Comprendre l’agoraphobie constitue le premier pas du processus de guérison - La Semaine Vétérinaire n° 1440 du 04/03/2011
La Semaine Vétérinaire n° 1440 du 04/03/2011

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Auteur(s) : Jean-Michel Saint-Omer

Dans Secrets de psys, ce qu’il faut savoir pour aller bien(1), Christine Mirabel-Sarron, psychiatre à l’hôpital Sainte-Anne et auteur de La dépression, comment s’en sortir ?(2), raconte comment elle a triomphé d’une terreur qui l’empêchait de sortir de chez elle. Elle délivre des clefs afin de comprendre ce qui se passe au cours des attaques de panique et comment en venir à bout. Christine Mirabel-Sarron définit ainsi ce que ressentent les personnes atteintes d’agoraphobie : « Une anxiété liée au fait de se retrouver dans des endroits ou des situations d’où il pourrait être difficile ou gênant de s’échapper, ou dans lesquels on ne pourrait pas trouver de secours en cas d’attaques de panique. » Le fait de sortir de son appartement, d’être seul à l’extérieur ou de se trouver dans une file d’attente ou dans sa voiture, pour ne prendre que quelques situations, génère chez certaines personnes de véritables attaques de panique. Cette anxiété est croissante : à chaque tentative de sortie, l’individu ressent une tension extrême et il éprouve la sensation que sa peur va inéluctablement surgir. Celle-ci n’a rien à voir avec la sensation “normale” qui signale un danger. C’est une peur totalement irrationnelle.

Comprendre le mécanisme de la peur permet de reprendre le contrôle de soi-même

Christine Mirabel-Sarron explique que cette angoisse peut disparaître totalement. Ce fut son cas et celui de bien d’autres patients. Mais pour cela, il faut comprendre son mécanisme, accepter deux règles puis s’astreindre à quelques exercices. La première règle est de ne pas avoir honte de cette situation. L’individu se sent en effet ridicule, puisqu’il n’existe pas de danger objectif. De plus, le fait de ressentir ces craintes ne comporte pas d’explication rationnelle. Ne pas en avoir honte signifie que l’individu comprend que la phobie est un dérèglement d’un phénomène de peur au départ tout à fait normal. La seconde règle, une fois la première acceptée, consiste à comprendre qu’il va falloir habituer l’amygdale cérébrale (le centre de la peur) à réagir différemment. En somme, il faut accepter de surmonter son angoisse.

Les attaques de panique sont déclenchées par des stimuli extérieurs et intérieurs. Ces phénomènes sont interprétés par notre cerveau comme le signe d’un danger. Dans ce cas, l’agoraphobe adopte deux attitudes. S’il a le choix, ce sera la fuite ou l’évitement. Si ce n’est pas possible, il se fige dans un comportement de “sécurité”. La menace perçue crée une situation de tension et entretient un cercle vicieux.

La première étape consiste à faire le point. Pour cela, il importe de noter les facteurs extérieurs déclencheurs. Dans quelles circonstances, dans quels lieux ces attaques de panique sont-elles ressenties ? En présence de quelle personne ou de quel objet ? Il faut ensuite noter ses sentiments, ses sensations et les facteurs qui les ont favorisés (l’alcool, la caféine, une drogue, un médicament, etc., par exemple). Lorsque la situation de panique intervient, il faut cesser toute activité, respirer profondément par le nez et lentement. Il est possible d’expirer par le nez ou par la bouche. Il convient de faire le vide et le meilleur moyen d’y parvenir consiste à penser à quelque chose d’agréable qui s’est produit au cours de la journée, par exemple, et de rester sur cette sensation. C’est une bonne manière de construire une transition entre une situation de panique et une image de réconfort. L’idée est effectivement de passer de la “menace” (la peur) à la simple sensation.

Pour combattre les situations de panique, il est utile de pratiquer des exercices sous la conduite d’un thérapeute (confrontation aux situations anxiogènes, entraînements progressifs, prolongés et répétés de façon régulière, etc.). C’est la meilleure façon de triompher et de ne pas se gâcher la vie avec de telles angoisses. Les fuir équivaut à les conforter et à les rendre, au fil des ans, plus aiguës. Ces paniques peuvent partir beaucoup plus rapidement qu’elles se sont installées si l’individu parvient à les prendre en main et à ne pas les fuir.

  • (1) « Secrets de psys, ce qu’il faut savoir pour aller bien », sous la direction de Christophe André, éditions Odile Jacob.

  • (2) Editions Odile Jacob.

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