La réglementation qui encadre la tuberculose bovine vient d’être modifiée - La Semaine Vétérinaire n° 1438 du 18/02/2011
La Semaine Vétérinaire n° 1438 du 18/02/2011

Aux niveaux européen et national

À la une

Auteur(s) : L. R.

Les mesures réglementaires sont cadrées par la directive 64/432 du Conseil européen et sont déclinées au niveau national par l’arrêté du 15 septembre 2003, récemment modifié par celui du 4 janvier 2011.

1 Dépistage en trois mesures

Une inspection systématique des carcasses est effectuée à l’abattoir.

Un contrôle à l’introduction est pratiqué si le délai entre le départ et l’arrivée du bovin est supérieur à six jours, si l’exploitation est classée à risque ou si l’animal transite par un cheptel à fort taux de rotation en provenance d’un département à prophylaxie annuelle. Le contrôle est considéré comme valide pendant trente jours et peut faire l’objet d’une dérogation si un autre a eu lieu dans les six semaines précédentes.

Enfin, un dépistage périodique est réalisé dans les élevages. Une intradermoréaction simple de tous les animaux de plus de six semaines est effectuée selon un délai qui dépend de la situation épidémiologique du département : rythme biennal si le taux d’infection des cheptels est inférieur à 1 % pendant deux ans, rythme triennal s’il est sous 0,2 % durant quatre ans, rythme quadriennal s’il est en dessous de 0,1 % pendant six ans. Des cas particuliers existent : un rythme annuel est appliqué à certaines communes, et la tuberculination peut être arrêtée si le taux d’infection des cheptels est inférieur à 0,1 % au-delà de huit ans.

2 Suspicion de la maladie

Les animaux sont considérés suspects s’ils présentent une réaction non négative à l’intradermotuberculination ou si des lésions suspectes de tuberculose sont détectées à l’abattoir. Ils sont considérés comme susceptibles d’être infectés s’ils ont un lien épidémiologique avec un foyer avéré.

Les cheptels qui détiennent des animaux suspects ou susceptibles d’être infectés font l’objet d’investigations par intradermotuberculination comparative, abattage diagnostique, enquête épidémiologique et, dans certains cas, dosage de l’IFN-.

La suspension de qualification des cheptels susceptibles d’être atteints n’est pas automatique et dépend de la nature du lien épidémiologique. En revanche, elle est systématique pour les cheptels suspects.

La réalisation de l’abattage diagnostique est cruciale dans le dispositif de surveillance. L’arrêté du 21 décembre 2010 a conduit à la revalorisation de l’indemnisation des animaux ainsi abattus. Celle-ci prévoit notamment la possibilité d’une expertise lorsque l’animal présente une valeur exceptionnelle.

3 Confirmation de l’infection

L’infection est confirmée par des analyses post-mortem (histologie, PCR, culture). Compte tenu de sa spécificité, la PCR est désormais reconnue comme une méthode de confirmation, mais la culture demeure indispensable pour caractériser la souche de la mycobactérie ou lorsque le résultat de la PCR est douteux. Dans certains cas d’abattage diagnostique, des recherches par PCR peuvent être diligentées sur des ganglions en l’absence de lésion macroscopique pour détecter une infection précoce.

4 Infection non confirmée, mais douteuse

Si les différentes analyses pratiquées au niveau de l’animal suspect (histologie, culture, PCR, etc.) et de l’élevage (intradermotuberculination) ne conduisent pas à confirmer l’infection, mais qu’un doute subsiste (résultats contradictoires ou douteux), la suspicion peut être rapportée, avec maintien d’une surveillance dans l’élevage.

5 Infection confirmée

L’assainissement comporte généralement un abattage total, le nettoyage et la désinfection des locaux et un vide sanitaire avant le repeuplement. Dans le cas particulier de la Camargue, l’abattage total est dérogatoire en raison du faible effectif des races concernées, qui limite les capacités de renouvellement des cheptels. En Dordogne et en Côte-d’Or(1), l’assainissement par l’abattage partiel est autorisé à titre expérimental, avec l’utilisation du test IFN-. Des enquêtes épidémiologiques sont effectuées afin d’identifier tous les élevages en lien épidémiologique avec le foyer. Compte tenu de l’arrêt des prophylaxies dans soixante départements, l’exploitation des enquêtes épidémiologiques est essentielle pour dépister les éventuels foyers associés.

6 Autres animaux domestiques

La réglementation prévoit le dépistage des caprins en lien épidémiologique avec le foyer.

Les autres espèces ne sont pas visées. Toutefois, la tuberculose est une maladie réputée contagieuse chez tous les mammifères et procéder à un diagnostic sur d’autres animaux (ovins, équidés, porcs, carnivores domestiques) peut être demandé, avec parfois des difficultés liées à l’absence de méthode officielle.

  • (1) Voir La Semaine Vétérinaire n° 1359 du 9/5/2009 en page 20.

EXPERTS NATIONAUX

– Jean-Jacques Bénet (ENVA)

– Barbara Dufour (ENVA)

– Jean Hars (ONCFS)

– Maria-Laura Boschiroli (Anses)

– Bruno Guérin-Bastuji (Anses)

Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr