Les vétérinaires spécialisés en médecine interne sont de retour en France - La Semaine Vétérinaire n° 1418 du 24/09/2010
La Semaine Vétérinaire n° 1418 du 24/09/2010

Canine. 20e congrès de l’Ecvim à Toulouse

Actualité

Auteur(s) : Julien Dahan*, Sabine Courtin**

Les congressistes ont pu s’informer sur les travaux des facultés et cliniques vétérinaires représentées.

Après une absence de treize ans(depuis 1997, à Lyon),le congrès de l’European College of Veterinary Internal Medicine – Companion Animals (Ecvim-CA) s’est déroulé à Toulouse, du 9 au 11 septembre dernier. Il rassemble chaque année les vétérinaires spécialisés en médecine interne, leurs résidents et les praticiens qui présentent un intérêt particulier pour ce domaine, venus d’Europe, mais aussi du monde entier.

Quelque neuf cents congressistes (deux cents de plus que l’an passé) ont ainsi pu se mettre à jour sur les derniers travaux en endocrinologie, en pathologie clinique, mais aussi en cardiologie ou en infectiologie. La représentation plus importante des Français était peut-être due au lieu, mais aussi à leur intérêt grandissant pour les spécialisations européennes, selon Dominique Peeters, chairman du congrès et professeur à l’université de Liège (Belgique). En effet, cette tendance est confirmée par le nombre croissant de résidents français dans les programmes de spécialisation en médecine interne, mais aussi en cardiologie et en oncologie.

Les tests biologiques sont incontournables pour explorer un syndrome de Cushing

Les conférences plénières ont permis d’aborder l’actualité bibliographique et d’exposer les recherches des différents orateurs. Par exemple, du côté français, Dan Rosenberg (ENV d’Alfort) est intervenu sur la détermination de la cause du syndrome de Cushing canin par la caractérisation fonctionnelle de l’axe corticotrope. Il est revenu notamment sur l’intérêt clinique de la mesure de l’hormone corticotrope (ACTH) pour déterminer l’origine pituitaire ou surrénalienne d’un hyperadrénocorticisme. Une étude menée sur cent neuf chiens montre qu’une concentration d’ACTH supérieure à 5 pg/ml évoque une origine pituitaire avec une bonne spécificité et une excellente sensibilité. De plus, selon une autre étude chez des chiens fortement suspectés d’être atteints d’une maladie de Cushing d’origine hypophysaire, une concentration des précurseurs d’ACTH supérieure à 35 pg/l est en faveur d’un macro-adénome hypophysaire avec des spécificité et sensibilité supérieures à 75 %. Les techniques d’imagerie sont à considérer, bien entendu, mais les tests biologiques permettent une orientation dans la différenciation d’un micro-adénome ou d’un macro-adénome hypophysaire.

90 % des nodules thyroïdiens sont palpables chez le chat

En ce qui concerne l’hyperthyroïdie féline, Sylvie Daminet (université de Gand, Belgique) est revenue sur le dosage de la T4, mais aussi sur les autres tests biologiques pour le diagnostic de cette affection de plus en plus fréquente en raison de la longévité croissante des chats. Elle a notamment rappelé l’importance de la palpation des nodules thyroïdiens (90 % sont palpables) et des dosages de la T4 libre et de la T3 totale. Parmi les tests fonctionnels, si ceux de freinage de la T3 et de stimulation de la thyroid stimulating hormone (TSH) ne sont pratiquement plus utilisés, le recours à la TSH recombinante humaine a récemment été décrit chez le chat pour différencier une maladie non thyroïdienne d’une hypothyroïdie iatrogène à la suite d’un traitement à l’iode.

L’endoscopie par ingestion de capsules vidéo est testée dans certaines structures

En gastro-entérologie, Alice Lee (université de Cornell, Etats-Unis) a présenté une nouvelle technique d’endoscopie au moyen de capsules vidéo ingérées par les animaux, une méthode déjà utilisée en médecine humaine. Encore au stade expérimental, cela permettrait surtout de s’affranchir d’une anesthésie générale chez des animaux à risque. Cette étude préliminaire a notamment permis de mettre en évidence des lésions de la muqueuse digestive, des corps étrangers, ainsi que des parasites. Malgré des limites liées à l’impossibilité de réaliser un examen systématisé accompagné de biopsies, cette procédure novatrice a pour avantage de permettre la visualisation de tous les segments digestifs et la réalisation de contrôles réguliers. De plus, des nouveautés en termes de facteurs pronostiques de rémission clinique des chats diabétiques ont été présentées. Ainsi, Eric Zinni (faculté de Zurich, Suisse) rapporte un taux de rémission de plus de 50 % en moyenne après quarante-huit jours de traitement, avec une durée moyenne de rémission de soixante-quinze jours. L’âge, la glycémie et la cholestérolémie à l’admission sont des facteurs pronostiques significatifs d’après cette étude. Il y est montré que les chats âgés ont plus de chance de rémission, ce qui pourrait être dû à des mécanismes physiopathologiques différents chez ces animaux. Inversement, en diminuant la sécrétion et l’efficacité de l’insuline, une glycémie et une cholestérolémie élevées à l’admission sont des facteurs pronostiques péjoratifs en termes de chance et de durée de rémission.

Trois résidents français ont passé les examens du Collège de médecine interne

Ce congrès est aussi l’occasion d’activités annexes. Ainsi, la veille, alors que trois Français parmi une trentaine de résidents passaient leur examen, des ateliers se sont tenus à l’ENV de Toulouse, animés par des spécialistes dont Juan Hernandez (CHV Frégis, France). Ils ont présenté la pause de stents trachéaux et urétraux.

En marge du congrès également, les sociétés de pathologie clinique, de maladies infectieuses et d’endocrinologie étaient à l’honneur. Cette dernière a terminé l’édition 2010 par des présentations pointues sur des sujets comme le phéochromocytome ou l’hyperaldostéronisme. Les organisateurs ont déjà donné rendez-vous aux congressistes pour l’année prochaine à Séville (Espagne).

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