La détection des chaleurs bovines n’est plus l’oubliée des études en France - La Semaine Vétérinaire n° 1432 du 07/01/2011
La Semaine Vétérinaire n° 1432 du 07/01/2011

3R. Rencontres autour des recherches sur les ruminants

Actualité

Auteur(s) : Béatrice Bouquet

Le vaste plan de recherche transversal sur la détection de l’œstrus, conduit par différentes équipes françaises depuis cinq ans, a été mis à l’honneur lors des dix-septièmes Rencontres autour des recherches sur les ruminants (3R) à Paris, les 8 et 9 décembre derniers.

Sur cette problématique, Catherine Diesenhaus (université de Rennes) a mis en garde : « Attention à ne pas mélanger expression et détection des chaleurs. » Pour bien détecter, il faut des vaches qui ovulent (cyclicité), qui expriment des signes, et que ces derniers puissent se manifester, avec de bonnes pratiques ou des moyens supplémentaires pour les déceler. Certaines intuitions d’autrefois sont aujourd’hui avérées, autour de la race notamment. Ainsi, le “déficit” de reprise de cyclicité chez la holstein est manifeste (20 % de phases lutéales prolongées). De même, les signes “secondaires” de chaleurs (menton sur la croupe, reniflement de vulve, frottement de tête contre la croupe, etc.) sont mieux cernés. Il faut toutefois « distinguer chaleurs discrètes et silencieuses », a insisté Catherine Diesenhaus. Le terme de « chaleurs silencieuses  » serait d’ailleurs à bannir, pour lui préférer la notion « d’ovulation silencieuse ».

Synchroniser les chaleurs dans les gros élevages semble pertinent

Le nombre de vaches en ovulation simultanément est le facteur le plus déterminant pour l’expression des chaleurs, en élevage laitier comme en allaitant. Concrètement, les probabilités de voir deux vaches en chaleur en même temps vont du simple au double entre des troupeaux laitiers de quarante à quatre-vingt-dix vaches, ou à vêlages étalés sur trois à douze mois. Synchroniser les chaleurs dans les grands troupeaux apparaît donc pertinent.

En élevage allaitant, les choses sont plus subtiles qu’en laitier, selon des résultats récents présentés par Fabienne Blanc (VetAgro Sup Lyon). L’acceptation du chevauchement n’est vraiment pas la règle (2 à 5 % des comportements, en stabulation hivernale, dans quatre sites différents et avec trois races). Le temps passé debout serait un bon indicateur, significativement variable entre les phases lutéale et œstrale. L’effet (sous-)alimentation « reste à confirmer et à expliquer ».

En outre, les choix de l’éleveur sont à prendre en compte dans le domaine de la détection des chaleurs, a souligné Claire Ponsart (Unceia), à la suite des résultats des questionnaires de l’enquête Detœstrus en élevage. Certains estiment qu’une vache est en chaleur, mais n’appellent pas forcément le vétérinaire ! Autre surprise : le signe « présence de glaire » est assez utilisé.

Le sujet n’est donc pas facile à “informatiser” et le logiciel d’évaluation de la qualité de la détection, préparé par l’équipe de Henri Seegers (Oniris) et déjà présenté aux dernières journées des Groupements techniques vétérinaires à Lille, est encore en chantier.

Certaines aides à la détection des chaleurs nécessitent des études plus poussées

L’effet “présence d’un taureau” était un peu l’oubliée des conférences, alors qu’il interroge les acteurs de l’élevage de ruminants. Le sujet n’est pas tabou pour les entreprises de mise en place de semence, a assuré Jean-Michel Philippot (Créavia) : « Le taureau, on est pour… pour détecter les chaleurs ! Nous proposons même un service de vasectomie à nos clients si leur vétérinaire ne le fait pas. »

Chez les ovins, l’expression des chaleurs se heurte à la saisonnalité de l’espèce. Le début de saison est favorable. Ensuite, les choses deviennent plus frustes.

Les aides à la détection des chaleurs ont été abordées. Le dispositif Heatime® a été ardemment défendu par Jean-Michel Philipot (comme aux journées des GTV à Lille). L’assemblée a toutefois réclamé des études scientifiques plus solides. Notre confrère Thierry Hétreau a présenté “sa” vidéosurveillance à l’aide d’un logiciel de type “surveillance de parking”.

L’impact de la fièvre catarrhale ovine en élevage, un autre sujet récurrent aux 3R ces dernières années, n’a fait qu’une discrète apparition. Ce thème a été relégué derrière l’évolution de la fertilité dans les trois principales races laitières en France, au regard des données enregistrées dans le système national d’information génétique depuis une dizaine d’années. Malgré quelques éléments perturbateurs que sont la fièvre catarrhale ovine, mais aussi les fluctuations du prix du lait, la dégradation de la fertilité est stoppée, a estimé Pascale Le Mezec (Institut de l’élevage), au moins dans la race holstein.

  • (1) Paru au Journal officiel du 30/12/2010.

Vie des écoles

• Nouveau rapprochement. L’ENVT est officiellement rattachée à l’Institut national polytechnique de Toulouse par un décret ministériel, en date du 28 décembre dernier.(1) Ce rapprochement ne modifie toutefois pas le nom de l’école de Toulouse, qui garde la dénomination ENVT.

Maladie de Newcastle

• Un foyer dans le Morbihan. Un foyer de maladie de Newcastle, dans un élevage de deux mille cinq cents pigeons de chair situé à Auray (Morbihan), a été notifié à l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) le 23 décembre 2010. Aucune entrée ou sortie d’animaux n’a été recensée depuis l’apparition des signes cliniques chez les volatiles (symptômes digestifs puis nerveux, avec une mortalité croissante).

Cas cliniques

• Concours étudiants. Lors du dernier congrès de l’Afvac, un concours de cas cliniques a été proposé, pour la deuxième année consécutive, aux étudiants des quatre écoles vétérinaires, en partenariat avec Hill’s. Les enseignants de médecine ont sélectionné trois cas chacun. Leur capacité à s’interroger et à s’étonner faisait partie des critères d’évaluation. Les participants nominés, ici en compagnie de Luc Chabanne (VetAgro Sup) , Dominique Fanuel (Oniris), Dan Rosenberg (ENVA) et Michel Meunier (Hill’s), se sont vus offrir la participation à la Southern European Veterinary Conference (SEVC) de Barcelone. Les douze cas cliniques sont publiés dans un recueil qui sera distribué à tous les enseignants et étudiants, et envoyé à trois mille cliniques vétérinaires.

Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr