Entre nous
VOUS AVEZ LA PAROLE
La promotion 2010 du diplôme interécoles de vétérinaire comportementaliste apporte sa propre réflexion au débat(1).
L’inscription à ce diplôme s’est faite, pour beaucoup, après plusieurs années d’attente. La motivation, les espérances sont donc importantes. Nous pratiquons, pour la plupart, en utilisant le modèle psychopathologique appris aux cours de base du Groupe d’étude en comportement des animaux familiers (Gecaf). Nous cherchions, par cette formation, à approfondir cet outil. Pour certains, l’existence d’autres modèles de pensée et de pratique a même été une découverte. Rapidement, nous avons accueilli avec plaisir la richesse qu’apportaient d’autres visions. Mais très vite aussi, nous avons compris que certains utilisaient cette plate-forme pour développer leur point de vue et que les divergences d’opinion étaient à fleur d’eau.
Dès la fin de la première semaine, inquiets de cette situation, nous avons interpellé le conseil d’orientation de la formation (COF). Nous espérions une clarification des objectifs pédagogiques et un programme d’enseignement clair et précis.
Mais la deuxième semaine, nous avons de nouveau été témoins d’oppositions directes entre certains intervenants. Nous ne pouvions (fort heureusement) voir que le devant de la scène et pas ce qui se passait en coulisse. Bien qu’ayant appris, depuis, de nombreux détails sur les tractations qui animaient les réunions de préparation, nous nous refusons à les commenter. Nous n’en savons pas assez et ce n’est pas notre rôle de juger. En effet, nous avons refusé depuis le début de prendre parti pour l’un ou l’autre. Demeurant strictement à la place qui est la nôtre, nous souhaitions faire preuve d’une grande ouverture d’esprit et tirer profit des différentes approches pour étoffer nos connaissances et être à même de répondre à un maximum de situations. Néanmoins, nous avons toujours affirmé notre attachement au modèle psychopathologique, base de notre pratique et que nous souhaitions voir développer dans les moindres détails.
L’annonce de la démission des membres des associations Gecaf et Zoopsy a été pour nous un énorme traumatisme. Cela semblait signer la fin de l’enseignement du modèle psychopathologique et l’explosion des discordances pressenties. Nous perdions les principaux défenseurs de ce modèle, mais également des orateurs de qualité, habitués à captiver un auditoire.
En outre, ces praticiens reconnus avaient encore énormément de choses pratiques à nous apprendre. A cette annonce, nous avons donc ressenti de la colère. A l’égard de ceux qui partaient, mais aussi de ceux qui avaient laissé la situation en arriver à ce point critique. Nous avons alors interpellé le COF, mais aussi les directeurs des écoles, ainsi que l’Ordre et le syndicat. Nous avons réaffirmé notre confiance dans le modèle psychopathologique et notre volonté de son développement approfondi au cours des semaines restantes, dont nous avons demandé l’établissement du programme sans délai.
Au terme de la troisième semaine, quels sont nos sentiments ? L’inquiétude, qui persiste. Nous n’avons, à ce jour, aucune garantie concernant les sujets traités ou les intervenants. Quelle sera leur expérience pratique, mais aussi leur capacité pédagogique à nous la transmettre ?
L’ouverture, aussi, qui nous a permis de vivre cette semaine dans une sérénité que nous n’espérions plus. Nous croyons à la richesse du débat et à l’évolution des idées, même si nous souhaitons que ce diplôme n’en soit pas le théâtre au détriment de notre temps de formation.
La fierté, également, de pratiquer une branche de la médecine vétérinaire jeune et en pleine évolution, mais souvent immature. Notre investissement et notre pratique nous donneront la légitimité de la faire nôtre, d’en être les héritiers pour, à notre tour, la faire avancer et la transmettre.
Enfin, nous reprenons à notre compte les réflexions sur la valeur pratique d’un modèle non scientifique. La psychopathologie a été formalisée par un praticien pour des praticiens. Nous ne sommes pas des chercheurs et nous n’avons pas les prérequis pour nous lancer dans une formation et des recherches en éthologie. Nous avons besoin d’une approche résolument pratique. Le modèle évolue et se nourrit des évolutions de la science et sa richesse s’évalue sur le terrain. Les connaissances en éthologie nous aident à appréhender toutes les facettes du comportement animal et à adapter les thérapies à chaque cas.
Nous ferons tout notre possible pour que cette pratique médicale garde toute sa valeur et sa respectabilité.
• La promotion 2010 du DIE
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