Pour 42 % des vétonautes, inscrire la corrida au patrimoine culturel légitime la torture animale - La Semaine Vétérinaire n° 1450 du 13/05/2011
La Semaine Vétérinaire n° 1450 du 13/05/2011

Entre nous

QU’EN PENSEZ-VOUS ?

Auteur(s) : Stéphanie Padiolleau

Non, ce n’est pas une blague. C’est même très sérieux. Pour les 22 % d’entre vous qui se posent la question, la tauro­machie est bien inscrite au patrimoine culturel immatériel français depuis le 22 avril dernier. Depuis, les passions se déchaînent. La corrida a toujours eu ses aficionados et ses détracteurs.De plus, des questions de bien-traitance animale peuvent légitimement se poser.En Catalogne, cette partie du spectacle taurin est désormais interdite depuis juillet 2010. Sans surprise, les participants à notre sondage sont donc partagés : 42 % d’entre eux voient dans cette décision une façon de légitimer la torture animale, tandis que 21 % trouvent cela normal.

Les pays signataires de la convention du patrimoine de l’humanité, dont la France, ont pour obligation de définir et de répertorier les éléments culturels qui leur sont propres, ce qui permet leur sauvegarde et leur transmission. Par conséquent, chaque Etat dresse un ou des inventaires de ce qui est représentatif de sa culture : les métiers d’art, le folklore (rituels, chants, danses), etc. En France, les inventaires(1) se répartissent, sous l’égide du ministère de la Culture, les savoir-faire (ganterie, émaillerie), les pratiques festives (carnaval de Bordeaux, fêtes de Bayonne et de Dax, etc.), rituelles et sportives (fauconnerie, course camarguaise), les musiques et les danses, les jeux et l’art du conte occitan. Certaines de ces pratiques sont également classées au patrimoine culturel immatériel mondial de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco), telles que la tapisserie d’Aubusson, la dentelle au point d’Alençon ou le repas gastronomique.

En outre, 8 % des praticiens interrogés remarquent que la tauromachie relève davantage du patrimoine espagnol que français. S’il est vrai que la corrida est venue d’Espagne au XIXe siècle (le premier exemple serait répertorié à Bayonne en 1853), elle s’est cependant répandue dans tout le sud de la France et fait désormais partie du patrimoine local. La tauromachie comporte un attrait économique et touristique non négligeable. Elle est actuellement autorisée dans quatre régions (Aquitaine, Midi-Pyrénées, Languedoc-Rous­sillon et Provence-Alpes-Côte d’Azur). Que l’on soit pour ou contre, il est difficile de nier son importance dans les zones où des corridas sont organisées régulièrement depuis plus d’un siècle.

réactions Internet

Cherchez l’erreur

Je ne suis ni pour ni contre. Mais il faudrait peut-être remettre les chiffres en perspective : moins d’une petite centaine de taureaux meurent chaque année dans les arènes françaises – avec malgré tout l’espoir d’encorner l’imbécile en tenue bariolée qui trémousse son petit derrière musclé devant eux –, tandis que des milliers de bovins, d’ovins et de porcs sont égorgés chaque jour dans des conditions atroces et illégales, dans le silence politiquement forcé des “amis de la laïcité”. Cherchez l’erreur.

Gilles Chave

Cette inscription est le constat d’un fait, et non une justification.

Jacques Coq

Le gouvernement perd toute crédibilité

Il est dommage de ne pouvoir cocher plusieurs cases dans ce sondage car, outre légitimer la torture animale, la première réaction que cette décision suscite est de se demander si c’est une plaisanterie. Ce qui me gêne le plus, c’est comment un gouvernement qui légitime cette pratique d’un autre âge peut simultanément combattre, sous prétexte de lutter contre la souffrance animale, les abattages rituels. Il perd là toute crédibilité. Mais quels que soient leurs bords, les politiques ne sont pas à une contradiction près.

Philippe Boudart
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