Une bonne organisation des gardes permet à chacun de bénéficier d’une grande liberté

La clinique vétérinaire de Puy-Guillaume (Puy-de-Dôme) est à l’image de l’évolution de la profession depuis trente ans. A l’origine, il n’y a qu’un praticien. Il exerce seul, en rurale essentiellement. Puis son fils et sa belle-fille le rejoignent et l’activité canine se développe. Enfin, le paysage rural se modifie : les praticiens isolés dans la campagne ne sont plus remplacés, le nombre d’animaux stagne, mais la clientèle se réduit et s’étend dorénavant sur un rayon de 40 km. Le cabinet passe de trois à six associés et compte au total une douzaine de personnes. « Notre clinique s’est développée presque naturellement, détaille Elisabeth Saint-Genès, la “belle-fille”. Il y avait une forte demande des clients, surtout en canine. Nous leur avons proposé une disponibilité permanente qu’ils apprécient. »

Le secret de leur réussite ? La qualité des relations

Au sein de l’association, qui compte deux couples, les femmes s’occupent de l’activité canine et les hommes en priorité de la rurale. « Nous communiquons beaucoup toutes les trois, assure Béatrice Sarda. Le pôle féminin entraîne tout le monde et s’attache à régler les problèmes dès que ceux-ci surviennent. Les hommes sont plus en retrait. Il faut comprendre que ce n’est pas facile pour eux de passer de la pratique rurale à la canine, de travailler dans des conditions plus difficiles, notamment pendant les gardes. Régulièrement, ils doivent se lever plusieurs fois dans la nuit ! Qui plus est, comme ils sont davantage sur le terrain, ils s’impliquent moins dans la gestion des tâches purement administratives. Pour autant, bien entendu, aucune décision n’est prise sans leur aval. »

Le secret de leur réussite réside dans la qualité de leurs relations. « Nous échangeons beaucoup. On ne se sent jamais seuls. Nous opérons toujours à deux : c’est rassurant, plus simple et profitable à tous. Personne ne se met en avant. L’organisation des gardes, bien huilée, permet à chacun d’avoir une grande liberté et sept semaines de vacances par an ! », s’enthousiasme Elisabeth Saint-Genès.

Selon les associés, l’avenir de l’association passera par la formation de ses membres et par la constitution d’antennes satellites légères à distance, qui référeront à la structure centrale. « Pour motiver un jeune, ce serait l’idéal. On lui permettrait de travailler de manière plus isolée, tout en bénéficiant des atouts d’une structure solide. Il pourrait participer au suivi des cas les plus compliqués, sur un plan médical ou chirurgical. »