Laboratoire de référence pour les épizooties et les zoonoses, il assure aussi un système d’alerte

Né en 1901, le laboratoire Anses⁽¹⁾ de santé animale est le premier créé en France pour lutter contre les maladies infectieuses animales (ancien laboratoire central de contrôle et de recherches des services vétérinaires). Etabli à Maisons-Alfort et dirigé par notre confrère Pascal Boireau, il est lié au campus de l’école d’Alfort, et emploie plus de cent quarante personnes.

Accrédité par le Comité français d’accréditation (Cofrac), c’est tout d’abord un laboratoire de référence aux niveaux national, européen et international pour les épizooties pluri-espèces et les zoonoses majeures ou émergentes (voir encadré ci-dessous). Il comporte plusieurs unités de confinement 3, dont la seule en France dédiée à la manipulation du virus aphteux.

Une synthèse des alertes est réalisée chaque année

Un système de recueil d’alertes, transmises par les vétérinaires sanitaires sur le terrain, permet au laboratoire de surveiller l’apparition d’épizooties, dont il analyse la diffusion et les causes, ainsi que les risques associés. Une alerte se définit comme « une suspicion ou identification et caractérisation d’un agent pathogène animal d’importance, apparaissant brutalement dans un territoire nouveau, en France, ou s’étendant brusquement dans la population animale cible «. Deux types sont différenciés : les alertes non confirmées qui répondent à une suspicion, et les confirmations de la circulation d’un agent pathogène caractérisé. Leur synthèse est effectuée annuellement, par cinq unités chargées de les traiter (voir encadré).

Un véritable appui scientifique et technique

C’est aussi un laboratoire de recherche, soutenu par des partenaires et labellisé par le ministère de la Recherche. Ses études visent la maîtrise des grandes épizooties, des zoonoses et des maladies infectieuses émergentes, notamment vectorielles, ainsi que des mycoses. Pour cela, sept programmes de recherche sont menés, en virologie, zoonoses parasitaires, zoonoses bactériennes et bactéries vectorisées, mycologie, vecteurs et épidémiologie. Ces travaux sont labellisés par le ministère de la Recherche et soutenus par d’autres organismes comme l’Institut national de la recherche agronomique (Inra), l’ENVA, les universités. Il développe également des outils de détection (comme la polymerase chain reaction quantitative) et de caractérisation (typage des souches bactériennes par la variable number tandem repeats), ainsi que de nouvelles stratégies vaccinales. Cela lui permet d’apporter un véritable appui scientifique et technique à la décision des autorités sanitaires.

En outre, le laboratoire a une activité de formation, en organisant des stages et en soutenant des masters et des doctorats.

• (1) Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, 23, av. du Général-de-Gaulle, 94706 Maisons-Alfort, http://www.anses.fr/PNN401.htm