Le Collège européen de buiatrie ouvre la porte à une formation en clientèle pour ses résidents - La Semaine Vétérinaire n° 1448 du 29/04/2011
La Semaine Vétérinaire n° 1448 du 29/04/2011

Entretien. Cinq questions à Ellen Schmitt-Van de Leemput (Utrecht 94)

Actualité

Auteur(s) : Stéphanie Padiolleau

Après deux ans de procédure, la clinique de Haute-Mayenne vient d’être accréditée pour former des résidents du Collège européen de gestion de la santé bovine (ECBHM) dès septembre 2011. C’est la première fois que ce collège accrédite une structure non universitaire pour la formation de ses résidents, marquant ainsi sa volonté d’impliquer davantage les praticiens. Dès septembre, Nicolas Gaudout (Toulouse) et Olivier Samson (Nantes) seront résidents dans cette clientèle. Entretien avec notre consœur Ellen Schmitt-Van de Leemput, l’une des associés de la structure.

La Semaine Vétérinaire : Que représente cette accréditation pour vous ?

Ellen Schmitt-Van de Leemput : Depuis des années, notre plan de développement d’entreprise est fondé sur l’idée que la clientèle est la base de tout. Nous avons toujours donné la priorité à nos clients (disponibilité, serviabilité) pour pouvoir développer, avec leur collaboration et leurs cheptels, d’autres activités comme les audits, les visites en référé et la recherche. Nous gardons des traces écrites de nos visites, nous faisons des comptes rendus et un suivi auprès de nos éleveurs, qui apprécient ce service et s’investissent aussi quand nous effectuons des travaux de recherche. Tout le monde est gagnant. L’accréditation de notre structure par le collège est une confirmation et une reconnaissance que c’est possible et que nous avons choisi la bonne voie.

S. V. : En quoi former des résidents en clientèle vous semble important ?

E. S.-V. de L. : L’exercice rural s’oriente vers le regroupement, avec des structures plus grandes et une technicité plus élevée. Il nous faut des leaders capables non seulement d’exercer leur métier, mais aussi de gérer une entreprise et de participer à l’amélioration de la médecine bovine. C’est là qu’intervient le collège européen, en fournissant des bases de travail, une rigueur dans l’exercice, et tout un réseau de compétences au travers de ses membres. Etant moi-même diplomate, je mesure toute l’aide que cela m’apporte dans ma pratique quotidienne, et je souhaitais favoriser les liens entre le collège de buiatrie et les praticiens.

S. V. : Comment voyez-vous les diplomates formés chez vous ?

E. S.-V. de L. : Notre objectif est de former des chefs d’entreprises vétérinaires irréprochables sur le plan de la technicité, du savoir-faire et des connaissances, mais aussi au niveau de la communication, de la gestion d’entreprise et du savoir-entreprendre. Ils seront des interlocuteurs de référence, autant pour leurs clients éleveurs que pour les écoles vétérinaires, les instituts de recherche et les organismes agricoles, mais aussi pour les installateurs de machine à traire, les marchands d’aliments, les inséminateurs et les pareurs. Ils doivent être capables de gérer, au sein de leur clientèle, le travail classique de vétérinaire, y compris les gardes, les urgences, etc., tout en y intégrant la recherche, les audits et les visites en référé.

S. V. : Traditionnellement, les résidents buiatres étaient formés en milieu universitaire, et vous ouvrez la porte à une formation en clientèle. Est-ce comparable ?

E. S.-V. de L. : Il est évident qu’en clientèle, le plateau technique et les possibilités d’analyses sont un peu plus réduits qu’en milieu universitaire. En revanche, les situations sont variées, avec de réelles contraintes financières et techniques. Le contact direct avec les éleveurs est important pour former des spécialistes qui seront des médecins efficaces sur le terrain, capables de gérer leur entreprise et leurs clients, et aussi d’effectuer des recherches en adéquation avec les besoins de l’élevage et transmettre leurs connaissances. La formation proposée n’est ainsi nullement en concurrence avec celle des écoles vétérinaires, au contraire. Les deux se complètent et des collaborations sont prévues.

S. V. : Qu’est-ce qui est nécessaire pour qu’une clinique puisse former des résidents ?

E. S.-V. de L. : Déjà, il faut un diplomate dans la structure, ce qui constitue un facteur limitant, car nous sommes peu de praticiens à exercer hors du milieu universitaire. Seuls trois diplomates en France exercent une activité libérale.

La structure doit assurer une formation clinique complète, avec des actes de terrain (obstétrique, chirurgie), mais aussi des audits d’élevage ou des visites de traite. Une formation à la recherche est dispensée, avec un approfondissement des cas suivis et des partenariats. La réalisation d’examens complémentaires et d’autopsies est indispensable. Le résident présente cinq cas lors de son examen final et doit avoir publié des articles scientifiques. Il faut donc aussi qu’il ait accès à la littérature scientifique.

Nous avons prévu, dans le cursus de nos résidents, une période de plusieurs semaines qu’ils passeront dans un institut de recherche ou une université à l’étranger, ce qui permettra de développer leurs compétences et d’augmenter leur réseau de connaissances. Ils devront également présenter leurs travaux lors de congrès, en plus de la publication dans les revues.

Le collège de buiatrie

L’idée d’un Collège européen de gestion de la santé bovine (ECBHM) naît en 1998, avant de prendre forme. L’European Board of Veterinary Specialisation (EBVS) reconnaît l’ECBHM provisoirement en 2003, puis définitivement en avril 2010.

Le Collège européen de buiatrie compte aujourd’hui 198 diplomates et 31 résidents. Tout candidat doit d’abord effectuer une période de formation, qui peut être un internat de 12 à 18 mois ou 2 ans dans une clientèle. Ensuite, le résidanat dure de 2,5 à 3 ans dans des structures accréditées, généralement universitaires. Un examen sanctionne la fin du cursus, avec présentation de cas et de publications.

Ensuite, tous les cinq ans, le diplomate continue de montrer ses compétences, travaux et publications à ses pairs, pour demeurer membre du collège.

S. P.
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