Les liens entre environnement et santé appellent une approche globale

Sous le titre « santé des animaux et biodiversité, préparer l’avenir », l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE)⁽¹⁾ a organisé sa première conférence mondiale sur la faune sauvage, du 23 au 25 février dernier à Paris. Ce forum international avait pour ambition d’approfondir l’interaction de deux concepts, de mieux en mieux identifiés dans l’opinion, mais rarement rapprochés : one health, one world (un seul monde, une seule santé) et la biodiversité.

Comme l’a rappelé notre confrère Bernard Vallat, directeur général de l’OIE, « plus de 60 % des agents pathogènes sont d’origine animale (dont 70 % issus de la faune sauvage) et 75 % des maladies infectieuses d’origine animale peuvent se transmettre à l’homme ». La globalisation des déplacements et des échanges, les changements dans l’exploitation des terres, leur extension à de nouvelles zones géographiques, ainsi que l’intensification de la production pour satisfaire la demande alimentaire sont autant de facteurs qui bouleversent les liens et les équilibres complexes entre environnement et santé (de la faune sauvage, des animaux domestiques et des personnes).

Des experts mondiaux en santé animale, santé publique et faune sauvage ont donc évoqué les menaces de prolifération d’agents pathogènes émergents et réémergents provenant d’animaux sauvages et domestiques, ainsi que leur impact sur une biodiversité durable⁽²⁾.

Mieux coordonner la gestion des risques à l’interface des différents écosystèmes

L’objectif d’une telle réunion, a expliqué Bernard Vallat, est surtout « de jeter des ponts entre les questions vétérinaires, de santé humaine et environnementales, afin de chercher des moyens pour que les différents acteurs qui travaillent dans ces trois domaines se rapprochent et collaborent plus étroitement ». A l’issue de ces journées, une évidence est apparue : la protection sanitaire de la faune sauvage bénéficie à la fois à la santé publique et à l’environnement. Les experts ont recommandé la mise en place d’une communication et d’une coopération intersectorielles auprès des acteurs concernés (notamment l’industrie du tourisme, les organisations non gouvernementales, de chasseurs et de pêcheurs, les associations pour l’environnement) pour mieux coordonner la gestion des risques à l’interface des écosystèmes entre la faune sauvage, les animaux domestiques et l’homme.

Quatre cent cinquante participants, venus de plus de cent pays, ont pris part à cette conférence. Ce succès prouve l’intérêt que suscite désormais la problématique.

• (1) Avec l’appui de la Société de conservation de la faune sauvage (WCS), et l’ONG EcoHealth Alliance, ainsi que la collaboration avec l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

• (2) Les résumés des présentations et les recommandations seront consultables sur le nouveau site web de l’OIE : http://www.oie.int/fr