250 ans pour les veterinarians, 50 ans pour les nurses

Plus de cent mille heures de formation, près de deux cent cinquante stands sur l’exposition commerciale et quelque huit mille participants venus de cinquante pays : le cru 2011 du congrès de la British Small Animal Veterinary Association (Bsava), qui s’est tenu du 31 mars au 3 avril dernier à Birmingham (Royaume-Uni), reste « le plus grand congrès vétérinaire canin du monde ».

Il y avait l’embarras du choix parmi les treize sessions parallèles, dont des présentations interactives, des masterclasses, des courtes communications, sur des sujets cliniques ou non : construire son hôpital, le choix des antibiotiques, comment écrire un article scientifique, les recommandations vaccinales, etc. Et cela sans compter les quatorze groupes spécialisés “satellites” qui ont organisé leur journée précongrès.

Une conférence de presse a été organisée autour du débat sur les limites de ce qui est possible, médicalement et chirurgicalement, tout en tenant compte de la qualité de vie de l’animal. Notre confrère Noel Fitzpatrick, chirurgien “bionique”⁽¹⁾, a présenté quelques outils et prothèses (^{voir photo}). Pour sa part, Jane Dobson, spécialiste en oncologie, a rappelé que le nombre de candidats potentiels à la pose de prothèses resterait limité. Elle exclut notamment la plupart des animaux qui présentent des ostéosarcomes en raison du développement souvent précoce des métastases.

Le directeur de l’école de Lyon reçoit un prix

L’année mondiale vétérinaire (Vet2011) s’est aussi illustrée à Birmingham. Stéphane Martinot, doyen de « l’école nationale vétérinaire de Lyon » (en français dans le texte !), était l’invité d’honneur du congrès. « Nous sommes ravis de recevoir un hôte si distingué, représentant de la première école vétérinaire au monde, fondée en 1761, s’est félicité Grant Petrie, président de la Bsava, qui lui a remis un prix spécial « en célébration des deux cent cinquante ans de la profession vétérinaire  ». Stéphane Martinot, « successeur de Bourgelat », a de son côté été invité par la Bsava à remettre le prix Bourgelat à Sydney Moïse, de l’université de Cornell (Etats-Unis), pour « ses contributions exceptionnelles dans le domaine de la cardiologie des animaux de compagnie ».

Les veterinary nurses peuvent désormais être poursuivies en cas de plainte

Le congrès a été l’occasion d’autres célébrations. Ainsi, l’association britannique des auxiliaires vétérinaires a fêté ses cinquante ans. Pamela Pitcher, la première veterinary nurse qualifiée, avait en effet reçu son diplôme en 1963. L’année 2011 est celle du chan­gement pour cette profession : les auxiliaires doivent désormais adhérer à leur propre Code déontologique, entreprendre une moyenne de quinze heures de formation par an et peuvent être suspendus ou rayés du registre⁽²⁾ lors de « mauvaise conduite » d’ordre professionnel, criminel ou frauduleux. En cas de plainte, la responsabilité pourra dorénavant être partagée entre l’auxiliaire et son vétérinaire superviseur. « Mais pas de panique, a rassuré Lizzi Locket, du Royal College of Veterinary Surgeons (RCVS, l’équivalent de l’Ordre en France). Les poursuites seront rares, surtout si les erreurs sont accidentelles. »

De son côté, le RCVS, dont l’image a été “relookée” cette année, a également annoncé la mise à jour du Code de déontologie pour les vétérinaires, qui sera calqué sur l’Acte vétérinaire de la Fédération vétérinaire européenne.

La Bsava se lance dans les formations diplômantes

Parmi les autres nouveautés du congrès, le lancement des Bsava postgraduate certificates a été annoncé pour début 2012. Ils seront réservés aux membres de l’association. Pour le moment, deux certificats ont été créés, en médecine interne et en chirurgie des animaux de compagnie. Chacun offre une formation flexible, avec vingt modules, et se termine par un examen et un compte rendu de dix cas cliniques. La durée de formation est estimée de trois à cinq ans, selon la disponibilité du praticien. Jusqu’alors, les “certificats” étaient exclusivement décernés par le RCVS.

Toujours plus de technologie dans l’organisation du congrès

Parmi les nouveautés technologiques en termes d’organisation, les badges individuels des participants étaient scannés à chaque entrée et sortie des salles. La Bsava a également développé une application pour les iPhones et autres smartphones, avec le programme, le plan des exposants, les restaurants et les hôtels, les biographies des intervenants, et autres informations utiles. En outre, pour la première fois, le président et les autres intervenants VIP de l’association utilisaient des “téléprompteurs”, ces écrans transparents rendus populaires par Barack Obama. Comme d’habitude, les conférences seront toutes disponibles au format mp3 pour les membres de la Bsava.

Un congrès à dimension mondiale pour l’année prochaine

Birmingham est le lieu de rencontre des vétérinaires canins britanniques (et européens) depuis vingt ans. Lorsque l’International Congress Centre a ouvert ses portes, en 1991, le congrès de la Bsava était le premier événement à y être organisé. L’année prochaine, la ville recevra des vétérinaires du monde entier, car le congrès sera organisé conjointement avec la World Small Animal Veterinary Association (Wsava) et la Federation of European Companion Animal Veterinary Associations (Fecava). Un avant-goût européen était déjà d’actualité cette année, avec des traductions simultanées en espagnol et en polonais pour la plus grande salle. Rendez-vous est donc pris pour 2012, du 12 au 15 avril.

• (1) Voir La Semaine Vétérinaire n° 1412 du 2/7/2010 page 14.

• (2) Un registre des ASV diplômés a été ouvert en 2007, au sein du RCVS, avec une adhésion obligatoire pour tous les auxiliaires diplômés depuis 2003 et volontaire pour les plus anciens. 84 % de tous les ASV sont actuellement inscrits auprès du RCVS. Ce registre permet aux vétérinaires de leur déléguer certains actes.

• (3) Voir aussi La Semaine Vétérinaire n° 1430-1431 des 17 et 24/12/2010, page 17. Plus d’informations : www.antagene.com