Vétérinaire ascendant taureau

Tout commence par des vacances familiales en Espagne. Plongé dans la ferveur de la corrida, Jean-Claude Selze se pique au jeu des arènes. Au fil des années et des lectures, la passion grandit puis s’estompe pour revenir, encore plus forte, au moment où il commence à exercer. Praticien libéral en Ardèche, puis salarié d’une coopérative dans le Puy-de-Dôme, il n’hésite pas à parcourir des centaines de kilomètres pour assister aux corridas. Inutile de dire que lorsque, il y a dix ans, la coopérative lui propose un emploi à Aicirits, il n’hésite pas une seconde. Cependant, il n’avait pas attendu cette mutation en terres taurines pour adhérer à l’AFVT. « J’ai rejoint l’association dès sa création, en 1982, sous l’impulsion du vétérinaire des arènes de Bayonne », explique-t-il. Un bon moyen d’allier passion et profession.

Loin de se contenter d’assister au spectacle, les vétérinaires de l’AFVT sont chargés de prélever au hasard deux paires de cornes à l’issue de chaque corrida pour vérifier l’intégrité de l’armure des taureaux. « Du moment que les cornes sont touchées, c’est la porte ouverte à tout autre type de manipulation », souligne l’aficionado. Les analyses sont ensuite menées à l’école vétérinaire de Toulouse et, selon les résultats, les sanctions peuvent aller jusqu’à écarter certains élevages. « Ce travail concourt au respect de l’intégrité du taureau et des bonnes conditions de traitement. L’action de l’AFVT et du vétérinaire des arènes a, par exemple, incité les arènes de Bayonne à refaire leur corral afin d’éviter que les taureaux ne se blessent. » Promoteur d’une corrida propre et respectueuse des traditions, Jean-Claude Selze pousse sa passion du taureau brave jusqu’à en épouser tous les codes. Il n’hésite pas à entrer dans la danse en exécutant quelques pas de Sévillane. Après tout, « c’est la suite logique de la corrida ».