L’entomophagie est loin de faire un effet bœuf aux vétonautes ! - La Semaine Vétérinaire n° 1439 du 25/02/2011
La Semaine Vétérinaire n° 1439 du 25/02/2011

Entre nous

QU’EN PENSEZ-VOUS ?

Auteur(s) : Nathalie Devos

L’idée de manger des insectes semble peu appétissante dans nos contrées. Pourtant, c’est une coutume répandue dans certaines parties du monde. Plus de mille quatre cents espèces comestibles sont ingérées quotidiennement en Afrique, en Asie ou en Amérique centrale par près de deux milliards et demi de personnes, rappelle l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) qui, depuis 2008, milite pour que la consommation d’insectes se généralise.

D’ici à 2050, la population mondiale (6,4 milliards d’habitants actuellement), devrait atteindre 9 milliards, ce qui fera exploser les besoins alimentaires. Or la diminution des surfaces arables (liée notamment au réchauffement climatique) et la préservation des écosystèmes ne sont pas compatibles, sur le long terme, avec la production durable de viande, selon certains experts. Le développement de l’entomophagie constituerait-il une des solutions ? Selon la FAO, les insectes comestibles représentent un créneau prometteur, sur le plan tant nutritionnel que commercial. Ils sont effectivement réputés pour être riches en protéines (un taux supérieur à 60 % chez la plupart des espèces), en lipides et en minéraux. Ils contiennent également des vitamines, parfois rares dans notre alimentation habituelle (les larves d’abeilles, par exemple, peuvent apporter jusqu’à dix fois plus de vitamine D que l’huile de foie de morue, pourtant réputée pour sa richesse). La FAO explique qu’en plus de la valeur nutritionnelle, les insectes comestibles représentent un potentiel considérable en termes de créations de revenus et d’emplois pour les populations rurales qui s’occupent de leur capture, de leur élevage et de leur commercialisation. De son côté, l’entomologiste Arnold van Huis rappelle que la production de 1 kg d’insectes ne nécessite – au plus – que 2 kg de végétaux (tandis que pour obtenir 1 kg de viande, il faut compter 10 kg de végétaux).

Toutefois, les brochettes de scorpions, les salades aux ténébrions ou les cafards à l’orange ne font pas vraiment recette en Europe. Cette alimentation reste marginale, voire taboue en Occident, où la viande est privilégiée. Des initiatives se mettent toutefois timidement en place, telles que l’organisation de séances de dégustation ou la vente de ces animaux sur quelques sites Internet qui proposent également des recettes. Néanmoins, la vente d’insectes sous forme de poudre serait peut-être une façon de les intégrer dans notre alimentation, selon certains spécialistes. En tout cas, du côté des vétonautes, l’entomophagie est majoritairement rejetée, par dégoût ou par désir de préserver notre culture gastronomique. Seul un tiers d’entre eux se disent prêts à essayer. En deviendront-ils des consommateurs “z’ailés” par la suite ?

réactions Internet

La pub nous y amènera peut-être !

Les habitudes alimentaires relèvent davantage du domaine culturel que du domaine rationnel. Dans le secteur publicitaire, on vend du rêve pour commercialiser l’aliment : des cerisiers en fleur et une pagode pour des sushis… Des taxis jaunes, l’Empire State Building, et une envie irrésistible de hamburger vous saisit ! Un bon match de rugby et vous salivez à l’évocation d’un cassoulet… Les publicitaires sauront certainement nous donner aussi envie de manger des insectes. Une terrasse à Oaxaca, quelques mariachis, et vous voilà en train de savourer une portion de sauterelles grillées au piment. Après, tout est dans la préparation et surtout dans le choix du vin pour les accompagner !

Frédéric Pronnier

L’idée me dégoûte

A mes yeux, il est important de varier les aliments. Cela participe d’une bonne hygiène de vie. En France, nous sommes vraiment gâtés par notre richesse gastronomique. Je trouve dommage de manger des insectes, car ils sont indispensables pour la nature et la vie. Et j’avoue que l’idée me dégoûte !

Sophie Naudan-Debray
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