Un nouveau réseau de dépistage de la grippe et de la rhinopneumonie équine est en place

Le maillage des laboratoires qui réalisent le dépistage des maladies infectieuses équines vient de s’étoffer. Cette volonté de réactivité et de proximité répond notamment aux récents épisodes de rhinopneumonie (EHV1-4 dans le Val-d’Oise) et aux foyers de grippe équine à Cagnes, Grosbois, Maisons-Laffitte et Chantilly. En raison des échanges, des courses, des événements sportifs, le diagnostic de ces maladies virales est essentiel face aux retombées médicales et économiques. Les vétérinaires sentinelles du Réseau d’épidémiosurveillance en pathologie équine (Respe) en sont d’ailleurs les chevilles ouvrières (^{voir carte}). L’identification des souches est également fondamentale lors d’un foyer pour cerner le contexte épidémiologique et tenter de trouver l’origine.

Une démarche inscrite dans le système de veille épidémiologique du Respe

La volonté d’étendre ce tissu de laboratoires remonte à septembre 2010. La Fédération nationale des courses françaises (FNCF), en partenariat avec l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses Dozulé), a en effet invité les laboratoires déjà présents dans le secteur du diagnostic des affections équines à créer un réseau de dépistage de la grippe et de l’EHV. Cette démarche s’inscrit dans le système de veille épidémiologique du Respe, auquel ces laboratoires devront adhérer en tant qu’organismes sentinelles.

« Les dépistages de la grippe et de la rhinopneumonie, effectués par PCR sur des écouvillonnages nasopharyngés, doivent être réalisés rapidement, d’où l’intérêt de disposer de laboratoires de proximité, situés dans les zones d’utilisation (centres d’entraînement). Mais il est vrai que des carences sont apparues dans certaines régions, malgré des tentatives pour susciter des candidatures. Les outils de diagnostic sont plutôt positionnés dans les zones à forte densité d’élevages… », souligne notre consœur Bénédicte Ferry (FNCF et Institut français du cheval et de l’équitation).

Jusqu’à la fin de l’an passé, seuls deux laboratoires réalisaient le diagnostic de grippe équine et de rhinopneumonie : Frank Duncombe (Calvados) et Pasteur Cerba (Val-d’Oise). « La FNCF prenait en charge financièrement les analyses des chevaux de course réalisées par Pasteur Cerba, lequel a arrêté les affections équines fin 2010, poursuit Bénédicte Ferry. Le laboratoire de l’Orne, qui a effectué d’importants travaux, a repris ces analyses, mais seulement depuis quelques mois : au moment de l’annonce de l’arrêt de Cerba, seul Frank Duncombe restait prestataire, ce qui est apparu comme une situation à risque au regard de l’importance de ces affections pour le secteur des courses. »

En outre, si la grippe équine et la rhinopneumonie ne sont pas des affections réglementées, elles sont néanmoins présentes dans l’Hexagone. Mais contrairement aux maladies de la monte – anémie infectieuse équine, une maladie reconnue contagieuse, artérite virale équine et métrite contagieuse, qui sont des maladies à déclaration obligatoire –, l’agrément ministériel n’est pas requis.

L’encadrement technique de l’ensemble du nouveau réseau est assuré par l’Anses (laboratoire de pathologie équine de Dozulé) en raison de son mandat de laboratoire de référence national et européen. « Les membres du réseau devront adhérer à la charte des organismes sentinelles du Respe de manière à ce que les cas positifs fassent l’objet d’alertes. C’est à cette condition que la FNCF prendra en charge les coûts des essais interlaboratoires (organisés par l’Anses) qui garantiront la compétence des laboratoires et l’harmonisation des pratiques… dans l’intérêt de la filière équine », conclut Bénédicte Ferry.

• Retrouvez la liste et les coordonnées des laboratoires agréés pour les analyses officielles de l’anémie infectieuse équine, l’artérite virale équine et la métrite contagieuse équine sur WK-Vet.fr, rubrique “Semaine Vétérinaire”, puis “Compléments d’article”.