La moitié des vétonautes considèrent la situation dans les abattoirs comme une bombe à retardement - La Semaine Vétérinaire n° 1433 du 14/01/2011
La Semaine Vétérinaire n° 1433 du 14/01/2011

Entre nous

QU’EN PENSEZ-VOUS ?

Auteur(s) : Marine Neveux

Parfois,l’histoire bégaie : 12 % des vétonautes en ont conscience et sont dubitatifs concernant une possible évolution de la situation des abattoirs français, tant le problème est enlisé de longue date. « Je suis affligée par les vidéos qui circulent sur les conditions d’abattage, avoue une vétonaute. Je ne suis pas la seule, cela ne fait que commencer. » « Les vétérinaires doivent participer activement à résoudre toute problématique sanitaire dans les abattoirs, élevages, fourrières, etc. », martèle un autre. « Depuis le temps que cela dure, il faut que la situation change », estime un troisième.

Le dernier rapport de la Cour des comptes considère que les abattoirs ne sont pas conformes. Il relève sans ambages toutes les insuffisances dans un domaine où la santé publique est pourtant engagée. « La situation sanitaire est préoccupante, dénonçait Didier Migaud, premier président de la cour, dans sa lettre d’observation à la fin de l’année 2010. Si l’exploitant reste le seul responsable de la mise aux normes d’un abattoir, l’action de l’Etat vise à s’assurer que la réglementation est respectée, et à garantir par là un niveau de sécurité suffisant pour le consommateur. Force est de constater que l’Etat a failli dans ce domaine. »

La profession vétérinaire pousse un cri d’alarme quasi unanime qui rejoint les observations récurrentes en France : nos abattoirs sont loin d’être convenables, et plus du quart de nos confrères pensent que la révision générale des politiques publiques ne fera qu’aggraver le problème.

« L’aveuglement des pouvoirs publics sur la sécurité sanitaire est total. Désormais, seule une crise pourra leur ouvrir les yeux, ce que je regrette », concluait Benoît Assémat, président du Syndicat national des inspecteurs en santé publique vétérinaire (SNISPV) lors de l’assemblée générale de décembre dernier. Un sentiment partagé par les vétonautes qui y voient une bombe à retardement. La presse grand public a déjà lancé de nombreux signaux d’alerte. Faudra-t-il attendre une vraie crise dans l’opinion publique, avec ses conséquences désastreuses pour les filières associées ?

La question de la souffrance animale surgit également dans le débat public, comme en témoignent les deux propositions de loi dont le but est d’améliorer l’information du consommateur concernant le mode d’abattage, ou encore les initiatives de communication d’associations de protection animale. « C’est une grave problématique. Il faut régler le problème de la souffrance inutile (abattage selon un rite religieux) », souligne un confrère. « Sanitaire, abattage rituel : il faut que cela éclate », s’exclame un autre.

En 2011, une nouvelle publication de la Cour des comptes, avec un rapport alarmant sur la politique sanitaire, est en attente. Bis repetita affligeant.

réaction Internet

La plupart des agents ne sont pas formés

En application de la réglementation, les services vétérinaires vérifient que les obligations en termes de formation des opérateurs dans les abattoirs (hygiène alimentaire, protection animale, qualité, etc.) sont bien respectées. Or, la majeure partie des agents d’inspection en abattoir ne sont eux-mêmes pas formés dans ces domaines, pourtant essentiels. C’est surtout le cas des nombreux contractuels (parfois en poste sur la chaîne après un ou deux jours de “formation”) ou des titulaires (dont la rémunération ne dépend pas des qualifications). La compétence repose en majorité sur la transmission des acquis de l’expérience (type apprentissage), avec tous les défauts que cela comporte : diffusion au sein d’une équipe des bonnes, mais aussi des mauvaises habitudes, ignorance des nouveautés (nombreuses dans le domaine technique et réglementaire). L’Europe (qui impose également des règles aux services d’inspection) et maintenant les abatteurs (qui financent l’inspection par la taxe d’abattage) s’en “émeuvent”. Heureusement, parce que cela ne dérange visiblement pas un ministère tétanisé par les contraintes sociales et surtout financières.

Vincent Guillon
Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr