Les hormones, la tension artérielle et le cœur agissent sur le cerveau émotionnel - La Semaine Vétérinaire n° 1437 du 11/02/2011
La Semaine Vétérinaire n° 1437 du 11/02/2011

Gestion du stress

Gestion

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Auteur(s) : Jean-Michel Saint-Omer

Le stress est un facteur qui pèse plus lourd que le tabagisme dans les maladies cardiaques. Le lien entre le cœur et le cerveau émotionnel(1) n’est pas qu’une simple métaphore. Si le cerveau émotionnel se dérègle, le cœur souffre et finit par s’épuiser, selon le psychiatre David Servan-Schreiber. Certains psychothérapeutes et neurologues évoquent un système cœur-cerveau indissociable. L’émotion serait un état du corps, avant même d’être perçue par le cerveau. Voltaire disait : « J’ai décidé d’être heureux car c’est bon pour la santé. » La leçon à retenir est simple : apprendre à contrôler son cœur, c’est apprendre à apprivoiser son cerveau émotionnel. La relation entre le cœur et le cerveau émotionnel passe par le système nerveux périphérique autonome. C’est lui qui régule le fonctionnement des organes et il échappe à la volonté de l’individu.

Les études montrent que les émotions négatives font chuter la variabilité cardiaque

Deux branches nerveuses pénètrent nos organes à partir du cerveau émotionnel : les branches sympathique et parasympathique. La première accélère le rythme cardiaque, la seconde induit l’état de calme et de relaxation. Les psychothérapies modernes nous apprennent que ces deux systèmes doivent être en équilibre. Ce dernier existe chez les mammifères. Dans son ouvrage Guérir le stress, l’anxiété et la dépression sans médicaments ni psychanalyse, David Servan-Schreiber prend l’exemple du lapin. Cet animal est capable de brouter tranquillement puis, au moindre danger, d’“accélérer” sa perception et enfin de vivre immédiatement un retour au calme, à un état de quiétude dès que la menace (supposée ou réelle) disparaît. Le cœur subit l’influence du système nerveux central. Les hormones, la tension artérielle et le cœur agissent sur le cerveau émotionnel. Ces deux éléments sont les deux branches autonomes du système nerveux. Pour le maintenir en équilibre, elles sont toujours en train d’accélérer ou de ralentir le cœur. Cette variabilité, qui est normale, explique les crises de tachycardie et d’anxiété. David Servan-Schreiber, explique que « lorsque la variabilité a disparu, que le cœur ne répond presque plus à nos émotions et surtout lorsqu’il ne sait plus freiner, la mort approche ».

Les études montrent que ce sont les émotions négatives (colère, anxiété, tristesse et soucis) qui font chuter la variabilité cardiaque. Inversement, les émotions positives (joie, amour, gratitude) favorisent la cohérence. Le passage de l’un à l’autre s’effectue en quelques secondes, ce qui est mis en évidence via l’enregistrement de la fréquence cardiaque.

L’accumulation de passages chaotiques est épuisante. Dans les entreprises, après un entraînement à la cohérence cardiaque, l’immense majorité des cadres ne font plus mention de leur épuisement. En arrêtant la déperdition d’énergie, l’individu vit et dort mieux, et il maîtrise plus aisément ses problèmes d’énergie. Il faut donc contrôler de l’intérieur ses émotions et ne pas attendre que les circonstances extérieures soient favorables. Mieux vaut être capable de “rentrer en soi-même” et d’écouter sa voix intérieure. Apprendre en quelque sorte à vivre la cohérence cardiaque.

Adopter une respiration lente stimule le système parasympathique

La première démarche consiste à tourner son attention vers soi-même. Pour cela, il convient de trouver un endroit où s’extraire de l’agitation et du bruit extérieur. Il faut ensuite prendre quelques respirations lentes et profondes, ainsi que le préconisent le yoga, le courant zen et la relaxation. Cela a pour effet de stimuler le système parasympathique. Il convient de guider son attention sur son souffle tout au bout de l’expiration et de respecter une pause naturelle avant la prochaine inspiration. Il faut laisser l’expiration nous porter doucement. Après ce ressenti, il convient de porter son attention sur son cœur dans sa poitrine. Il suffit d’imaginer que l’on respire au travers de cet organe, et un souffle frais à l’inspiration (pourquoi pas de couleur blanche ?) et un souffle (plus gris) un peu plus chaud à l’expiration qui quitterait le cœur avec tout ce qu’il y a de négatif. Une fois cette plénitude vécue, il faut la laisser envahir tout le corps et, au besoin, le faire en accompagnant le souffle par l’imagination. Chaque organe devient alors plus léger, plus coloré. Laisser le sourire de Bouddha, qui nous permet de nous connecter avec notre cerveau émotionnel, remplir notre visage.

  • (1) Voir La Semaine Vétérinaire n° 1436 du 4/2/2011, page 52.

  • (2) Editions Robert Laffont.

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