Les dents lactéales du poulain doivent parfois être poussées dehors

Au niveau des incisives du cheval, les pinces supérieures de remplacement commencent à chasser les pinces déciduales vers l’âge de deux ans et demi à trois ans. Le même phénomène se produit vers trois ans et demi à quatre ans pour les mitoyennes, et entre quatre ans et demi et cinq ans pour les coins. La gencive est gonflée et irritée, et l’extrémité de la couronne de la pince de remplacement peut être sentie à la palpation. Souvent, le jeune animal se frotte les arcades pour activer le processus. Cependant, il arrive que les deux générations de dents ne s’affrontent pas et que les définitives se profilent sous les lactéales, ou le contraire.

Il est conseillé d’évulser rapidement les dents lactéales

Ainsi, il est possible d’observer une double rangée d’incisives, l’une constituée des petites couronnes des dents lactéales, la seconde des dents plus larges aux bords rectilignes et qui présentent un cornet dentaire bien visible (^{voir photo}). Dans tous ces cas, il est opportun d’évulser les dents lactéales rapidement afin de laisser la place et le bon emplacement aux dents de remplacement. Cela évitera aussi l’apparition de caries. Parfois, les vestiges de la racine sont encore volumineux (6 à 7 cm), ou la dent de lait présente une taille importante sans signe d’évulsion naturelle. Cela s’accompagne souvent d’une forme en “pivot”.

Pour les prémolaires, en règle générale, celle de remplacement chasse la prémolaire de lait dans son axe. Selon le scénario le plus fréquent, la dent définitive pousse la prémolaire de lait vers la face jugale. L’incident sera vite remarqué, car le poney ou le cheval présentera une tête dite de hamster.

Les deuxièmes et troisièmes prémolaires lactéales tomberont également pour laisser la place aux dents de remplacement vers deux ans et demi ou trois ans. Comme pour les incisives, il arrive parfois que la coiffe, c’est-à-dire le vestige de la dent de lait, reste coincée entre la joue et l’arcade et empêche la dent définitive de se placer correctement dans la ligne de l’arcade. Le traitement est simple et consiste à saisir cette coiffe, parfois encore bien volumineuse, et à l’extraire. Dans ce cas, les daviers de Reynolds font merveille.

Penser aussi aux vestiges des racines de la dent lactéale

Mais le plus souvent, ce sont les vestiges des racines de la dent lactéale qui vont irriter, blesser les tissus mous environnants. Les symptômes sont souvent aigus, avec un poulain qui ne mange plus du tout et se défend dans la bouche du jour au lendemain. Vers deux ans et demi à trois ans, parfois jusqu’à quatre ans, une tuméfaction physiologique est remarquée, et non une entité morbide du palais dur, juste en arrière des pinces et des mitoyennes supérieures. Ce gonflement est également observé chez les équidés âgés. En plus des réactions des racines lors de l’éruption des incisives permanentes, il est admis que les gingivites et les parodontoses présentes disparaîtront une fois la dent en place et en contact avec son antagoniste. Chez certains vieux chevaux, ces mêmes gingivites et parodontoses favoriseront la formation de cette protubérance du palais, dont l’apparence est en outre renforcée par des incisives usées à ras.

Une alimentation en fourrages grossiers et en grains trop durs favorise cette affection. Pour y remédier, il est recommandé de passer à une alimentation plus légère à mastiquer, comme des mashes, des barbotages, du foin moins ligneux, etc. De nos jours, il est contre-indiqué de brûler ou de couper cette entité.