Ils sont vétérinaires et candidats, avec l’engagement local comme credo - La Semaine Vétérinaire n° 1441 du 11/03/2011
La Semaine Vétérinaire n° 1441 du 11/03/2011

Politique. Élections cantonales

Actualité

Auteur(s) : Marine Neveux

Les 20 et 27 mars, la moitié des cantons procéderont au renouvellement des conseillers généraux.

Quelque 122 vétérinaires élus au poste de conseiller général en 1990, 79 en 2000(1)… et cette année ? Pour les cantonales 2011, ils seront encore nombreux à se présenter devant les électeurs, toutes étiquettes, tous âges, tous types d’exercice confondus. Ces élections vont en effet pourvoir au renouvellement des conseillers généraux dans la moitié des cantons français, pour un mandat de trois ans. Le premier tour aura lieu le 20 mars prochain, les seconds tours éventuels le 27 mars.

Ce sera le dernier passage aux urnes des cantonales pour nos confrères, avant la suppression des conseillers généraux en 2014 au profit des conseillers territoriaux (mesure phare de la loi du 16 décembre 2010 relative à la réforme des collectivités territoriales).

Les enjeux sont multiples : les conseillers généraux élus participeront aux élections sénatoriales en septembre prochain, même s’ils ne représentent qu’un petit pourcentage. C’est aussi le dernier scrutin avant l’élection présidentielle de 2012.

Le canton est un échelon administratif, au-dessus du niveau communal. C’est dire si la France rurale y est représentée, et la profession vétérinaire ancrée dans le maillage local. L’engagement politique de nos confrères pour les cantonales est souvent la suite logique d’un militantisme et/ou d’un engagement vis-à-vis des électeurs à d’autres échelons (mairies, etc.). Leur proximité avec le terrain, la connaissance locale, l’aspect humain et la démarche pragmatique sont souvent des atouts pour eux.

Des terres fertiles aux candidatures vétérinaires

Dans l’Orne, sur le canton de Passay, Christophe Gallienne (N 84, divers droite), candidat sortant, se présente pour un nouveau mandat. Il exerce en clientèle mixte à prédominance rurale dans l’Orne, mais aussi dans la Manche.

Jean-Marie Remué (A 71, divers droite), praticien mixte à Cérences (Manche), est maire et conseiller général.? Il est candidat à sa succession sur le canton de Bréhal. Marc Lefevre (A 73), deuxième vice-président du conseil général de la Manche, est aussi candidat pour un nouveau mandat de conseiller général sur le canton de Sainte-Mère-l’Eglise.

Luc Duncombe (A 83), conseiller général de Caen (et conseiller municipal), a déjà une solide expérience sur ses terres.? Mais notre confrère, vice-président du Parti radical dans le Calvados, avait remporté les cantonales de 2004 à deux voix près (à une voix même, selon le tribunal administratif). Caen 1 est donc un canton stratégique pour faire basculer le département.

Certains vétérinaires, qui n’exercent plus en clinique, conservent des mandats locaux, comme notre confrère sénateur Jean Bizet (Union pour un mouvement populaire, UMP), du canton de Teilleul, conseiller sortant de la Manche. Néanmoins, il ne sera pas candidat à sa propre succession pour les prochaines élections cantonales. Il a choisi de privilégier son mandat de sénateur de la Manche dont la charge est lourde : il a été élu président de la commission des affaires européennes du Sénat en mars 2010.

Les jeunes vétérinaires s’impliquent et l’écologie séduit

La Bretagne est souvent un vivier pour nos confrères en politique. Dans quelques jours, notre confrère centriste Jean-Marc Le Mer (N 94) passera devant les électeurs pour le canton de Varades. Fils d’agriculteur, il est praticien à Varades depuis 1997 en canine mixte. Il est aussi membre du conseil régional de l’Ordre des Pays-de-la-Loire. Un double engagement donc, pour la profession vétérinaire et pour la population locale (personnes âgées, éducation, etc.).

Les jeunes confrères s’impliquent également, comme en témoigne la candidature de Jean-Sébastien Guitton (N 01), vétérinaire orvaltais (Loire-Atlantique), qui suit la voix de l’écologie. L’environnement et le développement durable alimentent sa motivation. Notre confrère, qui travaille à l’Office national de la chasse et de la faune sauvage, ne sera pas le seul à porter la voix de l’écologie pour ces cantonales. Christian Allain (T 74), praticien en canine dans la Manche, a confirmé sa candidature pour le canton de Saint-Jean-de-Daye sous les couleurs d’Europe écologie. Quant à Claude Neu (N 91, UMP), qui exerce en canine à Toul, il se présente dans le canton de Toul Sud. Il est déjà conseiller municipal.

Le développement rural comme source d’engagement

Bernard Doury (A 76), expert, est conseiller général sortant pour le canton de Saint-Savin. Il occupe également une place stratégique dans l’équilibre gauche-droite. Notre confrère conçoit son rôle de conseiller général comme « celui du défenseur du développement rural ».

Le terrain et les problématiques locales, Gérard Leymonie (T 77), maire de Mauriac et vice-président du conseil général du Cantal, les connaît aussi. Il se présente à sa propre succession aux cantonales, avec un bilan qui va de l’inauguration du pôle petite enfance au relais de téléphonie mobile. Notre confrère est en outre de ceux qui montent au créneau quand des dossiers de la zone rurale, comme la valorisation des terroirs ou encore l’AOC Cantal, n’ont pas la dimension qu’il en espère.

Jean-Louis Simoulin (L 62, Parti socialiste), vétérinaire retraité, conseiller sortant de Saint-Gaultier dans l’Indre, sera de nouveau sur les listes. Sans étiquette, Francis Bordes (T 78), praticien mixte dans un canton rural du Lot-et-Garonne, passera aussi devant les urnes. Fawaz Karimet, conseiller général PS sortant, se représente dans le canton de Laon Nord. Dans la Creuse, Gérard Gaudin (A 73, UMP) est candidat à sa succession dans le canton de Châtelus-Malvaleix, le conseiller général sortant de la majorité départementale Joël Sarlot (A 71) brigue un sixième mandat dans le canton de L’Hermenault, Louis Pinton (T 72) un quatrième mandat, Jean Commergnat (A 65) repart aussi pour un quatrième mandat à Bonnat dans la Creuse.

Alors, le 20 mars, tous aux urnes !

  • (1) Voir la thèse de Jean-Charles Poux intitulée « Les vétérinaires en politique », Alfort 2004.

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