La méthode du budget partiel évalue l’impact d’un trouble de santé au niveau d’un élevage

Définir les coûts sanitaires que supporte un éleveur et les quantifier n’est pas aisé. En effet, si l’éleveur perçoit les événements dont les répercussions sont marquées, comme les frais vétérinaires ou la mortalité, il peut avoir du mal à chiffrer le coût d’un temps de travail supplémentaire ou d’une altération de la production, alors que ces impacts économiques peuvent être supérieurs aux précédents.

L’impact économique d’un trouble de santé peut se décomposer en coûts de maîtrise, ou dépenses et charges réelles, et en pertes provoquées, ou manques à gagner, qui varient en sens inverse. L’optimum économique de maîtrise n’est pas obtenu lorsque les charges sont les plus faibles ni lorsque les manques à gagner sont minimaux, mais quand la somme de ces deux composantes est minimale. Pour mesurer l’impact, les pertes et les coûts de maîtrise doivent donc être eux-mêmes évalués. Pour cela, la technique dite du budget partiel présentée par notre confrère Pierre Sans, qui « décrit et quantifie les conséquences économiques d’une situation observée comparée à une situation de référence », peut être utilisée.

Déterminer les charges qui relèvent du trouble de santé étudié n’est pas évident

La situation de référence est déterminée par une enquête épidémiologique, qui permet d’inventorier les différentes formes d’évolution clinique d’un trouble de santé (par exemple : mammite clinique, subclinique, etc.), de mesurer l’incidence et la prévalence de chacune de ces formes d’évolution pour la période considérée, puis d’établir les effets de ces formes sur les performances zootechniques (lactation, croissance, etc.) et de production (charges, produits). Enfin, les répercussions observées sont quantifiées en termes de revenu pour l’éleveur. Pour évaluer les pertes, un différentiel est alors calculé entre les observations réalisées dans le troupeau atteint par le trouble de santé et la situation de référence préalablement définie (^{voir tableau}). Certains effets étant difficiles à estimer avec précision, Pierre Sans conseille de retenir plusieurs valeurs (hypothèses hautes et basses), entre lesquelles se situe la réalité. L’évaluation des coûts de maîtrise est plus aisée, via l’observation des factures, par exemple. Cependant, déterminer les charges qui relèvent spécifiquement du trouble de santé étudié n’est pas toujours évident, notamment par le coût lié au travail supplémentaire qu’il engendre. Le préalable à une bonne évaluation économique d’un trouble de santé est la possession de données de référence fiables. En cela, Pierre Sans invite le praticien à être un acteur de la collecte des informations épidémiologiques.