Les résidus de pesticides et d’antibiotiques dans les aliments inquiètent 70 % des Européens - La Semaine Vétérinaire n° 1428 du 03/12/2010
La Semaine Vétérinaire n° 1428 du 03/12/2010

Sécurité sanitaire des aliments

Formation continue

FILIÈRES

Auteur(s) : Nathalie Devos

Les appréhensions des consommateurs de l’Union face aux risques qu’ils citent spontanément diffèrent de celles affichées face à des risques ciblés, comme le montre une récente enquête européenne.

Les consommateurs européens qui se disent préoccupés par d’éventuels risques liés aux aliments ont plus tendance à s’inquiéter de la présence de produits chimiques dans ces derniers que de leur contamination bactérienne ou d’autres questions sanitaires ou nutritionnelles.

C’est ce que révèlent les principaux résultats d’une récente enquête Eurobaromètre menée auprès de 26 691 habitants de l’Union à vingt-sept (dont 1 003 Français) et parue en novembre dernier(1). Commandée par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa), il s’agit de la seconde étude de ce type réalisée en cinq ans.

Sont spontanément cités les produits chimiques et la contamination bactérienne

Lorsque les sondés sont appelés à citer spontanément un risque lié à l’alimentation (24 réponses recueillies), par ordre décroissant, 19 % d’entre eux mentionnent les produits chimiques et les pesticides susceptibles d’être présents dans les aliments, 12 % la contamination bactérienne (notamment par les salmonelles et Listeria) et 10 % les problèmes de santé éventuellement engendrés par l’alimentation (cholestérol, etc.). Le manque de fraîcheur des produits et/ou leur date limite de consommation dépassée sont spontanément signalés comme des facteurs de risque par 9 % des personnes interrogées. Il en est de même pour la présence d’additifs alimentaires.

Les virus et les maladies animales en général arrivent en 17e position des déclarations spontanées (3 % des citations). L’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) est mentionnée par 2 % des sondés (19e position). En revanche, pour 1 personne sur 10 environ, il n’y aurait aucun problème avec les denrées alimentaires.

30 % des Européens se disent très inquiets du clonage animal à des fins alimentaires

Dans la seconde phase de l’étude, une liste de dangers liés aux aliments est soumise aux sondés pour savoir s’ils se sentent « très inquiets », « plutôt inquiets », « pas très inquiets » ou « pas du tout inquiets » vis-à-vis de ceux-ci (17 propositions au total). Les résultats montrent que, parmi les « très inquiets », 31 % le sont par rapport aux risques que représentent les résidus de pesticides dans les fruits, les légumes et les céréales (en hausse de 3 points par rapport à 2005), 30 % par les résidus d’antibiotiques ou d’hormones dans les viandes (+ 3 points également), 30 % par le clonage animal à des fins alimentaires et 29 % par la présence de polluants comme le mercure et les dioxines dans les denrées animales (+ 3 points). Suivent, par ordre décroissant, les organismes génétiquement modifiés (27 % des réponses des « très inquiets »), les additifs alimentaires (25 %), la contamination bactérienne (23 %) et l’ESB (17 %, en baisse de 5 points). En outre, 15 % des sondés désignent la prise de poids comme un risque « très inquiétant » associé aux denrées alimentaires.

L’addition des « très inquiets » et des « plutôt inquiets » (total « inquiets », voir graphique), donne le trio de tête des risques liés aux denrées alimentaires (en moyenne globale des 27 pays de l’Union) : en premier les résidus de pesticides dans les fruits, les légumes et les céréales (72 % des réponses), puis les résidus d’antibiotiques ou d’hormones dans les viandes (70 %), enfin les polluants comme le mercure dans le poisson et les dioxines chez le porc (69 %).

En moyenne, 65 % des Européens sont inquiets vis-à-vis du clonage animal à des fins alimentaires, et 46 % restent préoccupés par le risque “ESB” (voir graphique).

De fortes disparités apparaissent suivant les Etats européens

Les risques liés aux aliments les plus mis en avant divergent selon les pays de l’Union considérés. Ainsi, les résidus de pesticides dans les fruits, les légumes et les céréales représentent la plus forte inquiétude globale dans 12 Etats membres : Grèce (91 %), Lituanie (88 %), Italie (85 %), Luxembourg (85 %), Bulgarie (84 %), Hongrie (84 %), France (80 %), Malte (77 %), Slovénie (75 %), Allemagne (75 %), Belgique (72 %) et Autriche (67 %).

Les résidus d’antibiotiques ou d’hormones dans les viandes constituent la source d’inquiétude majeure à Chypre (99 %) et aux Pays-Bas (63 %), alors que les intoxications alimentaires dues à des bactéries (« comme les salmonelles dans les œufs ou Listeria dans le fromage ») arrivent en tête en Bulgarie (84 %), république Tchèque (77 %) et Slovaquie (72 %). Le bien-être des animaux d’élevage constitue le plus haut niveau de préoccupation dans les pays comme la Suède (74 %), la Finlande (66 %) et le Royaume-Uni (67 %).

La qualité et la fraîcheur des aliments préoccupent en priorité les habitants de Lettonie (94 %), Lituanie (88 %), Portugal (86 %), Espagne (80 %), Danemark (77 %), Malte (77 %), Estonie (74 %) et Irlande (66 %).

Pour les additifs tels que les colorants, les conservateurs ou les arômes utilisés dans les aliments ou les boissons, les Polonais et les Roumains se montrent les plus inquiets (respectivement 79 % et 70 %).

Les médecins, suivis de la famille et des amis, comme source d’information sur les risques

L’enquête Eurobaromètre a en outre demandé aux citoyens européens à quelle source d’information ils feraient confiance si un risque alimentaire était détecté dans un aliment qu’ils consomment régulièrement (13 items proposés). Globalement, le médecin, ou un autre professionnel de santé, arrive en tête (84 % des réponses), suivi de la famille et des amis (82 %), des associations de consommateurs (76 %), des scientifiques (73 %), des agences nationales et européennes de sécurité des aliments (64 %) et des agriculteurs (58 %). Ils ne sont que 48 % et 47 % à citer respectivement les médias et les gouvernements nationaux. Quant à l’industrie agro-alimentaire, seuls 25 % des sondés lui font confiance dans ce cas.

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