Le bien-être des équidés au cœur des débats et des préoccupations mondiales - La Semaine Vétérinaire n° 1418 du 24/09/2010
La Semaine Vétérinaire n° 1418 du 24/09/2010

Royaume-Uni. Congrès de la Beva à Birmingham

Actualité

Auteur(s) : Karin de Lange

Uneinitiativeeuropéennepourpromouvoir la protection des équidés pendant le transport a été annoncée par Madeleine Campbell, présidente de la British Equine Veterinary Association (Beva), dont le congrès s’est tenu début septembre à Birmingham (Royaume-Uni). En étroite collaboration avec la Fédération vétérinaire européenne (FVE), un forum, organisé le 29 novembre prochain à Bruxelles, se focalisera sur un renforcement de l’application de la directive “transport”envigueur. « C’est bien de vouloir une nouvelle réglementation, mais en ce moment, la législation en vigueur n’est pas appliquée correctement. Sa bonne application est essentielle et les vétérinaires sont dans la meilleure position pour y veiller. Si nous regroupons nos forces, nous devrions aboutir à une vraie différence. »

Une autre initiative, internationale cette fois, a vu l’organisation, à la veille du congrès de la Beva, d’un symposium mondial sur le bien-être du cheval, de l’âne et du mulet “de travail”. « Nous souhaitons attirer l’attention sur leur bien-être, en collaboration avec les nombreuses organisations déjà actives sur le terrain, a précisé Chris House, ancien président de la Beva. L’objectif est de mieux suivre leur santé pour améliorer leur durée de vie. » Cette collaboration prend plusieurs formes, comme la diffusion des connaissances techniques auprès des vétérinaires de terrain via un réseau d’apprentissage par Internet, ou encore des recherches sur les maladies transfrontalières. Le symposium sera suivi par la constitution d’un groupe de travail, début décembre à Baltimore (Etats-Unis), lors du congrès des vétérinaires praticiens équins américains (AAEP).

Les chevaux non désirés sont légion outre-Atlantique

Le bien-être du cheval a aussi été abordé lors du programme scientifique du congrès. Ainsi, Nathaniel White (Etats-Unis) a décrit la situation actuelle déplorable des chevaux abandonnés dans son pays. « Après la crise de la “vache folle” et celle de la fièvre aphteuse en Europe, nous avons vu la demande de viande chevaline pour l’exportation augmenter. » Mais, sous la pression politique, essentiellement de la part d’associations de protection animale qui militent contre l’abattage des chevaux, tous les abattoirs équins ont été fermés sur le territoire américain.« En conséquence, nous voyons actuellement affluer un nombre excessif de chevaux non désirés (enfin de carrière ou délaissés par manque de moyens à cause de la crise économique) et les instances pour chevaux “retraités” sont débordées. Quelque quatre-vingt-huit mille chevaux sont abattus au Canada ou au Mexique et doivent voyager sur des milliers de miles avant d’atteindre leur lieu d’abattage. D’autres sont tout simplement abandonnés dans la nature. » Il a également annoncé qu’une « autre législation bien intentionnée » pourrait venir aggraver la situation, en rendant criminel le transport interétats des chevaux destinés à l’abattage. En 2005, l’AAEP a créé “la coalition des chevaux non désirés” (www.unwantedhorsecoalition.com) pour faire un état des lieux et formuler des recommandations.

Un autre dossier controversé agite le monde du dressage équin. Il s’agit du roll-kur, c’est-à-dire de l’hyperflexion voulue et prolongée de l’encolure du cheval pendant le travail sous la selle. « Il n’y a actuellement pas de preuves scientifiques pour affirmer que cette technique provoque des lésions physiques ou comportementales permanentes chez le cheval », souligne Graeme Cook, directeur vétérinaire de la Fédération équestre internationale. Cependant, la FEI préconise « une culture de l’équitation non agressive » et recommande à ses juges « de ne pas accepter des positions fixes soutenues pendant plus de dix minutes » et de ne les tolérer que « pendant l’échauffement surveillé ». Lors de la discussion qui a suivi, une jeune consœur de l’équipe de recherche de Wim Back (faculté vétérinaire d’Utrecht) a annoncé qu’une étude se penche actuellement sur les conséquences physiologiques et comportementales du roll kur et des autres techniques d’hyperflexion. Une affaire à suivre.

Réchauffement climatique

Matignon consulte les Français. Le ministère du Développement durable a lancé, le 13 septembre dernier et jusqu’au 15 octobre prochain, une consultation publique sur le thème du changement climatique, pour compléter les recommandations remises au gouvernement par un groupe d’experts en juin dernier. Tout internaute intéressé par les enjeux du changement climatique peut ainsi donner son avis via un questionnaire en ligne sur le site du ministère de l’Ecologie(1).

Maladies vectorielles

Appel à candidature pour la création du Centre national d’expertise des vecteurs. Face à l’émergence et/ou à la recrudescence des maladies vectorielles telles que le paludisme, la dengue, le chikungunya, l’encéphalite à tiques, la leishmaniose ou encore les filarioses, une expertise collective a été demandée par l’Etat à l’Institut de recherche pour le développement (IRD). La première de leurs recommandations a été de créer un Centre national d’expertise des vecteurs et des risques vectoriels (CNEV), qui permettrait de mobiliser rapidement et efficacement l’ensemble des compétences. L’Agence nationale de sécurité sanitaire et l’Institut national de veille sanitaire ont lancé, le 16 septembre dernier, un appel à candidatures pour la création de cette structure, sur la période 2010-2015. Les dossiers de candidature sont à adresser avant le 28 octobre prochain, au format pdf, à l’adresse ds@anses.fr, ainsi que par courrier à l’Anses(2).

Iode chez l’animal

Tchernobyl. A la suite d’une question posée successivement par des riverains de centrales nucléaires, EDF, l’Ordre des vétérinaires, puis les ministères de l’Agriculture et de la Santé, la commission d’AMM a évalué l’intérêt de l’emploi d’iode chez les animaux en cas d’accident nucléaire avec rejet d’iode radioactif dans le but de prévenir les cancers de la thyroïde. Des doses d’iode sont déjà distribuées aux populations au cas où… La commission d’AMM estime que le traitement à l’iode des animaux de compagnie « pourrait concerner en priorité les sujets à risque : les animaux jeunes, gravides ou carencés en iode ». La dose efficace n’est pas connue.

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