Même si la filière porcine est mise à mal, sa santé est prise en compte aux JRP - La Semaine Vétérinaire n° 1439 du 25/02/2011
La Semaine Vétérinaire n° 1439 du 25/02/2011

Congrès. 43es journées de la recherche porcine

Actualité

Auteur(s) : Nathalie Devos

L’épidémiologie, les techniques de prélèvement et la biosécurité ont notamment été abordées.

Dix communications et présentations courtes, mais pratiques, ont agrémenté la session “santé animale” des journées de la recherche porcine, qui se sont déroulées les 15 et 16 février derniers à Paris. Gaëlle Simon, de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) de Ploufragan (Côtes-d’Armor), y a notamment présenté cinq nouveaux kits commerciaux de reverse transcriptase polymerase chain reaction (RT-PCR) en temps réel, qui ont été validés pour la détection des virus influenza A chez les suidés et la différenciation du virus pandémique H1N1/2009 (pH1N1/09) chez cette espèce. Deux d’entre eux permettent l’amplification d’une région conservée du gène M des virus influenza A, deux autres l’amplification d’une séquence spécifique du gène HA du pH1N1/09, et le dernier l’amplification d’une région particulière du gène NA du pH1N1/09. Gaëlle Simon a précisé que ces kits sont d’autant plus pertinents que le diagnostic sérologique différentiel par des tests IHA (pour inhibition de l’hémagglutination), qui comportent quatre valences antigéniques, se révèle difficile à interpréter en raison de la multiplication des réactions croisées entre les antigènes et les anticorps de lignages différents, notamment parmi les virus H1N1.

La circulation du virus pH1N1/09 est avérée dans certaines régions d’outre-mer

Selon Gaëlle Simon, il est aujourd’hui impossible d’affirmer que le virus pH1N1/09 s’est répandu (ou non) parmi la population porcine métropolitaine, compte tenu des données actuellement disponibles. En revanche, des enquêtes épidémiologiques montrent que c’est le cas chez les porcs des régions d’outre-mer investiguées. Des prélèvements effectués lors d’une enquête menée entre novembre 2009 et février 2010, sur des reproducteurs de Nouvelle-Calédonie et de La Réunion, révèlent des taux de séropositivité des élevages, respectivement de 81 et 84 % pour le virus pH1N1/09. La surveillance de ce dernier est donc particulièrement importante en raison de son rôle de réservoir potentiel pour l’homme, mais aussi au regard des risques de réassortiments avec d’autres virus grippaux, qui peuvent aboutir à des virus dotés d’une virulence potentielle non connue.

Le sondage trachéobronchique est à préférer pour détecter M. hyopneumoniae

Une autre présentation était consacrée à la comparaison de quatre techniques de prélèvement afin de détecter Mycoplasma hyopneumoniae par PCR nichée chez le porc vivant : les écouvillonnages nasal et oropharyngé, le lavage trachéobronchique et le sondage trachéobronchique à l’aide d’un cathéter stérile. L’expérimentation, présentée par Christelle Fablet, de l’Anses de Ploufragan, démontre que le sondage trachéobronchique est 3,5 fois plus sensible que l’écouvillonnage nasal, fréquemment réalisé en élevage. En pratique, il est aussi facile à mettre en œuvre et nécessite simplement un pas-d’âne comme équipement supplémentaire.

La vitalité du porcelet et le sang de son cordon ombilical sont étudiés

Les petits porcelets issus des truies hyperprolifiques sont souvent décrits comme des jeunes de plus faible vitalité à la naissance. Le taux de cortisol ombilical sérique est fréquemment présenté comme un bon indicateur de la vitalité (teneur plus élevée chez les porcelets les plus lourds et les plus vigoureux). Yannig Le Treut, de la société Lallemand, a évoqué une étude au cours de laquelle le sang ombilical a été prélevé dans la première minute de vie et analysé selon deux techniques : Radioimmunoassay (RIA) et Luminoimmunoassay (LIA). Les résultats montrent que le taux de cortisol est plus élevé pour les porcelets pesant moins de 1 kg à la naissance. Par ailleurs, les auteurs de ces travaux n’observent aucun lien entre le rang de naissance, la taille de la portée et la teneur en cortisol sérique. Ils en concluent que le cortisol ombilical sérique analysé juste à la naissance ne constitue pas un indicateur pertinent pour caractériser la vitalité du porcelet nouveau-né.

L’intérêt des bonnes pratiques d’hygiène et d’élevage peut être chiffré par modélisation

Les bonnes pratiques de biosécurité, de maîtrise sanitaire et de conduite d’élevage ont également fait l’objet d’une communication, exposée par Isabelle Corrégé, de l’Institut du porc (Ifip). Elle concerne la comparaison des procédés dans cent soixante-six élevages naisseurs-engraisseurs, à l’aide de sept critères technico-économiques. Les résultats mettent en évidence que la différence de marge standardisée entre les élevages « à pratiques favorables » et ceux aux pratiques « plutôt défavorables » est estimée à près de 180 € par truie et par an.

L’assainissement des troupeaux est une option à prendre en compte

Au cours de son exposé, Roland Cariolet, de l’Anses de Ploufragan, s’est attaché à montrer que l’assainissement des troupeaux est une option à considérer dans l’évolution de la production porcine française. A partir du constat que la majorité des agents pathogènes se transmettent via les reproducteurs, la voie de l’assainissement par le biais de la production d’animaux exempts d’organismes pathogènes spécifiés (EOPS) primaires et secondaires, couplée à une rénovation des locaux, est aujourd’hui maîtrisée. Des expériences prouvent que les performances des élevages composés d’animaux assainis se trouvent améliorées en termes de gain moyen quotidien (le poids de 100 kg est atteint en cent trente jours), de conversion alimentaire (améliorée de 0,3 à 0,4 point), et de mortalité (réduite).

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