Le cerveau émotionnel régit le bien-être psychologique, voire corporel - La Semaine Vétérinaire n° 1436 du 04/02/2011
La Semaine Vétérinaire n° 1436 du 04/02/2011

Gestion du stress

Gestion

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Auteur(s) : Jean-Michel Saint-Omer

Le stress agresse notre organisme, au moins autant que le tabagisme. Il peut se mesurer, être maîtrisé dans la plupart des cas, souvent sans recours à l’analyse ou à la médication. Encore faut-il bien le comprendre. La lecture de l’ouvrage Guérir le stress, l’anxiété et la dépression sans médicaments ni psychanalyse(1), rédigé par le psychiatre David Servan-Schreiber, apporte des réponses. L’auteur y décrit l’influence du cerveau sur la santé. L’idée centrale explique que, pour soigner le stress, il est préférable de faire appel au corps plutôt qu’au langage. En la matière, le trouble-fête s’appelle le cerveau émotionnel. Celui-ci peut fonctionner indépendamment du cerveau “rationnel” (le néocortex) et régit le bien-être psychologique mais aussi le fonctionnement du cœur, la tension artérielle, les hormones, les systèmes digestif et immunitaire.

Selon David Servan-Schreiber, les dysfonctionnements que l’individu peut connaître ont pour origine des expériences douloureuses, vécues dans le passé, et qui sont imprimées dans le cerveau émotionnel. Comme elles contrôlent notre comportement, il faut “reprogrammer” ce cerveau. Cela passe par le corps, qui est aidé par des mécanismes innés d’auto-guérison. En effet, le cerveau a une appétence naturelle au bonheur. L’émotion, c’est la vie et les deux sont indissociables. Reste à régler le curseur afin de ne pas devenir la victime de ses émotions. Des chercheurs des universités de Yale et du New Hampshire ont démontré qu’il existait, à côté du quotient intellectuel (celui révélé par Binet), un quotient émotionnel. Néanmoins, l’intellectuel ne représente qu’environ 20 % de la réussite d’un individu. Les 80 % qui restent relèvent en particulier du cerveau émotionnel.

David Servan-Schreiber décrit les quatre fonctions d’un bon quotient émotionnel. « Il s’agit de l’aptitude à identifier son état émotionnel et celui des autres, de l’aptitude à comprendre le déroulement naturel des émotions  –tout comme un fou et un cavalier se déplacent selon des règles différentes sur un échiquier, la peur et la colère évoluent différemment dans le temps –, de l’aptitude à raisonner sur ses propres émotions et celles des autres, de l’aptitude à gérer ses émotions et celles des autres. » Ces quatre dispositions permettent la maîtrise de soi, la réussite personnelle et sociale et la capacité à résoudre les conflits.

Nos cerveaux sont complémentaires ou en compétition

Concrètement, prenons l’exemple d’un comportement compulsif : « Je mange tout le temps. » La première étape consiste à identifier son origine. Est-ce vraiment de nourriture dont j’ai besoin ? Est-ce que je dois manger tout le temps ou dois-je lâcher prise, me reposer La deuxième phase est la compréhension du problème. En troisième lieu, je ne confonds pas ma compulsion et mon état de fatigue : si je ne peux pas me reposer tout de suite, je laisse passer la vague. Quatrièmement, j’essaie de trouver vingt minutes pour me détendre, en effectuant quelques expirations lentes et profondes ou en pratiquant le training autogène (une technique de relaxation qui élimine le stress grâce à la suggestion et à la concentration), par exemple. Il faut écouter son corps, reconnaître ses émotions et y répondre avec intelligence.

Il est aisé de s’apercevoir que le cerveau émotionnel est plus intime avec le corps que le cerveau cognitif, car il ajuste en permanence notre organisme à l’environnement intérieur et extérieur. Et, bien entendu, lorsque les deux cerveaux collaborent, nous ressentons un sentiment d’harmonie, de bonheur et de plénitude. Quand ils sont en compétition, nous éprouvons du “mal être”. Il arrive que le cerveau émotionnel agisse comme un coupe-circuit, lorsque, en conduisant, l’individu évite un accident de voiture grâce à un réflexe bienvenu, par exemple. L’instinct prend le dessus, mais son action n’est pas toujours “heureuse”. Dans le stress post-traumatique, le cerveau émotionnel déclenche des alarmes qui empêchent d’être calme. Lors les crises de panique, l’individu a l’impression qu’il va mourir en raison de la grande quantité d’adrénaline déversée dans son corps. Pour déterminer si les deux cerveaux collaborent, il suffit de contempler le sourire. Si seuls les zygomatiques sont en action, il n’y a pas de coopération. En revanche, si tout le visage sourit jusqu’aux plis des yeux – le sourire de Bouddha – les deux cerveaux sont alors en harmonie.

  • (1) Editions Robert Laffont.

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