Seuls les détenteurs d’un DESV ou les diplômés de collèges européens peuvent se prévaloir du titre de spécialiste - La Semaine Vétérinaire n° 1432 du 07/01/2011
La Semaine Vétérinaire n° 1432 du 07/01/2011

Entre nous

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Auteur(s) : Didier-Noël Carlotti*, Emmanuel Bensignor**

Fonctions :
*(diplomate ECVD)
**(diplomate ECVD) pour le Syndicat français des vétérinaires membres des collèges européens

Les collèges européens de spécialité vétérinaire commencent à être reconnus légalement en France. Il nous semble important de présenter le cursus suivi par un de leurs diplômés, après un rappel sur la notion de spécialisation. En effet, la diversité des types de formation, la multiplicité des titres et diplômes, les différences entre la France et les autres pays de l’Union rendent la situation confuse. Explications.

Un système de spécialisation européen

La spécialisation vétérinaire est définie officiellement en 1978, au niveau européen, par le Comité consultatif pour la formation des vétérinaires (CCFV). Ce comité fixe, en 1991, des obligations minimales de formation des spécialistes (expérience de deux ans au moins, programme d’études minimal, diplôme ou certificat délivré par une autorité nationale ou une organisation transnationale). En 1992, le CCFV propose la mise en place d’une organisation transnationale, via la création d’un Bureau européen de la spécialisation vétérinaire, afin de superviser les collèges. L’enthousiasme généré entraîne alors la naissance des collèges européens, l’accomplissement des reconnaissances des spécialistes fondateurs et le lancement des résidanats.

Un système de spécialisation national

Mais en même temps, des systèmes nationaux de spécialisation coexistent. C’est le cas en France avec les diplômes d’études spécialisées vétérinaires (DESV), créés en 1992 sous la responsabilité du Conseil national de la spécialisation vétérinaire (CNSV). Il y a alors confusion entre le cursus européen et le système français…

Une situation clarifiée en France

La situation actuelle est désormais claire : les diplômes nationaux disparaissent de fait progressivement, et en tout cas leurs titulaires sont nettement moins nombreux que les diplômés des collèges européens dans la plupart des disciplines. Ainsi, en France, trente DESV (hors anatomie pathologique) sont dénombrés, pour deux cent trente diplômés européens.

La France évolue d’une reconnaissance individuelle, fondée sur la validation des acquis de l’expérience (VAE) pour obtenir un DESV (quand il existe), vers une reconnaissance automatique dès lors qu’un diplôme européen est reconnu par le CNSV (décret de décembre 2008).

En résumé, les seuls vétérinaires qui peuvent être reconnus spécialistes en France sont les diplômés de collèges européens reconnus et les titulaires d’un DESV(1). En revanche, les formations telles que les diplômes d’école (DE), les certificats d’études supérieures (CES) ou approfondies (CEAV) ne peuvent, en aucun cas, être comparées à celle d’un spécialiste (voir ci-dessous). Leurs détenteurs ne peuvent se revendiquer comme spécialistes ou spécialisés en France. L’ambiguïté devrait être levée, notamment par un discours au public clair et précis, afin d’éviter tout risque de tromperie, condamnable sur les plans déontologique et ordinal.

Le parcours du diplômé d’un collège

Il est nécessaire de faire au minimum un an d’internat en médecine et chirurgie générales avant de s’orienter vers une discipline. Le vétérinaire doit ensuite effectuer un résidanat de trois ans, pendant lequel il reçoit une formation spécialisée dans une institution agréée par le collège concerné. Cet apprentissage de l’activité de spécialiste se double d’une initiation à la recherche clinique et aux activités de formation. Après son résidanat, le vétérinaire doit réussir un examen de haut niveau, qui comprend un contrôle approfondi des compétences pratiques et une évaluation des connaissances théoriques sur la base de la littérature scientifique. Une fois diplômé, ce vétérinaire sera réévalué tous les cinq ans, aussi bien sur sa pratique que sur ses activités de recherche et de formation. Le cursus français du DESV s’apparente à celui d’un diplôme de collège européen, mais il est délivré à vie.

L’exercice d’une spécialité, c’est beaucoup plus qu’une activité exclusive. Le confrère spécialiste, reconnu par ses pairs, parce qu’il l’a voulu grâce à de gros efforts diplômants, fait progresser sa discipline et son métier, durant toute sa vie professionnelle.

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