La maintenance sanitaire est un partenariat “gagnant-gagnant” entre praticien et éleveur - La Semaine Vétérinaire n° 1440 du 04/03/2011
La Semaine Vétérinaire n° 1440 du 04/03/2011

Nouveau système économique

Formation continue

RURALE

Auteur(s) : Lorenza Richard

Un forfait annuel assure la lisibilité des coûts pour l’éleveur et la garantie d’honoraires pour le vétérinaire.

Praticien mixte à Lumbres (Pas-de-Calais) depuis trente ans, Claude Joly a développé un nouveau système de relation économique entre praticiens et éleveurs, dérivé de celui des vétérinaires en convention : la maintenance sanitaire(1).

Selon notre confrère, la pratique rurale, historiquement fondée sur l’urgence et la vente de médicaments sans concurrence, a évolué vers une rémunération sur la pharmacie plus que sur les actes ou le conseil. Or, « la séparation entre la prescription et la délivrance des médicaments oblige à mettre en place un nouveau système économique ». De plus, devant l’évolution des affections et des techniques d’élevage, privilégier le “curatif” par rapport au “préventif” a laissé un vide, dans lequel se sont engouffrés nombre de concurrents (auditeurs ou intervenants extérieurs non vétérinaires, etc.). Cette place peut revenir au praticien, en définissant de nouvelles relations économiques pour que les éleveurs « trouvent encore, demain, des cabinets qui auront la capacité de leur fournir un service sanitaire de proximité de qualité ». Pour cela, Claude Joly a cherché à développer un système économique alternatif, un « forfait annuel, qui offre à l’éleveur une bonne lisibilité sur le coût du vétérinaire en distinguant les parties honoraires et médicaments, et au praticien de se faire rémunérer le conseil de façon pérenne ».

Un système malléable qui permet au praticien de reconquérir des marchés

La maintenance sanitaire est à distinguer des audits ou suivis de reproduction, des termes plutôt utilisés par les intervenants extérieurs. « A produit nouveau, nom nouveau : il indique bien que nous sommes là vingt-quatre heures sur vingt-quatre, réactifs, pour répondre immédiatement à l’éleveur quand celui-ci a un problème. » Il correspond à cette disponibilité du praticien pour l’éleveur et met en avant son travail.

Le calcul du forfait annuel est réalisé à partir du « bon client traditionnel ». Selon le nombre d’animaux du cheptel, et en prenant exemple sur le calcul des unités gros bovin (UGB), le nombre d’unités d’intervention vétérinaire (UIV) est déterminé, puis converti en acte médical vétérinaire (AMV), afin d’aboutir à une base de calcul utilisable dans tous les élevages. Les simulations réalisées par notre confrère l’ont mené au résultat suivant : 1 UIV = 4 AMV. Pour sa part, il applique 1 UIV en troupeau laitier, 0,6 UIV en troupeau allaitant, 0,25 pour les génisses, 0,15 pour les taurillons et 0,5 pour les taureaux reproducteurs (avec une marge de 1,1 pour les médicaments, voir tableaux).

Un concept pour anticiper la perte de la délivrance du médicament

Toutefois, ce calcul est malléable et chacun peut l’adapter selon plusieurs variables d’ajustement (valeur AMV de l’UIV, valeur d’un animal en UIV, coefficient médicament avec marges arrières, ajout d’un supplément “garde” indépendant de la visite, etc.). L’objectif, pour Claude Joly, est que le principe de calcul reste simple. Notre confrère applique ce système d’encadrement sanitaire depuis cinq ans et un nombre croissant d’élevages demandent à en bénéficier. Le système traditionnel ne convient plus à l’éleveur : plus il a de problèmes, donc est perdant, plus il a de frais vétérinaires, donc plus le praticien gagne. La maintenance sanitaire est un principe gagnant-gagnant : moins l’éleveur a de soucis, moins le vétérinaire intervient et plus il gagne.

« Aucune dérive n’est constatée jusqu’à présent, aucun éleveur n’appelle pour tout et n’importe quoi », assure Claude Joly. Le paiement du forfait annuel par prélèvement mensuel du douzième de la somme permet, en cas de conflit, de revenir à un système de suivi traditionnel dès le mois suivant. D’autre part, la condition préalable à l’établissement d’un contrat est la mise à la disposition du praticien, par l’éleveur, de toutes les données d’élevage à chaque visite, pour assurer un encadrement de façon pleinement satisfaisante.

Ce concept est évolutif et rentable pour le vétérinaire, car « les marges d’actes sont supérieures et la consommation en médicaments est inférieure ». Cela lui permet de s’affranchir d’une part du médicament, tout en appliquant une réelle médecine des populations. Le praticien n’apparaît plus comme un commercial, mais comme un professionnel compétent en médecine et en conseils, et sa crédibilité en sort renforcée.

  • (1) Ce concept a été présenté par notre confrère aux journées SNGTV de Lille en mai 2010 : « La maintenance sanitaire : une nouvelle relation économique vétérinaire/éleveur. »

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