Avec de l’entraînement, l’individu est en mesure de vaincre sa timidité et ses phobies sociales - La Semaine Vétérinaire n° 1438 du 18/02/2011
La Semaine Vétérinaire n° 1438 du 18/02/2011

Psychologie

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Auteur(s) : Jean-Michel Saint-Omer

Changer un peu, rester beaucoup soi-même. C’est en substance ce que recommandent les psys, en particulier dès qu’il s’agit de soigner un mal parmi tant d’autres : l’anxiété sociale. Chacun d’entre nous devrait lire l’ouvrage du psychiatre Christophe André intitulé Secrets de psys. Ce qu’il faut savoir pour aller bien(1). Il réunit les pratiques de nombreux thérapeutes, celles qu’ils appliquent à leurs patients bien entendu, et aussi à eux-mêmes. A cet égard, il est intéressant de connaître les conseils de Stéphane Roy, psychologue, psychothérapeute et ancien timide, auteur, avec Gérard Macqueron, de La timidité : comment la surmonter(1).

L’auteur y raconte que lorsqu’il était enfant, à l’école, il s’est senti humilié en vivant une situation ressentie comme pitoyable. Un professeur l’avait interrogé et il était resté muet, dans l’incapacité de répondre. Plus tard, il éprouva le même sentiment quand, à l’occasion d’une épreuve sportive, il fit perdre son équipe. Il eut tellement honte qu’il ressentit alors l’envie de se cacher. L’attitude du sujet timide consiste en l’évitement. Il peut amener à construire, pour les fortes anxiétés sociales, des stratégies de comportement afin de ne pas revivre une situation qui le fait souffrir. Cependant, plus il évite, plus il s’enferme.

Il ne faut pas confondre la timidité et la phobie sociale. Un timide est impressionné face à un interlocuteur qu’il ne connaît pas ou qu’il juge plus intelligent que lui, par exemple. Il se tient donc en retrait. Mais au contact d’une personne qui lui est familière, il est rassuré et retrouvera toutes ses capacités. La phobie sociale est invalidante, car l’individu qui en souffre fera en sorte d’éviter toutes les situations qui y sont liées. La timidité et la phobie ont des conséquences visibles, comme le rougissement, par exemple. Le timide et le phobique interprètent cette manifestation physiologique comme un signe de faiblesse. Ils veulent donc la dissimuler. Cette sensation est plutôt positive, car comme l’explique Stéphane Roy, « il est plus facile de changer sa façon de penser que sa physiologie ».

Comment procéder pour se placer sur la voie de la guérison ?

Pour guérir, il convient de changer de stratégie, car l’évitement renforce la peur, et de s’exposer progressivement à ce qui est à l’origine des craintes. L’objectif est de diminuer l’inconfort de la situation au moins de moitié. Une fois un progrès enregistré, il faut réitérer et se confronter de nouveau à de telles situations jusqu’à ce qu’elles ne suscitent plus d’anxiété. C’est un peu comme l’apprentissage du vélo. Il faut se remettre souvent à l’ouvrage pour apprendre ou réapprendre à avoir confiance en soi. Mieux vaut affronter souvent avec une faible intensité ces situations qu’une fois de temps à autre, de surcroît à la limite du supportable. Dès qu’un début de résultat (baisse sensible du niveau d’inconfort) est enregistré, il faut conserver cette sensation en “restant dedans” quelque temps. Il importe de ne pas tricher avec l’exposition, en prenant de l’alcool ou un tranquillisant, par exemple. Si l’individu ressent toujours de l’anxiété, il faut baisser d’un cran l’intensité et persévérer. « Ce qui est important, c’est de s’affirmer face aux autres », explique Stéphane Roy, et « cela s’apprend », en particulier par l’intermédiaire de la communication. Répondre à une question, c’est communiquer. Ne pas répondre, c’est également communiquer en disant, ou non, quelque chose. La méthode d’entraînement proposée par Stéphane Roy est celle d’un de ses confrères. Elle se nomme Jeepp et vise à permettre à l’individu de s’affirmer :

– « J comme je » (commencer sa première phrase par “je” : « j’aimerais, je souhaite », etc.) 

– « E comme empathie » (tenir compte de l’autre : « Je comprends bien, mais j’aimerais… ») ;

– « E comme émotions » (les siennes : « Je suis gêné d’avoir à insister », et celle de l’autre : « je comprends que cela t’embarrasse… ») ;

– « P comme précis » (être direct : « Je voudrais que tu me rendes les 15 € que je t’ai prêtés… ») ;

– « P comme persistance » (répéter la phrase précise comme un disque rayé en alternant avec l’empathie : « Je comprends que tu sois fauché en ce moment, mais je voudrais que tu me rendes mes 15 € », et de conclure de façon positive : « Si ce n’est pas cette semaine, ce sera la semaine prochaine, merci de tes efforts. »).

Avec un entraînement régulier, l’individu parviendra ainsi à obtenir de bons résultats.

  • (1) Editions Odile Jacob.

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