Technologies d’avenir et immunité comparée aux journées d’immunologie

C’est pour la première fois sur le campus vétérinaire de Lyon (VetAgro Sup) que le réseau Immunologie des animaux domestiques (IAD) s’est réuni, les 5 et 6 mai derniers. Ces huitièmes rencontres, placées sous le signe des manifestations de Vet2011, ont permis aux immunologistes francophones⁽¹⁾ de se rassembler et de présenter les résultats de leurs recherches.

Pour Michel Pépin, enseignant à VetAgro Sup et président du comité d’organisation de ces journées, « le thème général de cette année sur l’immunologie comparée a permis de découvrir ou de rappeler les éléments spécifiques de chaque espèce animale abordée (ruminants, carnivores domestiques, volailles et porcs). L’immunologie des animaux de rente ne doit pas être oubliée. Elle est perçue comme fondamentale et ne générant pas de réelles applications pratiques, alors qu’elle est utilisée tous les jours et que son apport clinique est important ».

Vers l’élaboration de vaccins pour les bovins contenant des épitopes

De nouvelles technologies semblent prometteuses, comme la vaccination par un patch d’aiguilles microscopiques solubles dans la peau qui impliquent une immunité transcutanée. C’est aussi le cas de l’immunogénétique, présentée par Elizabeth Glass, de l’université d’Edimbourg (Royaume-Uni). Le génotype influerait sur la variation individuelle de la réponse immunitaire à la vaccination. La recherche des gènes impliqués dans le contrôle de cette réponse chez les bovins laisse espérer l’élaboration de vaccins contenant des épitopes, ce qui permettrait de vacciner la majorité des animaux. Les applications de ces deux technologies sont à l’étude.

De nouveaux projets sont aussi envisagés, comme l’élaboration d’un futur vaccin contre Rhodococcus equi, responsable de la rhodococcose, une affection mortelle chez les poulains, ou encore l’utilisation de modèles animaux à des fins d’étude de certaines maladies humaines. Le porc, par exemple, semble être un bon modèle pour étudier de façon alternative et complémentaire les lésions intestinales et extra-intestinales de l’amibiase humaine à Entamoeba histolytica. Pour Ludovic Freyburger, enseignant-chercheur à l’école d’Alfort, la vaccination antitumorale passe de l’utopie à la réalité. Le premier vaccin dirigé contre une tumeur, le mélanome canin, commercialisé aux Etats-Unis grâce à une forte collaboration entre les médecines vétérinaire et humaine (Oncept® de Merial), permet d’espérer une future vaccinothérapie contre le mélanome humain.

Cette année, les rencontres se sont déroulées, comme l’explique Michel Pépin, « à cheval sur deux jours, car la part de convivialité était un des objectifs. Chacun a pu se retrouver le soir pour discuter lors d’un dîner ». Cette initiative a été saluée par la centaine d’inscrits.

Devant l’importance de poursuivre les recherches, notamment dans le domaine de l’oncologie, rendez-vous est pris pour l’an prochain à l’Inra de Jouy-en-Josas.

• (1) Issus de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra), des écoles vétérinaires (ENV), de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) et d’entreprises privées du médicament vétérinaire (notamment Merial).

• (2) Règlement disponible sur www.fondation-droit-animal.org

• Contact : espace.idees@cirad.fr