donc plutôt didactique, à travers une formation par l’exemple, par le tutorat. La rencontre en face à face est essentielle. Je ne me déplace pas avec mon matériel pour réaliser des anesthésies chez des vétérinaires. Mon rôle est de conseiller et de former.

S. V. : Qu’est-ce qui vous a incité à développer cette activité

N. L.-M. : Un double constat : l’impossibilité de mettre en place une pratique quotidienne moderne, pointue et avantageuse malgré les congrès, les formations ou les revues, et le fait que l’anesthésie reste la “bête noire” des praticiens. Par conséquent, cette discipline est mal aimée, mal connue et souvent mal pratiquée. Je souhaite faire partager mon expérience et mon plaisir à d’autres confrères.

S. V. : Comment procédez-vous

N. L.-M. : Dans un premier temps, je me déplace chez les praticiens pour effectuer un audit. Il est primordial de voir les situations et les difficultés sur place, et de ne pas se contenter d’une fiche déclarative. L’observation des pratiques constitue la première phase, à l’issue de laquelle j’analyse les principaux défauts et les manques, en particulier au niveau du matériel et des protocoles. La deuxième phase consiste à définir la stratégie de correction. J’essaie d’intégrer le désir du vétérinaire, mais sans renoncer à le “tirer vers le haut”. En outre, pour pérenniser “l’esprit” de la prise en charge de la douleur au sein de la clinique, j’implique les auxiliaires et leur propose une formation spécifique. Le consulting se déroule ensuite par téléphone ou via l’Internet, et permet de gérer les difficultés rencontrées en situation réelle. Sur le long terme, j’interviens pour des remises à niveau, des perfectionnements et/ou des réadaptations selon les attentes des confrères et l’évolution de la spécialité (molécules, techniques).

S. V. : Comment se distingue votre approche des autres types de formations

N. L.-M. : Par mon activité libérale, dans ma clinique de Bordeaux, je suis un vétérinaire “de terrain” qui pratique tous les jours l’anesthésie et la gestion de la douleur. Je suis davantage capable, me semble-t-il, de répondre à des questions pragmatiques qu’un confrère qui travaille dans une école vétérinaire ou dans un laboratoire. Le consulting n’est pas seulement de la théorie, c’est de la pratique adaptée à des cas particuliers, avec un interlocuteur unique disponible pour enseigner, encadrer, répondre aux questions et assurer un suivi. Le bénéfice pour les praticiens est immédiat : une gestion saine de l’anesthésie et de l’analgésie permet d’économiser du temps et de l’argent, de réduire fortement les risques et de gagner en notoriété.