Gérard Muller : « Le modèle psychopathologique implique l’acceptation d’une affection comportementale refusée par certains éthologues »

La formation du diplôme de vétérinaire comportementaliste a été créée, il y a treize ans, en harmonie entre les écoles nationales vétérinaires et les associations de praticiens. Elle a permis de faire reconnaître la médecine comportementale comme une discipline médicale à part entière. La notion de pathologie comportementale faisait partie du référentiel. Elle se déroulait bien jusqu’à il y a deux ans, moment où le comité d’organisation de la formation a été dissous sans que les membres de Zoopsy et du Gecaf intervenant dans la formation ne soient consultés. Un nouveau comité a été créé en ne tenant compte ni de l’ancienneté dans le diplôme ni des compétences reconnues.

Nous dénonçons un problème de fond. Aujourd’hui, un abord différent des troubles comportementaux est promu dans la formation. Celui-ci ne retient pas la notion de pathologie comportementale et contredit l’approche médicale, qui a fait ses preuves sur le terrain. Les deux démarches s’opposent sur certains points fondamentaux (absence de hiérarchie, refus de la notion d’attachement primaire, rejet de l’utilisation des médicaments). Nous constatons que des cours de psychopathologie sont remplacés sans tenir compte du référentiel. Nous n’avons rien contre cette approche, mais nous ne pouvons continuer à enseigner en énonçant des notions contraires. Nous ne souhaitons plus participer à un enseignement devenu incohérent, donc trompeur. Les confrères qui suivent la formation sont perdus. Ils ne reçoivent d’ailleurs pas cet enseignement en psychopathologie qu’ils sont venus chercher. Leurs demandes vont en ce sens, mais la direction du diplôme ne désire pas en tenir compte. Nous travaillons aujourd’hui à reconstruire une formation réellement adaptée aux besoins des vétérinaires dans leur pratique quotidienne.