Avancées en pathologie et santé publique étaient au menu du 21e congrès de l’IPVS - La Semaine Vétérinaire n° 1418 du 24/09/2010
La Semaine Vétérinaire n° 1418 du 24/09/2010

Filière porcine. L’International Pig Veterinary Society au Canada

Actualité

Auteur(s) : Alassane Keïta

Dépérissement catabolique en postsevrage et syndrome de la truie hypermusclée émergent.

Echange d’idées pour faire avancer la santé du porc. » C’est sur ce thème que s’est ouverte l’édition 2010 du congrès mondial de l’International Pig Veterinary Society qui s’est déroulé du 18 au 21 juillet dernier, à Vancouver, au Canada (voir encadré).

Le circovirus porcin de type 2 (PCV2) et le syndrome dysgénésique et respiratoire porcin (SDRP) ont fait, comme souvent, l’objet de nombreuses présentations (trente-trois présentations orales pour le premier et trente et une pour le second).

Et,contrairementauxéditionspassées, l’influenza porcin H1N1 était cette année au cœur des discussions (seize communications orales). Cela s’explique probablement par la médiatisation mondiale autour du A/H1N1 présent chez l’homme en 2009.

Parmi les autres affections, moins couramment sur le devant de la scène, le syndrome de dépérissement catabolique en postsevrage, une maladie émergente d’étiologie inconnue qui sévit au Canada, a été décrit par le Canadien Yanyun Huang. Les porcs atteints sont généralement sevrés avec un bon état général, mais ils deviennent rapidement anorexiques, dépérissent et finissent par mourir dans les trois semaines qui suivent le sevrage. Les principales lésions associées à ce syndrome sont une atrophie des villosités intestinales, du thymus et une colite. Des virus (SDRP, PCV2, rotavirus, gastro-entérite transmissible, influenza, calicivirus), des bactéries (Lawsonia intracellularis, Mycoplasma hyopneumoniae, Helicobacter spp, Campylobacter spp) ou des parasites (coccidies) ont d’ores et déjà été écartés des agents étiologiques du syndrome. Des recherches supplémentaires seront donc nécessaires pour identifier son origine.

La durée de mise bas est plus longue chez les truies hypermusclées

Des résultats originaux ont par ailleurs été présentés par notre confrère Thierry Solignac (Coopagri Bretagne). Son étude était consacrée à l’émergence d’un nouveau syndrome, celui de “la truie hypermusclée”. La durée de mise bas a été enregistrée chez quatre cent quatre-vingt deux truies de différentes lignées génétiques. Pour chacune, l’épaisseur du muscle (MD) et du lard dorsal (LD) est mesurée à la mise bas. Les truies sont ensuite classées selon la valeur médiane des données : MD+ lorsque la valeur est au-dessus de la médiane et MD- dans le cas contraire. La même classification est effectuée pour le LD. Quatre catégories sont ainsi définies : MD+/LD+, MD+/LD-, MD-/LD+ et MD-/LD-. Les résultats montrent que la durée de mise bas est significativement plus longue chez les truies MD+ que chez les MD-, les effets du LD et de la génétique n’étant pas significatifs. Par ailleurs, 10,8 % de MD sont expliqués par LD et vice versa. L’effet du muscle sur la prolificité a été présenté dans un deuxième article. Les truies sont classées en trois catégories : celles qui ont moins de treize porcelets nés totaux, entre treize et quinze nés totaux et au-dessus de quinze nés totaux. Les résultats montrent que les portées de moins de treize porcelets proviennent majoritairement de truies MD+/LD+ et celles de plus de quinze porcelets sont, quant à elles, issues du profil MD-/LD-. Selon l’auteur, ce syndrome de la “truie hypermusclée” est une conséquence de la sélection d’animaux dotés de fortes capacités à faire du muscle, mais au détriment de nombreux paramètres. Ces travaux ont en outre permis à notre confrère d’être le lauréat de la quatrième édition du prix Pig management award, décerné par les laboratoires Janssen.

Les S. aureus résistants à la méthicilline sont largement présents dans l’environnement

Une soixantaine de communications (qui incluent les posters) étaient par ailleurs consacrées à la santé publique. Il a ainsi été rappelé que même si Staphylococcus aureus fait partie de la flore cutanée des animaux et de l’homme, ce pathogène opportuniste peut être à l’origine d’infections diverses. Les S. aureus résistants à la méthicilline (Sarm) prennent une importance grandissante, en particulier le type ST398, capable de coloniser les animaux et l’homme, et de se transmettre d’une espèce à l’autre. L’Allemand Jochen Schulz a évalué l’efficacité de différents sites et méthodes de prélèvement pour détecter les Sarm chez le porc vivant et dans son environnement. Au total, trente et un élevages (quinze engraisseurs et seize naisseurs) ont fait l’objet de prélèvements : nasaux, cutanés, vaginaux, poussière, sous les bottes d’élevage, fèces, aliment, abreuvoirs, etc. Les Sarm sont isolés dans 87 % des élevages. Les concordances entre la détection sur l’animal et celle dans l’environnement sont de 100 % pour l’air, les écouvillons nasaux et cutanés, 73 % pour les écouvillons vaginaux, 91 % pour les écouvillons sous les bottes, 60 % pour les fèces, 56 % pour l’aliment et 0 % pour les abreuvoirs. Les écouvillons nasaux et cutanés sont donc les prélèvements les plus efficaces pour détecter les Sarm sur l’animal. Quant à leur détection dans l’environnement des porcs, les auteurs recommandent des prélèvements de poussière, avant ceux sous les bottes.

L’IPVS 2010, c’est :

– plus de 1 100 communications (incluant les posters);

– 2 700 participants de 66 pays venus faire le point sur les avancées dans le domaine de la pathologie et de la production porcines.

L’édition 2012 de l’IPVS se déroulera à Jeju, en Corée du Sud.

A. K.
Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr