La vaccination FCO n’est plus obligatoire, mais reste indispensable pour éviter la résurgence - La Semaine Vétérinaire n° 1428 du 03/12/2010
La Semaine Vétérinaire n° 1428 du 03/12/2010

Fièvre catarrhale. Le vaccin bivalent 1-8 attendu au plus tard pour début 2011

Actualité

Auteur(s) : Lorenza Richard

Les vétérinaires, les GDS et les marchands de bestiaux se mobilisent en faveur d’une vaccination massive.

Le passage à une vaccination volontaire contre la fièvre catarrhale ovine (FCO) était au cœur des discussions du symposium Merial, qui s’est tenu à Lyon, le 23 novembre dernier. Pour François Bost, directeur de Merial France, « ce n’est pas parce que la vaccination contre la maladie n’est pas obligatoire qu’elle n’est pas indispensable ». Marc Gayet, président de GDS France, a également insisté sur la nécessité de la poursuivre, « afin de ne pas perdre les acquis d’une vaccination antérieure ».

La vaccination réalisée par les éleveurs doit pouvoir être tracée

La vaccination massive, efficace et bien suivie par tous les acteurs, a permis de limiter l’extension de la fièvre catarrhale et les pertes sanitaires, de reprendre les mouvements d’animaux sur le plan national, et de maintenir les échanges avec les clients étrangers. Mais pour Marc Gayet, les éleveurs n’ont pas forcément conscience d’un possible retour de la maladie, et ont beaucoup de préjugés sur les effets indésirables de la vaccination. Selon lui, « il aurait été souhaitable de continuer à vacciner de façon obligatoire les jeunes animaux, pour garder le potentiel à l’exportation ». Hugues Beyler, de la Fédération française des commerçants en bestiaux (FFCB), a rappelé que la certification des animaux est une nécessité pour l’exportation, et que l’implication de tous les vétérinaires est requise pour une vaccination certifiée. Les documents d’information « Choisir sa vaccination » délivrés aux éleveurs, établis par la FFCB et la Société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV), permettent d’aider à les conseiller.

Marc Gayet a assuré que les Groupements de défense sanitaire restent mobilisés pour essayer de convaincre les éleveurs de la nécessité de vacciner, mais il redoute que l’impossibilité de tracer et de certifier cette vaccination se retourne contre eux. Pour lui, seul un effort collectif peut optimiser les résultats et un protocole d’encadrement professionnel de cette vaccination devrait être envisagé, afin d’en assurer sa traçabilité.

Des messages clairs et incitatifs doivent être délivrés aux éleveurs

Guy Hendricks, d’Avia-GIS Belgique, a modélisé l’impact de la vaccination en cas d’introduction de la maladie en France. Il montre que l’épidémie ne peut être arrêtée qu’à partir d’un taux de 90 % de vaccination. Ainsi, cette dernière permet de diminuer le nombre potentiel de cas, mais aussi le risque de dispersion.

Fabiana dal Pozzo, de l’université de Liège, a rappelé que les sérotypes 1 et 8 ont émergé en France en 2006 et qu’en 2008, la France était le pays le plus touché d’Europe par le sérotype 8. Désormais, la situation est stabilisée grâce à la vaccination, mais le virus circule en Europe. Alors que la situation épidémiologique de la FCO est complexe, que la virulence n’est pas liée au sérotype mais à la souche virale, et que certains pays d’Europe du Nord demandent l’appellation de “zone à sérotype 8 à risque limité”, la grande variabilité génétique du virus ne permet pas de prévoir les émergences de nouveaux sérotypes ou de souches à virulence modifiée dans le futur.

Corinne Sailleau et Damien Vitour, de l’Agence nationale de sécurité sanitaire, ont montré que le développement des moyens diagnostiques et d’un réseau de laboratoires compétents a suivi celui de la maladie en France. Des recherches génétiques sont menées sur le virus afin d’accroître la compréhension de sa physiopathologie. Toutefois, la vigilance doit être maintenue pour tous les sérotypes existants, mais aussi pour les autres orbivirus capables d’émerger en France, notamment celui de la maladie hémorragique épizootique des cervidés (EHDV), désormais proche de l’Europe de l’Ouest. Eric Sellal, du laboratoire LSI France, a présenté un cas clinique de coinfection de bovins par les deux virus en Guadeloupe, ce qui montre l’intérêt du développement d’outils diagnostiques sensibles et spécifiques pour l’EHDV.

FCO : la « priorité n° 1 » de Merial depuis… 2001

En 2001, cinq ans avant l’arrivée du sérotype 8 en Europe, Merial estle seul fabricant européen de vaccins à répondre présent à un consortium européen de recherche sur cette maladie. Il en fait même sa « priorité n° 1 » par la mise au point d’une plate-forme technologique commune aux différents sérotypes. C’est sans doute pour cela que le laboratoire est le premier à proposer un vaccin BTV8. Aujourd’hui, Merial a développé sept vaccins contre cinq sérotypes présents en Europe : les vaccins BTVPur® AlSap 2, 4, 2-4, 9, 8, 1 et le bivalent 1-8 qui vient d’être approuvé par l’Agence européenne du médicament.

Les chercheurs de Merial présentent quelques études d’efficacité et d’innocuité sur ce nouveau vaccin bivalent, qui devrait être le plus utilisé cet hiver. Même s’il ne s’agit pas d’une promesse, l’industriel a bon espoir d’obtenir rapidement la notification officielle de l’AMM européenne qui lui permettrait de livrer dans les trois semaines suivantes, soit probablement fin 2010 ou dès janvier 2011.

Le vaccin pour bovins et ovins comprend une primovaccination en deux injections dans les deux espèces, à partir de l’âge de 2,5 mois chez les jeunes en présence d’anticorps maternels.

Du côté de l’efficacité, le vaccin bivalent ne réduit pas la virémie, mais la prévient. La différence est importante. Car les animaux vaccinés puis infectés par le virus ne présentent alors aucune virémie susceptible de les rendre infectants pour les vecteurs. La transmission du virus est donc stoppée, pas seulement réduite.

Eric Vandaële
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