Avec de l’entraînement, la timidité peut être atténuée, voire maîtrisée

La personne timide est avant tout quelqu’un de pudique. Elle distingue bien son monde intérieur (le sensible) et le monde extérieur qu’elle a du mal à affronter dès lors qu’elle se situe dans le spectacle, autrement dit quand elle est en représentation. Elle a peur d’être ridicule, donc d’être dévalorisée. La timidité connaît des intensités différentes qui vont de la simple gêne à l’indisposition, en particulier dès qu’il s’agit de prendre la parole en public, de danser, ou encore de passer un examen oral. Le timide fait tout pour passer inaperçu. Sa souffrance est compréhensible dans le monde actuel, tourné vers l’image. Il existe de nombreuses thérapies, dont les plus efficaces appartiennent à la famille comportementale. Il est également possible de trouver des solutions par soi-même en visant non pas la cause, mais les symptômes. Quels sont-ils ? Le cœur qui bat la chamade, les mains moites, le front transpirant, les joues pourpres et la sensation de défaillir… Il existe un ensemble de techniques pour agir sur ces manifestations.

Quatre exercices complémentaires permettent d’enrayer les symptômes

Le premier exercice consiste à employer au moins vingt minutes à entreprendre une grande marche, à pas rapides en extérieur, moins d’une heure avant une prise de parole, par exemple. Il s’agit alors de respirer par le nez pour remplir de façon rythmique (à chaque pas) ses poumons et de les vider aussitôt en expirant par la bouche. Les poumons vont ainsi être remplis d’oxygène qui sera rapidement évacué. Cette préparation permet d’éliminer le stress et d’habituer le corps (et le cœur) à des changements de rythme. Au moment de la prise de parole, le cœur s’emballe moins et les joues se colorent moins rapidement. Agir sur les symptômes rassure ainsi celui qui prend la parole. C’est donc indirectement une aide utile.

Autre exercice, celui de la représentation. Il consiste à lire ou à dire son texte quand on est seul, par exemple dans la salle de bain. Il faut alors le faire face à une glace et se regarder dedans après chaque phrase. Dès que l’on sent ses joues rougir, le fait d’expirer lentement par la bouche a pour effet de ralentir les battements du cœur. Avec un peu d’exercice et de patience, cette gymnastique rend supportable l’épreuve de la prise de parole en public.

Autre forme de représentation, celle du lieu et des personnes qui nous impressionnent. Il faut s’asseoir, se représenter la salle où l’on déroulera son discours, puis le visage des personnes que nous allons rencontrer. Dès que les battements du cœur s’accélèrent, il faut d’abord expirer puis inspirer lentement tout en conservant l’image du lieu ou des personnes dans notre esprit.

Une quatrième possibilité consiste à visualiser le visage de ceux qui nous impressionnent puis de le grandir, pour ensuite le diminuer en tapotant avec ses doigts, par exemple sur la main opposée. C’est un exercice intéressant à plus d’un titre. La visualisation permet de relativiser le visage et l’expression d’une personne. Quand on diminue le visage imaginé, il faut dans le même temps expirer lentement par le nez jusqu’à ce que ledit visage soit totalement effacé. Quant aux tapotements, ils ont pour fonction de perturber les images et d’empêcher le cerveau de fixer une émotion. Certains thérapeutes les utilisent aussi face à celle-ci. Toutefois, cela est efficace seulement si l’exercice a été effectué préalablement. Le cerveau associe alors les tapotements à la disparition de l’image de la personne qui nous impressionne.

La technique de l’assistance peut rassurer la personne timide

Quand la timidité s’apparente à une phobie, il peut être intéressant de l’affronter progressivement jusqu’à ce que l’on puisse en diminuer les effets. Pour cela, il faut être accompagné soit par un thérapeute si c’est nécessaire, soit par un ami. L’idée est d’être rassuré par sa présence et d’affronter peu à peu des situations identiques. Par exemple, le fait de se tenir debout face à un auditoire qui sera composé de quelques personnes permet de s’habituer à ces situations quand elles se produisent réellement. Bien entendu, il faut veiller au bon dosage et affronter progressivement de telles circonstances. Avec l’habitude, il sera plus facile de maîtriser sa timidité, autrement dit de la rendre supportable pour soi-même.