Un observatoire veut améliorer le suivi et la prévention de la BVD

Lors d’une journée organisée autour du diagnostic des maladies animales, le 8 décembre dernier, le Laboratoire service international (LSI) a annoncé la création d’un observatoire de la diarrhée virale bovine (BVD)⁽¹⁾, qui sera ouvert à tous. Via un site Internet⁽²⁾, il doit permettre de tenir à jour la carte des géno­types observés en France (revue tous les deux mois) et d’assurer un meilleur suivi épidémiologique. La mise en commun et le partage des connaissances sont matérialisés par la diffusion en ligne de résultats d’études ou des références les plus récentes concernant la maladie.

Les praticiens sont également invités à participer à cet observatoire, comme les laboratoires vétérinaires d’analyses, en transmettant leurs données sur les souches observées dans leur clientèle. LSI offre la possibilité de procéder à un séquençage gratuit des prélèvements effectués sur des veaux infectés permanents immunotolérants (IPI), pour suivre la diffusion et l’évolution des sous-types du virus présents dans l’Hexagone (questionnaire disponible sur le site web). Ce suivi permettra la surveillance des outils diagnostiques et l’adéquation entre les vaccins et les souches rencontrées sur le terrain. Il sera également possible de signaler celles qui se révèlent particulièrement virulentes ou l’arrivée de nouveaux sous-types.

Chantal Audeval, du laboratoire départemental de la Nièvre, a profité de l’occasion pour présenter la nouvelle souche de BVD identifiée dans son département. Cette souche, qui est mise en évidence pour la première fois en France, ne semble pas présenter une virulence particulière. Les tests se poursuivent pour la caractériser.

Il existe deux sous-types majeurs en France

Le virus à ARN enveloppé responsable de la maladie des muqueuses est du genre pestivirus et présente une grande variabilité génétique. Il comporte deux génotypes qui se divisent en sous-types, seize pour le BVD1 et quatre pour le BVD2. Une étude, réalisée par l’Institut en santé agro-environnement (Isae) fin 2008 et début 2009, avec la participation d’autres laboratoires départementaux, montre qu’en France, il existe deux sous-types majeurs : le BVD1b (57,6 % des cas en bassin laitier) et le sous-type 1e (70 % des cas en bassin allaitant), ainsi que d’autres souches moins fréquentes (^{voir tableau}). Le dépistage des veaux IPI reste incontournable en vue de maîtriser l’infection dans les élevages. Lise Grewis (LSI) a présenté les premiers résultats d’une nouvelle méthode que le laboratoire teste pour le Luxembourg, mais qui pourrait se généraliser. Il s’agit de réaliser une polymerase chain reaction (PCR) en temps réel sur une biopsie d’oreille. Celle-ci est effectuée lors de la pose de boucle chez le veau, grâce à une pince à boucle particulière dont le trocart, à usage unique, prélève un morceau d’oreille. Un tube est prévu pour insérer ensuite l’aiguille, déjà identifiés avec le numéro du veau. Outre l’aspect pratique et économique (simplicité du geste technique effectué par l’éleveur lui-même), cela permettrait de détecter les veaux IPI dès huit à dix jours d’âge, sans interférence avec les anticorps colostraux.

• (1) Cet observatoire associe LSI, Merial, l’Institut en santé agro-environnement (Isae) et le Laboratoire départemental d’analyses de Saône-et-Loire (LDA 71).

• (2) http://www.bvdobservatoire.fr