Merck et Sanofi renoncent à marier Merial et Intervet - La Semaine Vétérinaire n° 1443 du 25/03/2011
La Semaine Vétérinaire n° 1443 du 25/03/2011

Pharmacie. Après un an de fiançailles

Actualité

Auteur(s) : Eric Vandaële

Dans un communiqué commun daté du 22 mars 2011, Sanofi-Aventis et Merck annoncent qu’ils renoncent à marier leurs deux filiales en santé animale, respectivement Merial (n° 1 français et n° 3 mondial) et Intervet (n° 2 mondial et n° 2 français en 2010). De ce fait, Pfizer reste en tête au niveau mondial, avec un chiffre d’affaires cumulé d’environ 4 milliards de dollars, depuis le rachat d’Alpharma qui vient d’être finalisé. La fusion Merial et Intervet aurait pu donner naissance à un groupe de plus de 5 milliards de dollars, soit le quart du marché mondial.

Jusqu’en 2009, Sanofi et Merck étaient déjà mariés à travers Merial qu’ils codétenaient à 50/50 depuis douze ans. Mais en 2009, Merck, en choisissant de racheter Schering-Plough avec sa filiale Intervet-SP, s’est vu dans l’obligation de se séparer de Merial et de céder sa participation à Sanofi. Le divorce est prononcé à l’amiable le 29 juillet 2009 avec la promesse d’unir rapidement Intervet et Merial dans un nouveau mariage à 50/50 avec Sanofi-Aventis. Le 9 mars dernier, les fiançailles sont officiellement annoncées, avec une promesse de mariage pour le 30 mars 2011.

Un plan de cession trop complexe et trop long

Mais pour unir Intervet avec Merial avant cette date, il fallait obtenir la bénédiction des autorités de la concurrence sur un plan de cessions de produits d’actifs. La nature et la taille de ce plan de cessions (pour environ 500 milliards de dollars de chiffres d’affaires) ont rendu le mariage de plus en plus complexe. D’autant que les autorités de la concurrence auraient sans doute été amenées à examiner si les candidats au rachat (principalement Bayer, Boehringer Ingelheim, Novartis ou Elanco) ne risquaient pas eux-mêmes de se retrouver avec un risque d’abus de position dominante sur certains marchés, par classe ou par pays. Le dossier des cessions était donc devenu très compliqué et difficile, avec des délais d’examen par les autorités plus longs que ceux prévus il y a un an.

Depuis un mois, Merck avait déjà annoncé le report des noces au troisième trimestre 2011. C’est finalement d’un commun accord que les fiançailles sont rompues, « dans l’intérêt des actionnaires et des salariés de Merial et d’Intervet » et sans pénalités financières pour les deux groupes. Dans leur communiqué, Sanofi et Merck se déclarent « fortement engagés dans la santé animale », en affichant leur intention de « développer la croissance de Merial » chez Sanofi ou de « capitaliser sur le portefeuille large et innovant d’Intervet-SP » pour Merck.

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