Virbac voudrait personnaliser et raisonner la vermifugation des chevaux et des bovins - La Semaine Vétérinaire n° 1449 du 06/05/2011
La Semaine Vétérinaire n° 1449 du 06/05/2011

Antiparasitaires. Dans une démarche de développement durable

Actualité

Auteur(s) : Eric Vandaële

Pour le laboratoire, la prescription « au cas par cas » passe par davantage d’analyses parasitologiques.

Chez les équidés comme chez les bovins, Virbac développe des outils pour que les vétérinaires puissent davantage personnaliser leurs prescriptions de vermifuges. Les responsables marketing et technique les ont présentés dans une conférence commune aux journalistes de la presse équine, agricole et vétérinaire.

« La fin des protocoles standard de vermifugation équine » ?

« Vermifuger au cas par pas », tel est le leitmotiv de notre consœur Caroline Didelot, responsable marketing et technique de l’activité équine du laboratoire, pour que les vétérinaires se « réapproprient la prescription des vermifuges » équins. Il est vrai qu’aujourd’hui, 40 % de ces produits sont vendus dans les pharmacies, probablement sans ordonnance, pour 60 % délivrés chez les vétérinaires.

Le laboratoire ne promeut donc pas les traditionnels « protocoles standard » fondés le plus souvent sur trois ou quatre vermifugations des équidés dans l’année. Quelle que soit leur pertinence, ces protocoles connus et uniformes sont sans doute en partie à l’origine des achats en pharmacie ou par Internet, où seul le prix du vermifuge est alors mis en avant.

Une coproscopie plus systématique pour lutter contre l’émergence de résistance

Virbac souhaite donc engager les vétérinaires à prescrire ces vermifuges après une coproscopie, pas nécessairement avant chaque traitement, mais une ou deux fois dans l’année. Cette pratique est plus développée dans les pays d’Europe du Nord, davantage touchés et sensibilisés à l’émergence des résistances aux anthelminthiques.Lesrecommandations développées par l’Association vétérinaire équine française (Avef), lors de son congrès de 2008 à Reims(1), soulignaient notamment la résistance aux endectocides des ascaris du poulain et celle, plus répandue, y compris en France, des cyathostomes aux benzimidazoles, parfois au pyrantel, voire aux endectocides. Comme le principal facteur de sélection des résistances est le nombre de traitements, la coproscopie individuelle est surtout proposée dans ces pays pour sélectionner les chevaux à traiter et diminuer ainsi le nombre global de traitements. En effet, seuls 20 % des équidés hébergent 80 % des parasites. Ils sont la source principale de l’infestation des pâtures et de leurs congénères. Ces animaux excréteurs sont alors à traiter en priorité. Toutefois, personnaliser la prescription ne signifie pas, pour Caroline Didelot, revenir aux « anciennes pratiques de vermifugation à la sonde, qui n’apportent pas de bénéfice supplémentaire » par rapport aux seringues orales ou aux comprimés appétents.

Le coût de la coproscopie (de l’ordre de 10 à 20 €), comparé à celui des vermifuges équins, n’incite pas encore beaucoup de propriétaires d’équidés à la réclamer, sans l’explication de son intérêt éventuel par un vétérinaire. Pour former les praticiens équins à cette analyse, Virbac « a mis en place deux journées de formation à l’école d’Alfort sous forme d’ateliers pratiques ».

L’offre 3P chez les bovins : des plans personnalisés contre le parasitisme

Pour les élevages bovins, le laboratoire prône également des plans de gestion personnalisés du parasitisme (offre 3P). Là aussi, l’objectif est d’adapter la prescription des antiparasitaires au cas par cas, non à l’échelle d’un individu comme chez les équidés, mais à celle d’une exploitation.

Les éleveurs sont déjà sensibilisés au parasitisme et à son impact économique. Selon des données 2010 de l’Institut de l’élevage, dans un élevage allaitant, les traitements antiparasitaires pèsent 20 % (8,50 €) des frais vétérinaires globaux estimés à 42 € par UGB (hors fièvre catarrhale ovine). « Mais le vétérinaire est de moins en moins vu comme un partenaire actif pour le diagnostic et la prescription d’un antiparasitaire », explique-t-on chez Virbac.

Pour les plans 3P, le laboratoire d’analyses est indépendant de l’ayant droit

L’offre 3P consiste à développer des plans « réfléchis » de vermifugation fondés sur des analyses parasitologiques (coproscopie, dosage du pepsinogène, sérologie douve, etc.) et sur l’expertise du praticien. Sinon, ce sont les habitudes des années antérieures qui déterminent le choix des traitements. Or cela conduit nécessairement l’éleveur à être davantage demandeur d’un produit (et d’un prix) que d’une prescription et d’un conseil.

François Courouble, praticien à Epinac (Saône-et-Loire), réalise près d’un millier d’analyses par an. Pour Virbac, il témoigne de l’intérêt de rapprocher leurs résultats avec une connaissance fine de l’élevage, de ses animaux, et surtout de ses pâtures. Dans l’offre 3P de Virbac, les analyses parasitaires sont effectuées par un laboratoire à la fois « indépendant du fabricant et de l’ayant droit », de type LVD (laboratoire vétérinaire départemental). Ce plan est matérialisé dans un formulaire type qui récapitule la conduite de l’élevage, les traitements antiparasitaires et les résultats des analyses.

Même si les différences sont nombreuses dans la gestion du parasitisme chez les chevaux et les bovins, les deux approches de Virbac se rejoignent sur un point : celui de « vouloir traiter mieux » à travers davantage d’analyses, quitte à bousculer un peu les habitudes.

  • (1) Voir La Semaine Vétérinaire n° 1332 du 24/10/2008 : « La coproscopie devient l’antibiogramme des parasitologues pour limiter les résistances des nématodes ».

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