« Gagner un tour du monde, c’est magique ! » - La Semaine Vétérinaire n° 1445 du 08/04/2011
La Semaine Vétérinaire n° 1445 du 08/04/2011

Barcelona World Race. Un vétérinaire triomphe

Actualité

Auteur(s) : Frédéric Decante

Jean-Pierre Dick (A 91) et Loïck Perron s’imposent magistralement dans le tour du monde à la voile en double et sans escale. Entretien exclusif.

Vingt-quatre heures avant son arrivée, depuis son bateau Virbac Paprec 3 , Jean-Pierre Dick a accepté de répondre de manière exclusive à nos questions. Quand la liaison téléphonique est établie, notre confrère est à l’ouest de Fromontera, une petite île de l’archipel des Baléares. Nous sommes le dimanche 3 avril à 10 h. L’arrivée à Barcelone est annoncée pour le lundi 4 avril dans la matinée.

La Semaine Vétérinaire  : 2 navigateurs, 93 jours de course et 6 m2 d’espace de vie… d’ici, nous avons du mal à imaginer ce que cela veut dire.

Jean-Pierre Dick : C’est d’abord un travail de longue haleine. Avec Loïck Peyron, nous avons l’habitude de nous impliquer sur des périodes longues. Nous avons tous les deux participé à deux Vendée Globe et nous savons que le rythme à tenir est celui d’un coureur de fond. Pour le coup, le rythme a été très soutenu dès le départ, avec notre passage en tête à Gibraltar en début de course et un duel à bras-le-corps avec Foncia  [skippé par Michel Desjoyaux et François Gabart, NDLR].

C’est d’ailleurs un motif certain de satisfaction : nous allions plus vite. Mais il ne fallait pas que cette bagarre dure trop longtemps. Foncia a cassé son mât et, de notre côté, nous étions peut-être amenés à pousser un peu trop le navire. De la même façon, Mapfre [Iker Martínez et Xabi Fernández, NDLR] a joué avec nous au bras de fer dans l’Atlantique. Il a fallu tenir, pousser, pousser, et nous sommes passés…

Pour ce qui est des 6 m2, il faut faire des concessions à la promiscuité. Je me souviens d’aliments tombés au sol, cela n’a pas été facile à vivre…

S. V. : On imagine que, dans une telle course, l’implication physique est totale ?

J.-P. D. : Nous avons beaucoup travaillé avec Loïck sur le sommeil, en jouant vraiment la carte de l’horloge interne. Le sommeil est notre arme : nous avons essayé de tenir des quarts pas trop fixes pour celui qui veillait et en laissant celui qui dormait se réveiller seul. Nous sortons évidemment fatigués de cette course. Mais, globalement, le rythme soutenu a quand même fait imploser la concurrence. Gagner, c’est aussi faire gagner un bateau. C’est donc aussi le succès d’un projet et cela fait très plaisir.

S. V. : La prise de décision au regard des options fortes de navigation suppose un grand professionnalisme. Comment le définir ?

J.-P. D. : 90 % des décisions sont consensuelles d’emblée et ne posent pas de problème. Il reste 10 % pour lesquels il faut travailler. Nous fondons tout sur l’argumentation et le contradictoire. C’est une véritable construction intellectuelle, mais c’est assez sympathique : démonter le “où-on-va”, le “comment-on-y-va” et le “pourquoi”, comprendre et critiquer la position de l’autre, construire un argumentaire y compris en allant à la recherche d’informations complémentaires sur l’Internet, le tout pour arriver à convaincre… ou se laisser convaincre.

Ce qui est certain, c’est que la décision ne se prend qu’une fois que le consensus se dégage. C’est un peu comme en justice, du contradictoire doit naître une vérité. Si cette dernière n’existe pas, on continue de creuser.

S. V. : L’heure est au bilan ?

J.-P. D. : Gagner un tour du monde, c’est magique, et ça n’arrive pas si souvent dans une vie. Pour l’heure, l’idée est de profiter de ce bonheur intense.

  • Pour en savoir plus : http://www.jpdick.com Retrouver le diaporama sur le site WK-Vet.fr, rubrique “Semaine Vétérinaire”puis compléments d’article”.

La Barcelona World Race 2010-2011 : le récit d’une victoire

La seconde édition de cette régate autour du monde en double, sans escale, mais avec assistance externe possible sous réserve de pénalités, s’est donc achevée par la victoire de Loïck Peyron et Jean-Pierre Dick. La première édition (2007-2008) a été gagnée, déjà à l’époque, par Jean-Pierre Dick et Damian Foxall.

Le départ de la Barcelona World Race est donné le 31 décembre 2010 à 13 h. Le 2 janvier 2011, Virbac Paprec 3 prend la tête de la course, avant de passer le détroit de Gibraltar. Mais le monocoque casse le rail du chariot de grand-voile, le 13 janvier, et est obligé de s’arrêter au Brésil, à Recife. Le bateau repartira le 15 janvier, après une escale technique de quinze heures et alors que l’équipe, venue de Lorient, assure la réparation de la pièce défectueuse.

Reparti sixième, Virbac Paprec 3 remonte toutes les places en une semaine, battant le record de distance parcourue en vingt-quatre heures. La traversée de l’océan Atlantique est marquée par un combat au coude à coude avec Michel Desjoyaux et François Gabart (Foncia), mais leur bateau casse son mât le 26 janvier dans les mers du Sud : 40 milles marins séparent les deux leaders de la course.

Virbac Paprec 3 garde l’avantage pendant toute la traversée de l’océan Indien, malgré une tempête, mais fait une nouvelle escale technique à Wellington (Nouvelle-Zélande), après la casse de deux chariots de latte. Loïck Peyron et Jean-Pierre Dick perdent une partie de leur avance et traversent le Pacifique au coude à coude avec Mapfre. Leurs concurrents espagnols les talonneront jusqu’à la remontée de l’océan Atlantique, d’autant que la traversée du pot-au-noir n’est pas favorable à Virbac Paprec 3. Ce dernier souffrira de la fin de la remontée de l’Atlantique en passant le détroit de Gibraltar vent de face, après quinze jours de navigation au prés.

Jean Pierre Dick et Loïck Peyron remportent la Barcelona World Race le lundi 4 avril à 12 h 20 après 94 jours de course.

F. D.
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