Les vétérinaires aussi doivent communiquer sur l’antibiorésistance

On voit bien que le problème de la résistance aux antibiotiques n’est pas le fait des vétérinaires, mais un phénomène planétaire qui prend notamment sa source dans la plupart des pays en développement, gros producteurs et grands consommateurs anarchiques de produits génériques (j’ai travaillé là-bas). Finalement, le laxisme bien de chez nous s’exporte bien. De toute évidence, les “potards” ont saisi un alibi facile pour nous faire porter le chapeau, à défaut de s’en prendre aux “carabins” qui, d’ailleurs, communiquent, même s’ils prescrivent au bénéfice des “potards”.

Or les vétérinaires ont, eux aussi, tout à gagner à communiquer sur ce sujet, en faisant valoir leur rôle de régulateurs, dans un contexte de consommation à outrance des antiviraux et antibactériens de tous poils et de toutes plumes… Ce savoir-faire aussi, d’ailleurs, cela peut s’exporter.

Ce que je ne comprends pas (ou mal), c’est l’absence obstinée de communication “intelligente” de la profession sur ce sujet, cette espèce de “culpabilisme” enfantin qui nous force à jouer le jeu des cabales mercantiles orchestrées par la grande épicerie pharmaceutique en mal de chiffre d’affaires… Car, justement, ce supermarché “Monsanto like” ne pense qu’à protéger ses intérêts envers et contre le “développement durable”. Et au lieu de cautionner l’emploi raisonné (et économe) des antibiotiques par les hommes de l’art, il ne cherche qu’à en concentrer la distribution dans ses rayons.

La multirésistance est un enfant des multinationales et de leurs lobbies, elle cherche aussi à prospérer. Les vétérinaires ont de belles cartes à jouer. Encore faut-il être aussi bons joueurs que bons praticiens…