Les vétonautes désapprouvent le départ à Metz de l’enseignement rural de l’école d’Alfort - La Semaine Vétérinaire n° 1420 du 08/10/2010
La Semaine Vétérinaire n° 1420 du 08/10/2010

Entre nous

QU’EN PENSEZ-VOUS ?

Auteur(s) : Nicolas Fontenelle

L’enseignement rural de l’école d’Alfort transféré sur l’ancienne base militaire aérienne de Metz… C’est bel et bien l’un des scénarios proposés dans le rapport du Conseil général de l’agriculture, de l’alimentation et des espaces ruraux (CGAAER) que nous avons pu nous procurer (voir en pages 12 à 14). Cette idée ulcère une bonne partie des votants de notre sondage. En effet, quelle serait la valeur du diplôme d’une école vétérinaire qui offrirait une sorte de “spécialisation”, à un moment ou à un autre du cursus, par rapport à ceux délivrés par les autres écoles ? « Beaucoup de confrères font de la pratique mixte, seul un enseignement unique peut offrir cela », fait remarquer une vétonaute, qui souligne « l’universalité » du diplôme. « La spécialisation des écoles vétérinaires est utopique, car de nombreux étudiants ne sont pas certains de ce qu’ils veulent faire dès l’entrée dans une ENV. Ce serait les pousser à choisir sans connaître…, remarque un autre. On ne sortira pas cent trente vétérinaires ruraux chaque année dans une seule école ! »

Pour un troisième, « il est impossible de séparer la rurale du reste. Un vétérinaire est avant tout un généraliste… quelle que soit l’espèce. Ne sabordons pas les futurs praticiens mixtes, qui représentent la majorité des confrères “ruraux” aujourd’hui ».

Pour autant, le rapport remet une nouvelle fois en lumière, s’il en était besoin, l’une des principales difficultés auxquelles est confrontée la profession : le manque de praticiens ruraux et le peu d’appétence des étudiants pour cette voie. C’est sans doute pourquoi quatre votants sur dix n’hésitent pas à dire qu’une cinquième école, ou une école plus spécialisée en rurale, pourrait répondre aux besoins. « Impossible de trouver des remplaçants en rurale ou en mixte, c’est une bonne nouvelle de créer une école supplémentaire, surtout dans une zone dépourvue », se réjouit ainsi l’un d’eux. Quelques praticiens prennent un peu de recul et rappellent que le dossier n’est pas neuf. « Ce projet de délocalisation semble être la copie conforme du projet de 1990-1991 qui voulait déjà nous envoyer à Metz, se souvient un vétonaute, alors étudiant à Alfort. Nous avions fait capoter le projet en démontrant que ce qui se cachait derrière cette idée n’avait rien à voir avec de réelles considérations pédagogiques. Il y a vingt ans, la vraie motivation de l’Etat était la possibilité de récupérer l’emprise foncière d’Alfort, en tout cas en partie, afin de réaliser une opération de promotion immobilière. Le site d’Alfort représente plusieurs hectares à l’entrée de Paris, avec un métro juste à côté. Face à la flambée des prix de l’immobilier et du foncier, je vous laisse imaginer ce que l’Etat pourrait en tirer aujourd’hui… Contre de menus investissements sur une base militaire qui lui appartient déjà… Bingo ! »

réactions Internet

Gardons une formation mixte généraliste, c’est vital !

Séparer l’enseignement de la “canine” et de la “rurale” serait une erreur monstrueuse ! Aucun cabinet “rural” ne peut survivre aujourd’hui sans un minimum de canine… Il y a prétendument “pléthore” de diplômés vétérinaires, mais, en fait, il y trop de “canins” purs et trop peu de “ruraux” et de mixtes. En ville, il y a foule ; à la campagne, ça se désertifie ! Si, en plus, on sépare déjà les étudiants en “canins” et “ruraux”, ce sera la mort définitive des vétérinaires de campagne. S’ils veulent déplacer l’enseignement rural à Metz, pour garder des “canins” purs à Paris, qu’ils enseignent aussi la canine générale à Metz ! Comme pour le médecin traitant, il faut des vétérinaires de terrain, avec un maillage assez petit pour être humainement tenable et aller voir la vache dans la ferme… Or pour cela, il faut une formation de généraliste, mixte, c’est vital !

Anne Decuyper

LaSalle Beauvais bis ?

On a l’impression que le “projet” relève plus d’une démarche de petites compensations offertes à une ville “sinistrée” que de l’aboutissement d’une réelle réflexion stratégique. La “logique” semble la même que lors du projet ESA Beauvais, qui avait agité le ministère de l’Agriculture, du temps du ministre Michel Barnier.

Xavier Berthelot
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